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17/01/2014

CENSURE / Les revers de l'info

cactus, france 5, médias tocs, gilles balbastreIl fallait être noctambule et "téléphile" pour avoir la chance de croiser, dans la nuit de mardi à mercredi, à 0 h 10 du matin, le documentaire de Gilles Balbastre, Salariés sans frontières, sur France 5. L’auteur du film les Nouveaux Chiens de garde y narre la façon dont les salariés de Lorraine vont travailler au Luxembourg.

En mettant l’accent sur la manière dont les syndicalistes très organisés dans les syndicats ou les partis de gauche de Lorraine se retrouvent isolés, en ayant à franchir la frontière pour aller nettoyer les bureaux ou « servir des cafés aux golden boys ». Mine de rien, ce phénomène concerne 150 000 personnes. Et en dit long sur le fonctionnement de la société et la façon qu’ont nos élites politiques et économiques de dessaisir les citoyens de leur destin. Bref, ça méritait bien un petit 20 h 35, non ?

France 5 en a décidé autrement. Nous avons demandé à la chaîne de réagir, et nous attendons toujours sa réponse. Gilles Balbastre n’a même pas été prévenu du passage de son film, qui attendait dans un tiroir depuis septembre 2012. Élégance suprême de la chaîne, qui a aussi décidé de diffuser ce film à 0 h 10, alors qu’à « partir de minuit, les droits versés par la SACD sont divisés par deux », indique l’auteur. La presse n’a eu aucune communication sur ce documentaire inédit. Avant que Gilles Balbastre ne se rende compte, en consultant un programme télévisé, que France 5 était en train de lui jouer un sale tour.

cactus, france 5, médias tocs, gilles balbastreLes relations entre France 5 et Gilles Balbastre sont tendues depuis la prédiffusion du film, quand la production en a refusé la musique signée de Dick Annegarn, taxée de « ringarde ». Balbastre ne cache pas son amertume, tant les mots ont volé bas. Une chargée de programme lui a même jeté à la figure : « Ton documentaire n’est pas bon, c’est un film de France 3 Lorraine »… France 3 Lorraine, qui est coproducteur du projet...

Gilles Balbastre n’est pas un inconnu à France 5. depuis des années, il écrit et réalise des films sur le monde du travail, de Moulinex à Fortunes et infortunes des familles du Nord, et d’autres. Depuis janvier dernier, il a perdu son statut d’intermittent du spectacle. Son dernier projet, sur Bernard Arnault, n’a pas été validé par le CNC... Son éviction montre au mieux la place que la télévision, y compris sur France 5, laisse aux petits arrangements entre amis de la même caste. Au pire, c’est de la place faite au monde du travail, y compris sur cette chaîne, dont il est question. C’est clair que laisser Yves Calvi parler du travail, c’est tellement plus confortable que de donner la parole à de vrais salariés...

Caroline Constant pour l'Humanité

29/12/2013

The Newsroom, une série TV culte et décapante sur le journalisme !

the-newsroom-4.jpgSérie diffusée actuellement sur la TV Orange The Newsroom est sûrement la meilleure série consacrée à ce sujet depuis plusieurs dizaines d’années.

L’information et les méthodes de diffusion sont décortiquées à partir d’exemples précis dans cette série romancée mais passionnante dont l’action principale se situe à l’intérieur même d’une chaîne de télévision d’informations continues. Les références sont nombreuses en particulier sur les méthodes de manipulation employées par la chaine de TV conservatrice News Fox soutien principal de l’extrême droite américaine.

Dans cette série les journalistes se veulent objectifs et impartiaux n’hésitant pas y compris à mettre en cause à partir de faits précis et indiscutables la politique d’Obama par exemple sur les armes totalement négligeable.

Toute cette pratique du journalisme idéal se fait en dépit de la pression des publicitaires qui financent cette chaine.

Du vrai journalisme pratiquée dont nous aimerions tant qu’en France il puisse y avoir  ne serait-ce qu’un balbutiement tellement les pratiques ici sont éloignées de toutes ses valeurs et si liées aux puissances d’argent qui imposent leur vision unique du monde aux téléspectateurs français du matin au soir, et du soir au matin comme un lavage de cerveau quotidien.

E-Mosaïque

LA SERIE (source Wikipédia)

the-Newsroom06.jpgAprès une sortie médiatique très remarquée – où il affirme notamment que les « États-Unis ne sont plus le meilleur pays au monde » – le présentateur vedette d’une chaîne d'informations américaine revient aux affaires.

Mais Will McAvoy trouve une salle de rédaction quasiment vide. Désormais, il devra faire avec une nouvelle équipe de journalistes dirigée par Mackenzie MacHale, avec qui il a une relation compliquée. Son arrivée change radicalement la ligne éditoriale de l’émission News Night, diffusée le soir sur Atlantis Cable News (ACN). Très talentueux, mais coincé dans une routine anesthésiante depuis des années, Will doit changer sa façon de travailler.

Fini le grand spectacle, l'équipe tente désormais de dénoncer les mensonges, notamment des personnalités politiques. Un retour aux bases du journalisme, sans corruption et avec des informations sourcées et vérifiées. Mais cette tentative de faire différemment des concurrents a un prix : les audiences… La direction de la chaîne n'est pas vraiment ravie, surtout quand Will et son équipe s'attaquent aux groupes finançant la chaîne.

Aaron Sorkin a développé le concept d'une série basée sur le monde des médias d'information et des journaux télévisés en 20095. Il a présenté un pilote de la série en janvier 2011 à la chaîne HBO. Cette dernière commande la série en septembre 2011. Aaron Sorkin s'est basé sur son observation des chaînes d'information en continu aux États-Unis.

Diffusé le 24 juin 2012 sur HBO, le premier épisode a réuni 2,1 millions de téléspectateurs (2,7 millions avec les rediffusions), soit le troisième meilleur lancement pour une série de la chaîne depuis 2008. Newsroom s'est ainsi payé le luxe de battre le démarrage de True Blood. Le 10e et dernier épisode de la saison 1 a, quant à lui, été vu par un total de 2,8 millions de téléspectateurs7.

Le 2 juillet 2012, devant ce succès, la série a été renouvelée pour une deuxième saison diffusée depuis le 14 juillet 2013.

20/06/2013

Expo photo: les secrets de la valise mexicaine dévoilés à Paris

espagne, exposition, guerre d'espagne, guerre civile espagnole, robert capa, gerda taro, david seymour, cynthia young, Du 27 février au 30 juin, le Musée d’art et d’histoire du Judaisme (MAHJ) vous invite à découvrir la « valise mexicaine », exposition présentant une sélection de 4500 négatifs retrouvés de la guerre d’Espagne. Ces archives correspondent à des photographies réalisées entre 1936 et 1939 par Robert Capa, Gerda Taro (compagne de ce dernier décédée brutalement en 1937 au cours d’un reportage pendant la bataille de Brunete) et David Seymour, dit Chim.

Après avoir voyagé entre New York, Arles, Barcelone, Bilbao et Madrid… c’est à Paris que vient se poser la mystérieuse valise mexicaine.
C’est en 2008 que ce trésor photographique est réapparu. Cette découverte confine au miracle. Trois boîtes contenant plusieurs milliers de négatifs font témoigner dans la durée un conflit qui, à l’aube de la seconde guerre mondiale, a jeté dans l’abîme l’Europe du XXe siècle. Elles avaient été égarées depuis… 1939. Après un parcours invraisemblable, ces boîtes ont été retrouvées à Mexico. « Capa, Chim et Taro étaient jeunes et pleins d’espoir. L’adaptation de la scénographie, évoquant une foule en mouvement, renforcera cette idée » explique Patrick Bouchain, architecte et scénographe de l’exposition. Ce dernier a privilégié un agencement de l’espace dynamique capable de flirter avec l’agitation, visuelle et politique, de l’époque.

« C'est vraiment très important de montrer cette exposition à Paris, car c'est la ville qui a accepté ces trois immigrés qui avaient quitté l'Allemagne pour Gerda Taro, la Hongrie pour Robert Capa et la Pologne pour Chim » complète l'américaine Cynthia Young, commissaire de l'exposition et conservateur à l'International Centre of Photography (ICP) de New York .
Ces clichés sont entrecoupés de films et de documents d’actualité qui diversifient l’intérêt documentaire de ce projet. Les photographes défendent des parti-pris esthétiques très affirmés. Des choix qui anticipent le genre de la photographie de guerre. Originalité des cadrages, jeux de lumières et composition stratégique des plans permettent de considérer que le photo-reportage (dont les codes ont été depuis banalisés) y trouve en effet une pleine expression, voire ses prémisses.

Ces récits sont, pour l’essentiel, présentés sous forme de planches-contacts et d’agrandissements. Certaines de ces photographies ont été popularisées très tôt dans la presse, d’autres sont inédites. On nous en dévoile méthodiquement la chronologie, le savoir-faire à l’œuvre à travers les épreuves et poses contenues dans un même film. C'est une occasion rare de se confronter à la genèse de l'acte photographique.
Les négatifs révèlent des portraits, des scènes de combat ou de manifestation… des détails modestes ou impressionnants d’un quotidien en proie à une instabilité terrifiante. On devine des conciliabules entre soldats. On lit tantôt la peur, tantôt la détermination de plusieurs générations embarquées dans la cause républicaine.

Si ces témoignages ont le soucis de nouer avec l’action la plus grande proximité, ils retiennent aussi les « temps suspendus » de la guerre. Ils participent à une trame narrative complexe, qui veut saisir tous les moments de vies qui livraient alors combat, diversement, au franquisme répressif. Entre deux batailles, les photographes agencent des silences. Des relâchements qui créent une respiration, un contraste avec l’ignominie de la guerre. Même la solitude vient nous rappeler les effets, cruels et diffus, de cette guerre civile.
Chim photographie l’humeur plus « nuancée » des villes et des campagnes tandis que Capa et Taro (la qualité de ses travaux, en dépit de son décès précoce, nous rappelle qu’elle est une des premières femmes photojournalistes reconnues) investissent le réel le plus brut, radical, des champs de bataille.

L’exposition insiste également dans sa présentation sur les méthodes nouvelles par lesquelles une information, visuelle et légendée, parvient à trouver un récepteur. Dans des temps aussi troublés, il s’agissait aussi bien de renseigner que d’avertir sur la marche d’un monde ici enlisé dans la guerre et la haine de la démocratie.

Pour y parvenir, à travers plusieurs orignaux, une place confortable est offerte aux magazines qui, pour la première fois, ont conféré au photojournalisme un statut et un public. C’est ainsi, s’agissant de ces événements, que l’on redécouvrira plusieurs « unes » et enquête proposées régulièrement dans le mensuel communiste « Regards » ou « Vu » (fondé par le pacifiste Lucien Vogel). Ces deux titres prennent, avec leurs moyens propres, position activement contre le franquisme.

Alerter sur les réalités du franquisme relevait alors d’un double impératif, inextricablement journalistique et militant. Ces trois figures du reportage ont effectivement choisi leur camp : elles ont en commun d’avoir été des juifs exilés, sympathisants communistes.
En 1947, réchappés de la guerre d’Espagne et de la seconde guerre mondiale, Chim et Capa continuent de faire vivre cet engagement en faveur du droit à informer par l’image et des exigences qui y sont liées (une partie des photographes et reporters de métier revendiquent en outre, à partir du milieu du siècle dernier, un cadre pour le contrôle sur l’utilisation de leurs photos). Ils donnent alors naissance à une des plus grandes aventures photographiques – et coopératives - françaises en créant l’agence Magnum Photos.

La Valise mexicaine
Capa, Taro, Chim
Les négatifs retrouvés de la guerre civile espagnole
Jusqu'au 30 juin 2013

Musée d'art et d'histoire du Judaïsme
Hôtel de Saint-Aignan
71, rue du Temple
75003 Paris

Publié dans le journal l'Humanité

03/04/2013

ACTUSe - VIDEO : CAHUZAC - APATHIE : L'AMOUR SERVILE


Le Billet de Sophia Aram par franceinter

Dans une chronique epoustouflante la chroniqueuse de France Inter, Sophia Aram décortique les rapports des journalistes à propos de l'affaire Cahuzac et en particulier l'attitude servile de Apathie.

 

APATHIE, JOURNALISTE SERVILE

sofia aram,apathie,cahuzacC'est une petit affaire dans la grande affaire. Pendant les quelques quatre mois d'enquêtes menées par Mediapart sur la fraude fiscale de Jérôme Cahuzac, le chroniqueur politique Jean-Michel Aphatie n'a cessé de remettre en cause les méthodes du site d'investigation, estimant que l'enquête n'était pas sérieuse et que le site se "substituait aux autorités judiciaires". Après les aveux de l'ancien ministre du budget mardi 2 avril, qui donnent raison au site fondé par Edwy Plenel, Jean-Michel Aphatie n'a exprimé aucun regret. "On m'accuse d'avoir défendu les puissants dans cette affaire, alors que j'ai défendu une conception du journalisme", se justifie-t-il dans une interview à Télérama.

"Je suis le seul kamikaze à m'être interrogé sur le travail de Mediapart, dont l'enquête publiée le 4 décembre était selon moi inaboutie", explique Jean-Michel Aphatie, qui officie sur Canal + et RTL. S'il reconnaît qu'il est "logique que tout le monde [lui] tombe dessus maintenant", le chroniqueur "estime que [sa] crédibilité n'est absolument pas remise en cause". Il admet avoir donné plus de crédit à la parole de Jérôme Cahuzac qu'à l'enquête de Mediapart, parce que "nos représentants publics ont une présomption de moralité". Mais "Jérôme Cahuzac est un menteur comme je n'en ai jamais vu" avoue Jean-Michel Aphatie.

 
 

Dans sa chronique quotidienne sur Canal +, l'éditorialiste a dû évidemment s'exprimer sur l'affaire Cahuzac. Face à Louis-Marie Horeau, rédacteur en chef du Canard Enchaîné, l'hebdomadaire qui a annoncé que l'ex-ministre était passé aux aveux, Jean-Michel Aphatie a évoqué "une crise dans un pays qui n'a pas confiance." "Voir un élu mentir au Parlement. C'est une crise morale. C'est une éclaboussure pour tout le monde", a-t-il conclu, avant de prédire "une élection partielle à Villeneuve-sur-Lot très vite". Pas un mot en revanche sur son conflit avec Mediapart.

Article publié par le journal Le Monde

11:51 Publié dans ACTUSe-Vidéos, Manipulation, Radio, Vidéo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sofia aram, apathie, cahuzac | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | |