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13/02/2011

Médias: la défiance gagne du terrain

arthus-bertrand_s.jpgLe 24e baromètre annuel La Croix-TNS Sofres confirme un nouvel effritement de la confiance des français pour leurs médias (radio, presse écrite, télévision et internet).

Les Français aiment l’information mais peut-être pas celle que leur fournissent les médias à qui ils reprochent globalement leur manque d’indépendance à l’égard des pouvoirs (politique et économique) et leur goût pour le spectaculaire. Un chiffre résume ce décalage : seuls 24 % des Français ont entendu parler de Wikileaks et ont été intéressés par cette affaire. 36 % en ont entendu parler sans que cela ne les intéresse vraiment et 37 % (52 % des ouvriers) n’en ont même pas entendu parler…

 La Croix rapporte que, selon Wikileaks, la diplomatie américaine juge que « le secteur privé des médias en France, journaux, TV et radios, continue d’être dominé par un petit groupe de conglomérats. »

Selon ce 24e baromètre, ils jugent que leur qualité est globalement moins bonne sur les dix dernières années. La radio est toujours le média auquel les Français font le plus confiance (57 %), soulignant sa qualité dans la restitution de l’information. Mais ce chiffre est en repli de 3 points par rapport à 2010. La confiance dans la presse écrite recule de 6 points (49 %). Quant à la télévision, elle baisse dans une proportion moindre (– 2 points à 46 %).

médias, confiance, manipulationQuelque 35 % des Français font confiance à Internet, un chiffre stable par rapport à l’an dernier. L’intérêt des Français pour les informations données par les médias reste fort mais baisse légèrement : 69 % suivent l’actualité contre 71 % en 2010 et 79 % en 2009. Quelque 40 % estiment que la qualité des médias s’est détériorée depuis dix ans, contre 35 % qui estiment qu’elle est restée la même. Seuls 21 % des Français estiment qu’elle s’est améliorée.

médias, confiance, manipulationPour 63 % des sondés, les journalistes ne sont pas indépendants face aux pressions des partis politiques et du pouvoir (– 3 par rapport à 2010). De même, 58 % des Français sont méfiants à l’égard de la liberté des journalistes face aux pressions de l’argent (– 2 par rapport à 2010). Enfin, 56 % des Français estiment que les médias ne sont favorables ni à la droite ni à la gauche.

Le média jugé le plus neutre est Internet (pour 60 % des Français), suivi par la radio (59 %), la presse nationale (54 %) et locale (52 %). La télévision n’est favorable ni à la droite ni à la gauche pour 49 % des Français quand 33 % estiment qu’elle est favorable à la droite. Sans doute faut-il y voir aussi l’absence de pluralisme qui touche en particulier l’information télévisée.

Quant aux grands sujets de l’année écoulée, 80 % des Français estiment qu’on a trop parlé de l’affaire Bettencourt. L’affaire Woerth a été également surmédiatisée pour 59 % des sondés. Même avis à 79 % sur la Coupe du monde de football et la défaite des Bleus.

A l’inverse, 45 % des personnes interrogées pensent qu’on n’a pas assez parlé du sommet de Cancun sur le climat et 44 % des Français auraient souhaité être plus informés sur le déficit public et la dette de la France. Bref ce qui concerne leur quotidien.

Claude Baudry, journal l'Humanité

12:59 Publié dans Blog, Dossier, Radio, Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médias, confiance, manipulation | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | |

05/01/2011

FR3 : Capital en quête de (fausses) révélations

manif26112.JPGLe magazine économique du groupe Prisma Presse a publié dans son numéro de janvier un article incendiaire sur France 3. Que les salariés de la chaîne prennent très mal.

L’article a eu l’effet d’une bombe à France 3 : le 2 décembre dernier, paraissait dans le magazine Capital un papier intitulé France 3, plus chère la vie.

Les auteurs, entre autres, s’y émeuvent du coût de la grille de la chaîne nationale, et pointent du doigt des « dysfonctionnements ». Qui touchent évidemment les salariés. L’émoi est vif depuis la fin décembre dans les rédactions régionales de France 3.

Dans son article, Capital commence par remettre en cause le coût de la grille de France 3 : 850 millions d’euros de budget contre 820 millions pour France 2 et 909 pour TF1. De la même façon, l’article remet en cause la rédaction jugée pléthorique, dans les effectifs de la chaîne : 1 700 salariés sur 5 000. Pour le magazine, les programmes de proximité, fleuron de France 3, n’occupent que 10 % du temps d’antenne, alors « qu’ils absorbent près de la moitié du budget global ».

Le SNJ-CGT et le SNRT-CGT s’agacent dans un communiqué commun : « Il est ainsi présenté comme scandaleux que France 3 puisse dépenser 20 % de plus par téléspectateur que France 2. Cela revient de fait à remettre en cause l’existence même d’une télévision régionale en France. » Marc Chauvelot, secrétaire général du SNRT-CGT, rajoute que « la France est le pays européen qui investit le moins dans ses programmes régionaux ». Dans le même genre, Capital crédite les comptes en banque des journalistes de 4 000 euros mensuels… quand « un journaliste, après vingt ans de service, reçoit en gros 2 700 euros, un peu plus pour un grand reporter ou un chef », explique le syndicaliste.

 Enfin, le magazine fustige le travail desdits journalistes : les journalistes de chaînes d’info en continu en feraient « dix fois plus » que ceux de France 3. À i-Télé, par exemple, « ils conduisent leur camion satellitaire, filment, interviewent et montent leurs rushes ». « Est-il possible de faire un vrai travail journalistique dans ces conditions ? Faute de moyens et de temps, n’en est-on réduits à simplement tendre le micro sans recul ni vérification de l’information ? » interrogent les syndicats.

Pour Marc Chauvelot, la pilule est amère. « Les salariés ont un gros sentiment de colère et d’injustice. Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose », note-t-il. « Le travail d’investigation de Capital n’est pas mené sérieusement. Ils ont convoqué tous les stéréotypes et les clichés sur le service public. » Le syndicaliste se demande du coup s’il n’y a pas anguille sous roche. D’autant que ni les dirigeants de France 3 ni ceux de France Télévisions ne se sont exprimés sur le sujet. Et que les menaces de coupes claires dans le budget de France 3 ne datent pas d’hier. De là à suspecter une opération orchestrée, il n’y a qu’un pas, franchi selon les syndicats.

Caroline Constant, l'Humanité

19:46 Publié dans Dossier, Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : télévision, fr3, capital | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | |

20/11/2010

INFORMATIONS ET MEDIAS

jourchien.gifPeut-on avoir globalement confiance dans la qualité de l’information dispensée par les médias tout en doutant de l’indépendance de ceux qui y travaillent, à savoir les journalistes ? Pour paradoxale qu’elle apparaisse, la réponse des Français serait pourtant positive.

La dernière livraison du sondage annuel proposé par La Croixdepuis 1987 montre en effet que beaucoup accordent dans l’ensemble un crédit constant, ou même en légère augmentation, aux « nouvelles » quotidiennement délivrées dans la presse écrite, à la radio et, dans une moindre mesure, à la télévision. Les journaux et la radio accroissent légèrement leur capital de confiance, les ondes restant le média le plus consciencieux aux yeux du public.

journalistes.jpgJournalistes jugés sensibles aux pressions

Mais, parallèlement, les journalistes sont jugés sensibles aux pressions des partis politiques et du pouvoir (avec 66 % de réponses en ce sens, soit une augmentation de 5 points par rapport à l’an dernier) comme à celles de l’argent (60 %, soit un point de plus). Pour résumer : la fiabilité comme apanage des institutions, la dépendance comme faiblesse des personnes…

Certes, une enquête de ce type se fonde sur des pratiques et impressions parfois diffuses. Le lien entre tel patron de presse ou journaliste et tel responsable public (que l’on pense, par exemple, au couple Christine Ockrent-Bernard Kouchner, celle-ci étant directrice générale de France Monde qui coordonne l’audiovisuel extérieur de la France, ou aux liens amicaux entre Martin Bouygues, propriétaire du groupe TF1, et Nicolas Sarkozy) marque davantage l’opinion que les relations, même étroites, entre entreprises médiatiques et entités politiques ou économiques.

Le cas d’Internet se distingue des supports traditionnels

sources.jpgAinsi la défiance est plus immédiate parce que plus incarnée à l’égard d’une « personne physique » à la notoriété identifiée que d’une « personne morale »… C’est vraisemblablement pour cela que la télévision reste moins bien notée que la radio et la presse écrite. L’impact de l’image et ses tendances plus manifestes à la « peopolisation » compromettant ses prétentions au sérieux et à l’objectivité informative.

Dans ce paysage, le cas d’Internet se distingue des supports traditionnels. 35 % des personnes sondées font confiance à l’information en ligne (contre seulement 23 % il y a cinq ans). Toutefois 30 % s’en défient, à savoir 6 % de plus que l’an dernier. Alors que, dans le même temps, plus de 22 millions d’internautes ont consulté un site d’actualité, adossé ou non à un média traditionnel (chiffre Médiamétrie pour octobre 2009).

Ce fabuleux Internet, avec sa multitude de sites dont l’origine et la compétence restent complexes à identifier, provoque-t-il dans l’opinion une réserve à laquelle échappent les médias « historiques » ? Question cruciale pour les sondages à venir, tandis que, d’ores et déjà, 77 % des Français estiment que les sites d’information gratuits sur la Toile seront « davantage utilisés dans dix ans »…

Emmanuelle GIULIANI
La Croix

11:15 Publié dans Dossier | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : informations, médias, sondage, la croix | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | |