Beaucoup d’excitation de la part du public, un petit stress palpable au début, mais au final, l’émission de Guillaume Meurice sur Nova, « La dernière », qui s’est tenue pendant deux heures ce dimanche 8 septembre, a rempli sa mission : tenir la dragée haute à l’actualité avec un regard de gauche assumé, et remplir l’espace laissé vacant par la suppression du Grand Dimanche Soir sur France Inter par Adèle Van Reeth la directrice de la station et Sibyle Veil, la présidente de Radio France.
Accompagné de Pierre-Emmanuel Barré, Florence Mendez, Juliette Arnaud et Aymeric Lompret, Guillaume Meurice avait, sur ses réseaux sociaux, donné la philosophie de cette émission : « comme on a compris que la liberté d’expression, c’était surtout un joli concept, on s’est dit que le mieux, c’était d’imaginer chaque émission comme si c’était la dernière ».
En le précisant d’ailleurs dès le début de l’émission : Matthieu Pigasse, le propriétaire de la station, était présent dans la salle pour la première de La dernière. Ce qui n’a pas empêché les coups de griffe, d’ailleurs, contre la régie publicitaire de Nova confiée à Lagardère (sous contrôle de Bolloré), ou sur Rock-en-Seine, festival également géré par le banquier d’affaires.
Chaque chroniqueur a tiré à boulets rouges sur un fait d’actualité
L’émission se tient sur deux heures. Dans la première heure, chaque chroniqueur a tiré à boulets rouges sur un fait d’actualité : sur la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre, Guillaume Meurice a osé un « Macron avait prévenu. Il avait dit : “je vais chercher, un con, promis” ».
Pierre-Emmanuel Barré a rebondi sur la candidature d’Edouard Philippe à l’élection présidentielle : « Il a deux prénoms, Édouard Philippe. En trente ans de vie politique, il n’a pas réussi à se faire un nom ». Juliette Arnaud a fustigé le pape qui ne comprend pas les personnes qui préfèrent adopter un animal domestique que de faire des enfants…
L’émission a eu pour invité l’historien Johann Chapouteau, spécialiste du nazisme, qui a fait un parallèle entre les années 1930 et aujourd’hui. En partant d’abord d’un gros propriétaire de médias, Alfred Hugenburg, antisémite, « colonialiste de l’intérieur », qui a littéralement façonné l’opinion publique allemande et largement préparé le terrain à Hitler.
Idem avec l’invitée de l’invité, Maud Chirio, qui a fait ce même parallèle avec le Brésil de Bolsonaro. Les deux ont aussi montré comment, partout et de tous temps, l’extrême droite tente de discréditer ses adversaires politiques en faisant régner la peur, hier « avec le bolchevisme culturel », aujourd’hui avec « l’islamo-gauchisme » teinté de wokisme.
Une émission vivante, drôle, et surtout sacrément instructive.
Guillaume Meurice a une carte blanche à la fête de l’Humanité le vendredi 13 septembre à 19 h 13.
La dernière. Nova. Le dimanche de 18 à 20 heures.