07/03/2011
LES JEUNES FONT L’HUMA !
Initiative unique en France et en Europe un grand journal national rédigé entièrement par une centaine de jeunes un week-end du mois de mars.
Ce sont eux qui ont ainsi réalisé entièrement le contenu du journal l’Humanité du 07 mars.
Ils ont déterminé ensemble les sujets traités, la hiérarchie de ce traitement, et écrits tous les articles y compris les brèves.
Cette collaboration n’est pas soudaine. Le journal l’Humanité est ainsi rédigé un jour par an par des jeunes correspondants volontaires sélectionnés pour la plupart à l’occasion de la fête du l’Humanité où informéé de cette initiative par des associations lycéennes comme « jetsdencre ».
Le résultat de ce pari offert à ces jeunes journalistes a été des plus prometteur. Les 28 pages de ce numéro où les faits de l'actualité sociale, politique, économique, culturelle, sportive sont d'une densité et d'une qualité remarquable.
Ces jeunes correspondants disposent également tous les jeudis d’une page de ce journal nommée « libre échange » où ils ont la liberté d’écrire. Certains de leur articles ou dessins sont également publiés sur le site web du journal.
Le journal créé par Jean Jaurès en s’ouvrant ainsi démontre sa capacité à jouer la carte de la jeunesse et du dynamisme.
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01/03/2011
Cyberrévolutions « L’élément déterminant, c’est l’existence d’un profond sentiment d’injustice sociale»
Par Farhad Khosrokhavar, sociologue, directeur d’études à l’EHESS.
Entretien
Les mobilisations populaires dans les pays arabes ont-elles été déclenchées par les blogueurs et les usagers des réseaux sociaux, comme on peut le lire ou l’entendre dans certains médias ?
Farhad Khosrokhavar. Le mot « déclencher » est très ambigu. Il y a énormément de pays dans le monde où des blogueurs protestent et où rien ne se passe. Donc, dire que la cause serait dans les nouvelles technologies de la communication, c’est aller un peu vite en besogne. Pour que de tels mouvements se déclenchent, il faut d’abord qu’il y ait des problèmes sociaux et que les acteurs sociaux aient le sentiment que le régime ne répond pas de manière satisfaisante à leurs revendications. En Tunisie, par exemple, tout a commencé avec l’histoire de ce jeune homme, diplômé de l’université, qui ne trouvait pas de travail et s’adonnait à de la vente ambulante pour vivre. Arrêté par la police, sa marchandise confisquée, il s’est immolé par le feu, en guise de protestation. C’est cet événement à forte charge symbolique qui est à l’origine des événements en Tunisie. Que l’influence des blogueurs, surtout de Facebook, pour ce qui est de l’Égypte ou de la Libye, soit essentielle, personne ne le nie. Mais ce ne sont pas les instruments de communication qui créent l’événement. À une époque, on disait que la presse était à l’origine des mouvements sociaux de contestation. Or, la presse peut amplifier, donner l’occasion de certains liens entre différents pans de la société civile. Mais ni la presse ni les nouveaux moyens de communication ne créent les événements sociaux. En Tunisie, il y avait des facteurs structurels : une grande disparité entre des régions côtières à l’économie plutôt florissante et les régions de l’intérieur ; l’apparition d’une nouvelle classe moyenne qui, mentalement, se reconnaît bien comme appartenant aux classes moyennes, mais qui, socialement, est plus proche de la classe ouvrière, subissant de plein fouet chômage et précarité. Donc, l’élément déterminant, c’est l’existence d’un profond sentiment d’injustice sociale.
La focalisation de certains commentateurs occidentaux sur le rôle de ces nouveaux médias n’a-t-elle pas aussi pour effet, plus ou moins voulu, d’éclipser la dimension sociale (revendication d’égalité, de justice sociale, droit à un travail…) de ces révolutions ?
Farhad Khosrokhavar. Je ne pense pas que ce soit volontaire. Je dirais plutôt qu’il y a une sorte de frivolité des médias. Ils sont toujours séduits par ce qui est nouveau. Or, je le répète, les gens ne se mobilisent pas simplement parce qu’on leur envoie des messages sur Internet. L’élément déterminant, c’est la présence de revendications fortes dans la population, du fait des problèmes sociaux endurés. Ce qui est vrai, c’est que ces nouveaux moyens de communication facilitent les relations entre les gens d’une région à l’autre, d’une ville à l’autre, d’un quartier à l’autre… Des mouvements spontanés se font jour, dans des endroits où le pouvoir ne s’y attend pas. Par exemple, en Iran, le « mouvement vert » a été très aidé par Internet : par cet outil, les gens pouvaient se mobiliser à l’abri de l’espionnage du pouvoir. Ou du moins, ils pouvaient prendre de court le pouvoir. Quand celui-ci a compris ce qui se passait, qu’a-t-il fait ? Il a ralenti le débit de l’Internet, coupé les communications, le réseau de téléphonie mobile, etc. En Libye, le régime a recours aux mêmes méthodes. Mais malgré cela, on voit bien que les mouvements continuent d’exister. C’est donc bien qu’ils ont un soubassement social. Ce n’est pas une question de moyens de communication.
La spontanéité dont vous parliez a-t-elle des contreparties au niveau des perspectives politiques ? N’est-elle pas aussi une faiblesse ?
Farhad Khosrokhavar. Ce qui fait la force de ces mouvements fait aussi leur faiblesse. Leur force, c’est de ne pas avoir de structures, de hiérarchie, de cadre idéologique arrêté… Il s’agit bien là d’atouts. Car si les mouvements étaient, au contraire, structurés, ils ne pourraient tenir face à des pouvoirs souvent dictatoriaux, despotiques, comme en Libye, en Égypte ou d’autres sociétés de la région. Ils auraient été réprimés avant même de se développer. Or, aujourd’hui, on voit bien que lorsque le mouvement se lance, le pouvoir se trouve démuni, car il ne sait pas qui réprimer. Mais c’est évident que, par la suite, quand se pose la question du passage au politique, ces mêmes atouts deviennent des manques. Ce qui se passe actuellement en Tunisie ou en Égypte l’illustre bien. Reste que la forme de ces mouvements est déterminée par le contexte : des pouvoirs despotiques. Et il faut rappeler ici qu’une grande partie de ceux-ci ont bénéficié de la complaisance, si ce n’est plus, des gouvernements occidentaux. Le régime de Moubarak, en Égypte, arrangeait beaucoup les États-Unis et l’Europe. Parce que cela leur permettait de s’entendre sur les grands enjeux stratégiques, notamment par rapport à Israël, dans le dos du peuple égyptien. De même pour la Libye de Kadhafi, avec son pétrole et les grands marchés que cela offrait à l’Occident. On pourrait poursuivre la liste des exemples de cette complicité de fait.
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19/02/2011
Victoire en cassation de Dailymotion, reconnu comme simple «hébergeur»
La Cour de cassation a définitivement donné raison jeudi 17 février à Dailymotion, poursuivie pour avoir diffusé sans autorisation le film Joyeux Noël: par cette décision, la cour suprême française consacre pour la première fois le statut d'hébergeur de la plate-forme vidéo.
En juillet 2007, le tribunal de grande instance (TGI) de Paris avait condamné Dailymotion à verser 23 000 euros de dommages et intérêts pour avoir laissé diffuser gratuitement le film Joyeux Noël, sorti en 2005 - au détriment de son réalisateur Christian Carion, son producteur Nord-Ouest et son distributeur UGC. La décision avait été saluée par l'industrie du cinéma, qui voulait forcer les sites à exercer un contrôle sur leur contenu. En 2007, la cour d'appel de Paris avait donné raison à Dailymotion, en confirmant son statut de simple hébergeur et non d'éditeur, responsable de ses contenus. Les producteur et réalisateur de Joyeux Noël s'étaient alors pourvus en cassation. Jeudi, les magistrats de la première chambre civile ont rejeté ce pourvoi, estimant que Dailymotion était fondée à revendiquer le statut d'intermédiaire technique.
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13/02/2011
Médias: la défiance gagne du terrain
Le 24e baromètre annuel La Croix-TNS Sofres confirme un nouvel effritement de la confiance des français pour leurs médias (radio, presse écrite, télévision et internet).
Les Français aiment l’information mais peut-être pas celle que leur fournissent les médias à qui ils reprochent globalement leur manque d’indépendance à l’égard des pouvoirs (politique et économique) et leur goût pour le spectaculaire. Un chiffre résume ce décalage : seuls 24 % des Français ont entendu parler de Wikileaks et ont été intéressés par cette affaire. 36 % en ont entendu parler sans que cela ne les intéresse vraiment et 37 % (52 % des ouvriers) n’en ont même pas entendu parler…
La Croix rapporte que, selon Wikileaks, la diplomatie américaine juge que « le secteur privé des médias en France, journaux, TV et radios, continue d’être dominé par un petit groupe de conglomérats. »
Selon ce 24e baromètre, ils jugent que leur qualité est globalement moins bonne sur les dix dernières années. La radio est toujours le média auquel les Français font le plus confiance (57 %), soulignant sa qualité dans la restitution de l’information. Mais ce chiffre est en repli de 3 points par rapport à 2010. La confiance dans la presse écrite recule de 6 points (49 %). Quant à la télévision, elle baisse dans une proportion moindre (– 2 points à 46 %).
Quelque 35 % des Français font confiance à Internet, un chiffre stable par rapport à l’an dernier. L’intérêt des Français pour les informations données par les médias reste fort mais baisse légèrement : 69 % suivent l’actualité contre 71 % en 2010 et 79 % en 2009. Quelque 40 % estiment que la qualité des médias s’est détériorée depuis dix ans, contre 35 % qui estiment qu’elle est restée la même. Seuls 21 % des Français estiment qu’elle s’est améliorée.
Pour 63 % des sondés, les journalistes ne sont pas indépendants face aux pressions des partis politiques et du pouvoir (– 3 par rapport à 2010). De même, 58 % des Français sont méfiants à l’égard de la liberté des journalistes face aux pressions de l’argent (– 2 par rapport à 2010). Enfin, 56 % des Français estiment que les médias ne sont favorables ni à la droite ni à la gauche.
Le média jugé le plus neutre est Internet (pour 60 % des Français), suivi par la radio (59 %), la presse nationale (54 %) et locale (52 %). La télévision n’est favorable ni à la droite ni à la gauche pour 49 % des Français quand 33 % estiment qu’elle est favorable à la droite. Sans doute faut-il y voir aussi l’absence de pluralisme qui touche en particulier l’information télévisée.
Quant aux grands sujets de l’année écoulée, 80 % des Français estiment qu’on a trop parlé de l’affaire Bettencourt. L’affaire Woerth a été également surmédiatisée pour 59 % des sondés. Même avis à 79 % sur la Coupe du monde de football et la défaite des Bleus.
A l’inverse, 45 % des personnes interrogées pensent qu’on n’a pas assez parlé du sommet de Cancun sur le climat et 44 % des Français auraient souhaité être plus informés sur le déficit public et la dette de la France. Bref ce qui concerne leur quotidien.
12:59 Publié dans Blog, Dossier, Radio, Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médias, confiance, manipulation | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |