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28/02/2019

Ingérence étrangère : la chaîne Russia Today dans le viseur du gouvernement français

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Rarement un média n’avait suscité autant de défiance du gouvernement. La branche francophone de Russia Today (RT), la chaîne russe d’information internationale, a commencé à émettre en 2017, en même temps que l’avènement du nouveau monde d’Emmanuel Macron.

Si elle est diffusée par satellite, c’est surtout sur les réseaux sociaux et Internet qu’elle attire, dopée par la crise des Gilets jaunes, à l’instar des chaînes d’information en continu. Ainsi, depuis la mi-novembre, RT a gagné 124 000 abonnés sur Facebook (soit un total de 1,040 million), 171 500 sur YouTube (423 500 total, « devant BFM », relève RT) et 15 000 sur Twitter (116 000 en tout, contre 2, 143 millions pour Le Parisien).

Une audience qui inquiète autant qu’elle horripile au sommet de l’Etat où l’on ne cesse de formuler des doutes sur les objectifs de ce média, qualifié « d’organe de propagande » pro-russe par le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, qui s’est confié au Parisien - Aujourd’hui en France. Face à de telles accusations, la chaîne envisage de porter plainte. « Ces propos contiennent de la diffamation, des insultes et des fausses informations, relève – dans une réponse écrite par mail – Xenia Federova, la présidente de RT France. Cela vise à nuire à la réputation de notre média. Nous suivons chaque attaque par des actions légales, car nous croyons au système judiciaire. Benjamin Griveaux ne fait pas exception et nous en discutons avec nos avocats. »

« Les décisions sont prises à Boulogne-Billancourt »

Car pour RT France, les reproches sur la ligne exclusivement antigouvernementale ne sont pas fondés : « Les journalistes ne sont pas des diplomates. Parce que notre média est financé par l’Etat russe, il est souvent associé, en France, à une politique éditoriale particulière, mais toutes les décisions sont prises à Boulogne-Billancourt. Notre rédaction est composée de journalistes français disposant d’une carte de presse. Il n’y a aucune directive du gouvernement russe dans notre traitement médiatique. »

Et d’insister sur la couverture d’un « monde multipolaire » en matière d’affaires internationales. Quant à la politique intérieure, toutes les sensibilités sont invitées, fait valoir RT. « LREM ne fait pas exception, relève sa présidente. En ce qui concerne les membres du gouvernement, c’est leur choix de nous parler ou non. Pas le nôtre. Je suis tout de même assez surprise que l’on mette en avant une ligne éditoriale qui déplairait au pouvoir en place pour justifier la discrimination et la censure. »

Source Le Parisien

11/10/2014

Les affiches d'une chaîne russe interdites à Londres

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Une campagne de la chaîne russe Russia Today a été interdite dans la capitale britannique. Ses affiches pointaient le bilan de la guerre en Irak, accompagné du message : voilà ce qui arrive quand les médias disent tous la même chose.

 russie-bush.jpgDeux des affiches de la campagne "Question more" de Russia Today.
Un portrait de George W. Bush ou de Tony Blair s'écriant : "Les armes de destruction massive seront prêtes dans 45 minutes", et un slogan percutant : "Guerre d'Irak : 141 802 victimes civiles. Voilà ce qui arrive quand il n'y a pas d'opinion alternative." C'est le message que portaient les affiches de la campagne "Question more" ("Posez plus de questions"), placardées dans les rues de Londres.

Lancée par la chaîne de télévision russe internationale Russia Today, la campagne a été interdite par les responsables des sociétés d'affichage publicitaire de la ville, rapporte le site d'informations russe Vzgliad. Selon eux, les affiches véhiculaient un "message politique" incompatible avec leur règlement.

Plusieurs points de vue

"Notre campagne de communication invite justement à s'interroger sur ce point", explique la directrice de Russia Today, Margarita Simonian. "Comment se seraient déroulés les événements si, dans les médias internationaux, pouvaient s'exprimer différents points de vue ? On ne peut que déplorer que certaines personnes ne veuillent pas que ces questions soient seulement soulevées."

La chaîne russe n'a pas désarmé et les Londoniens peuvent donc désormais tomber sur des affiches dépourvues de tout portrait, mais portant  la mention : "[redacted]", littéralement "contenu modifié". Allusion subtile à la façon dont les grands journaux américains avaient diffusé les notes de WikiLeaks, avec des coupures indiquées entre crochets. L'affiche invite également les citoyens britanniques curieux à retrouver l'affiche censurée sur l'application de Russia Today.

Opération de com' ?


Une campagne similaire a eu lieu à New York et à Washington au mois d'août, avec les portraits de George Bush et Colin Powell accompagnés de "leurs déclarations mensongères" sur la guerre d'Irak, poursuit Vzgliad.  Elle n'a pas subi de censure, mais les grands titres américains ont réagi. Le Huffington Post l'a par exemple qualifiée de "provocatrice" à l'égard des médias américains.

Pour le site américain Vocativ, cette affaire de "censure" londonienne dénoncée par Russia Today ressemble à une "opération de communication finement déguisée".

18:57 Publié dans Actualités, Manipulation, Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : russie, russia today, londres, censure, bush | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | |