Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

29/04/2011

Numérique et papier, la Croix teste le bi-média

journaliste1.jpg« Un saut dans l’histoire » : le quotidien catholique lance  une nouvelle formule « au service des supports papier et numérique ». À rédaction unique, supports multiples.

«Le journal devient totalement bi-média », a indiqué Georges Sanerot, PDG du directoire du groupe Bayard, éditeur de la Croix, en présentant sa nouvelle formule. La dernière « nouvelle formule » datait de 2006. Mais comme le dira le rédacteur en chef, François Ernenwein : « Nous faisons un saut dans l’histoire. » Un saut numérique. Autrement dit, la rédaction entière du quotidien est, dès aujourd’hui, tournée aussi bien vers le support papier que vers le numérique. Toute la journée, le site va être alimenté par des informations courtes, essentielles, provenant de tous les services, et des articles exclusivement réservés au Web. Une nouvelle organisation qui a nécessité de longs mois de travail avec la rédaction. « Le groupe est très engagé dans cette mutation numérique. Nous sommes à un tournant », a-t-il prévenu. Jusqu’au 31 décembre, les équipes rédactionnelle et commerciale de la Croix vont expérimenter le bi-média et en tireront à ce moment les enseignements.

«Avec le bi-média, nous avons le désir de rencontrer de nouveaux publics, commente Dominique Quinio, la directrice de la Croix. Nous croyons à l’écrit et au temps nécessaire pour entrer dans la compréhension des événements. » Manière avec cette formule de signifier que le quotidien catholique ne fait pas une… croix sur le papier. Pour preuve, la Croix étrenne aujourd’hui une nouvelle maquette papier avec dans son offre la quadri sur toutes les pages. « J’ai le sentiment que la Croix est important dans le paysage de la presse, nécessaire dans le débat public alors que les relations se tendent. Nous voulons apporter un regard chrétien sur l’actualité, être un trait d’union, permettre le dialogue et le débat », ajoute la directrice. Aujourd’hui, 88 % des lecteurs de la Croix (95 000 exemplaires) sont des abonnés, la vente en kiosque est faible et le contexte général est difficile pour la presse. « On se doit d’inventer de nouveaux lecteurs », souligne Georges Sanerot.

La nouvelle formule papier de la Croix se veut « centrée sur l’actualité, sans crainte d’être hors du courant ou à contre-courant ». La fin de semaine va être étoffée. Le journal daté de samedi-dimanche est adressé aux abonnés avec le quotidien du vendredi. Mais au fond il s’agit d’un seul journal avec deux supports. Et bientôt plus puisque, dès le début mai, des applications iPad, iPhone et autres smartphones vont être lancées. Pour accompagner cette mutation numérique, différentes offres commerciales allant de 28 euros par mois pour l’intégralité des contenus la Croix sur tous les supports, 15 euros pour les seuls supports numériques pour les deux offres principales (cinq au total). Et Arnauld de La Porte, directeur adjoint, de rappeler : « Notre ambition, c’est de rajeunir notre public. On peut faire beaucoup mieux que résister. »

Claude Baudry, l'Humanité

 

 

 

19:41 Publié dans Journal, Réflexions, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la croix, papier, numérique | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | |

20/11/2010

INFORMATIONS ET MEDIAS

jourchien.gifPeut-on avoir globalement confiance dans la qualité de l’information dispensée par les médias tout en doutant de l’indépendance de ceux qui y travaillent, à savoir les journalistes ? Pour paradoxale qu’elle apparaisse, la réponse des Français serait pourtant positive.

La dernière livraison du sondage annuel proposé par La Croixdepuis 1987 montre en effet que beaucoup accordent dans l’ensemble un crédit constant, ou même en légère augmentation, aux « nouvelles » quotidiennement délivrées dans la presse écrite, à la radio et, dans une moindre mesure, à la télévision. Les journaux et la radio accroissent légèrement leur capital de confiance, les ondes restant le média le plus consciencieux aux yeux du public.

journalistes.jpgJournalistes jugés sensibles aux pressions

Mais, parallèlement, les journalistes sont jugés sensibles aux pressions des partis politiques et du pouvoir (avec 66 % de réponses en ce sens, soit une augmentation de 5 points par rapport à l’an dernier) comme à celles de l’argent (60 %, soit un point de plus). Pour résumer : la fiabilité comme apanage des institutions, la dépendance comme faiblesse des personnes…

Certes, une enquête de ce type se fonde sur des pratiques et impressions parfois diffuses. Le lien entre tel patron de presse ou journaliste et tel responsable public (que l’on pense, par exemple, au couple Christine Ockrent-Bernard Kouchner, celle-ci étant directrice générale de France Monde qui coordonne l’audiovisuel extérieur de la France, ou aux liens amicaux entre Martin Bouygues, propriétaire du groupe TF1, et Nicolas Sarkozy) marque davantage l’opinion que les relations, même étroites, entre entreprises médiatiques et entités politiques ou économiques.

Le cas d’Internet se distingue des supports traditionnels

sources.jpgAinsi la défiance est plus immédiate parce que plus incarnée à l’égard d’une « personne physique » à la notoriété identifiée que d’une « personne morale »… C’est vraisemblablement pour cela que la télévision reste moins bien notée que la radio et la presse écrite. L’impact de l’image et ses tendances plus manifestes à la « peopolisation » compromettant ses prétentions au sérieux et à l’objectivité informative.

Dans ce paysage, le cas d’Internet se distingue des supports traditionnels. 35 % des personnes sondées font confiance à l’information en ligne (contre seulement 23 % il y a cinq ans). Toutefois 30 % s’en défient, à savoir 6 % de plus que l’an dernier. Alors que, dans le même temps, plus de 22 millions d’internautes ont consulté un site d’actualité, adossé ou non à un média traditionnel (chiffre Médiamétrie pour octobre 2009).

Ce fabuleux Internet, avec sa multitude de sites dont l’origine et la compétence restent complexes à identifier, provoque-t-il dans l’opinion une réserve à laquelle échappent les médias « historiques » ? Question cruciale pour les sondages à venir, tandis que, d’ores et déjà, 77 % des Français estiment que les sites d’information gratuits sur la Toile seront « davantage utilisés dans dix ans »…

Emmanuelle GIULIANI
La Croix

11:15 Publié dans Dossier | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : informations, médias, sondage, la croix | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | |