Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

19/08/2018

Taxés d'"ennemis du peuple" par Trump, 350 journaux américains ripostent

medias usa.png

« Les journalistes ne sont pas l’ennemi » : honnis par Donald Trump, des centaines de journaux américains ont répondu jeudi en publiant des éditoriaux pour insister sur l’importance de la liberté de la presse.

Menés par le Boston Globe sous le mots d’ordre #EnemyOfNone (Ennemi de personne), plus de 200 groupes de presse contre-attaquent après la multiplication des coups de boutoir du président américain contre les médias, qualifiant à l’envi de « Fake News » tout organe de presse publiant des informations qui lui déplaisent. Le milliardaire n’hésite pas également à traiter les grands médias d' »ennemi » ou d' »ennemi du peuple ».

« Nous avons aujourd’hui aux Etats-Unis un président qui a créé un mantra selon lequel tout média qui ne soutient pas ouvertement la politique de l’administration actuelle est « l’ennemi du peuple » », écrit le Globe dans son éditorial jeudi. « C’est un des nombreux mensonges propagés par notre président comme par un charlatan d’antan qui jetait de la poussière ou de « l’eau magique » sur une foule pleine d’espoir », poursuit le prestigieux quotidien.

Selon le Globe, cette attitude de Trump à l’égard des médias encourage les hommes forts comme le Russe Vladimir Poutine ou le Turc Recep Tayyip Erdogan de traiter les journalistes comme des ennemis.

Premier amendement

Le New York Times, fréquemment cible des invectives présidentielles, a publié un court éditorial sous un titre en lettres capitales « LA PRESSE LIBRE A BESOIN DE VOUS » rappelant que le peuple avait le droit de critiquer la presse. « Mais insister sur le fait que les vérités qui vous déplaisent sont des « fake news » est dangereux pour la démocratie », écrit le Times.

D’autres médias à travers le pays ont défendu leur rôle, qui consiste selon certains à faire économiser le temps du contribuable. « Les journalistes couvrent des réunions du gouvernement ennuyeuses et déchiffrent les formules de financement de l’école publique, pour que vous n’ayez pas à le faire », souligne ainsi l’Arizona Daily Star. « Ce n’est pas aussi fondamental que le premier amendement, mais cela peut servir ».

Pour les défenseurs de la liberté de la presse, les déclarations de Donald Trump menacent le rôle de contre-pouvoir de la presse et vont à l’encontre du premier amendement qui garantit la liberté d’expression et protège les journalistes. « Je ne crois pas que la presse puisse rester sans rien faire et subir, elle doit se défendre lorsque l’homme le plus puissant du monde tente d’affaiblir le premier amendement », estime Ken Paulson, ancien rédacteur en chef du quotidien USA Today et un des responsables du Newseum, le musée de l’information à Washington.

Impact limité 

Mais il relativise l’efficacité de cette campagne de sensibilisation : « Les personnes qui lisent les éditoriaux n’ont pas besoin d’être convaincues. Ce ne sont pas elles qui hurlent (sur les journalistes) aux meetings présidentiels ». Selon lui, face aux assauts de la Maison Blanche, les médias doivent développer une campagne « marketing » plus large pour souligner l’importance d’une presse libre comme valeur fondamentale.

Mais l’initiative de jeudi pourrait galvaniser les partisans du président, qui pourraient y voir une preuve que les médias sont ligués contre lui. « Les médias organisent une attaque plus étudiée et publique que jamais contre Donald Trump » et contre « la moitié du pays qui le soutient », a tweeté Mike Huckabee, ancien gouverneur républicain et commentateur sur la chaîne conservatrice Fox News.

Même des critiques du président ont des doutes. A l’instar de Jack Shafer, de Politico, qui pense que l’effort coordonné « va à coup sûr avoir un effet contre-productif ». Mais pour les défenseurs des médias, les enjeux sont bien trop importants pour accepter que les affirmations présidentielles soient hors de contrôle. Certains estiment que ses propos ont généré des menaces contre des journalistes et auraient aussi pu créer un climat d’hostilité ayant mené à de violentes attaques comme celle contre le Capital Gazette à Annapolis (Maryland) fin juin, où cinq personnes ont été tuées par un tireur entretenant une relation conflictuelle avec le journal.

Selon un récent sondage Ipsos, 43% des républicains pensent que le président devrait avoir l’autorité de fermer des médias ayant une « mauvaise attitude ».

Source Le Quotidien Luxembourg

09:49 Publié dans Actualités, Journaliste | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : usa, médias, trump, boston | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | |

04/03/2018

SNCF / MEDIAS : Ils sont devenus fous !

ter-sncf.jpg

Patrick Le Hyaric, directeur de l'Humanité, député au parlement Européen

Ils ont sorti les bazookas contre les cheminots et la SNCF. On a pu voir à quel point cette semaine la presse de connivence s'est vautrée une nouvelle fois dans le combat contre les travailleurs de notre réseau ferré et le service public. Examinons cet assèchement du pluralisme…

« La bataille du rail » crie le Journal du dimanche. Le rédacteur enchaine : « le statu quo n'est pas possible », les larmes dégoulinant sur son papier, et il n'oublie pas que « le leader de la CGT est arc-bouté sur les privilèges »...
 
Et Le Monde y va de son répertoire… La réforme est « inéluctable », il faut être « lucide », louant ce président Macron qui « risque », qui « ose ». « C'est un pari risqué », écrit le quotidien qu'on oblige à lire dans les écoles, et concluant : « s'il n'est pas tenté, c'est notre système ferroviaire qui pourrait être le grand perdant ». Bref il faudrait casser pour gagner.

Et puis, il y a le Parisien qui opte ici pour un répertoire limité pour plus d'efficacité dans le bourrage de crâne. Voyons ces mots choisis… « Faire sauter le tabou du sacro-saint statut des cheminots qui alourdit automatiquement la masse salariale » ou encore ce statut est « une vraie bible sociale qui a un coût ».
 
sncf privilèges.jpgLes journaux télévisés, comme les prétendues émissions de débats, sont du même tonneau avec les mêmes soi-disant experts sortis de quelques boites à idées ultra-libérales et qui, du haut de leur science, sans avoir jamais été sur le ballast réparer les voies par grand froid ou senti l'angoisse du conducteur de train au passage à niveau, nous expliquent en boucle ce qu'il faut faire. Ils sont comme l'ont été certains ministres grassement payés lorsqu'ils étaient haut cadre à la SNCF il n'y a pas si longtemps et crient aujourd'hui haro en chœur sur un cheminot qui gagne à peiner un peu plus que le Smic. Qu'on nous montre des images du travail des cheminots ! Qu'on nous montre leur fiche de paie ! Qu'on nous montre leur vie quotidienne ! Il y a de beaux reportages à faire.
 
On a envie de leur crier « calmez-vous ». Oui, calmez-vous M. Darmanin, spécialisé dans le retournement de veste, qui a pu dire que la SNCF coutait 340 euros à chaque français. Le Rapport Spinetta dit 200 euros. Il faut vous mettre d'accord sur votre niveau de tromperie... De surenchère en surenchère, ce monsieur Truchot, journaliste qui officie aux Grandes gueules de RMC, est arrivé à trouver que ça coûtait 1000 euros. Qui dit mieux ?

C'est une bêtise crasse. On dépense plus d'argent pour les routes que pour le réseau ferré. Mais allons plus loin ! L'éducation nationale « coûte » à peu près 990 euros pour chacun de nous. Il faudrait donc fermer les écoles ou les privatiser ? Idem pour la santé. Par contre pourquoi ne nous parle-t-on jamais des crédits CICE aux grandes entreprises qui avoisinent les 20 milliards d'euros sans contrepartie pour l'emploi. C'est en vérité l'idée même de service public qu'ils attaquent.
 
Et cet argument selon lequel l'ouverture à la concurrence oblige à détruire le statut des cheminots est faux. Pour avoir combattu les quatre « paquets ferroviaires » au Parlement européen, je dois dire que nous avons empêché la mise en cause du droit social. A force de bataille, le texte final du 4ème paquet ferroviaire ne comporte aucune disposition permettant de revenir sur les droits des cheminots. Mais partout, c'est le contraire qui est affirmé.

Pourtant il est précisé que lors du transfert de personnels, les droits sont conservés. Ainsi dans le considérant 14 du texte est écrit ceci : « lorsque les Etats membres exigent que le personnel recruté par l'opérateur précédent soit transféré au nouvel opérateur de service public retenu, ce personnel devrait se voir octroyer les droits dont il aurait bénéficié s'il y avait eu un transfert au sens de la directive 2001/23/CE du Conseil. Les Etats membres devraient être libres d'adopter de telles dispositions. »

L'article 8 précise : « la présente directive ne porte pas atteinte au droit des Etats membres d'appliquer ou d'introduire des dispositions législatives, réglementaires et administratives plus favorables aux travailleurs ou de favoriser ou de permettre des conventions collectives ou des accords conclus entre partenaires sociaux plus favorables aux travailleurs ».

On le voit, ce n'est pas la directive européenne qui oblige à détruire le statut mais la volonté macroniste d'abaisser partout les droits sociaux.

Face à cette inouïe campagne de désinformation, il convient de passer à la contre offensive politique et idéologique. C'est dans ces moments sans doute que nous goutons la chance de disposer de L'Humanité et de L'Humanité Dimanche. (Retrouvez ci-dessous l'article de L'Humanité du 1 mars "Les cinq mensonges de la campagne contre le statut des cheminots".)

23/01/2018

Offensive à Afrine : le gouvernement turc donne une leçon de “journalisme patriotique” aux médias

afrin.jpg

Directives officielles incitant les médias au “journalisme patriotique”, arrestation de journalistes critiquant l’opération militaire… Reporters sans frontières (RSF) dénonce le regain de censure qui accompagne l’offensive turque au Kurdistan syrien.

L’offensive militaire turque dans la région d’Afrine, au nord de la Syrie, s’accompagne d’une nouvelle offensive contre les médias. Les rédacteurs en chef des principaux titres turcs ont été convoqués le 21 janvier à une réunion au sommet sur la couverture des opérations militaires. Accompagné du vice-Premier ministre, du ministre de la Défense et du porte-parole du parti au pouvoir AKP, le premier ministre Binali Yıldırım leur a livré quinze “recommandations” à suivre pour faire du “journalisme patriotique”.

La leçon de “journalisme patriotique” du gouvernement

turquie,erdogan,journalistes,kurdes

Les journalistes sont incités à “tenir compte des intérêts nationaux lorsqu’[’ils] reprennent des sources d’information internationales critiquant la Turquie”, “rappeler le soin que prennent les forces armées à ne pas toucher les civils”, “ne pas donner de visibilité aux manifestations et déclarations de structures politiques [...] proches du PKK”...

L’essentiel de ces directives soumettent les médias au contrôle du gouvernement et à ses buts de guerre. Le Premier ministre leur demande d’éviter “les nouvelles susceptibles de remonter le moral du PKK/PYD”, de contacter les représentants du gouvernement et de l’AKP “pour obtenir la bonne information”... et même de se méfier des informations rapportées par la presse internationale, affirmant que le PYD utilise de nombreux journalistes étrangers, notamment aux Etats-Unis et en Europe.

“Ce nouveau déluge de propagande, l’intensification de la chasse aux voix critiques et la quasi-absence de débat sur l’opération militaire illustrent le degré de délabrement atteint par le pluralisme en Turquie, dénonce Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de RSF. Non content de sa mainmise sur le paysage médiatique, le gouvernement cherche à asseoir un contrôle total sur l’information. Au risque de saper la confiance de l’opinion publique et d’attiser les tensions.”

Coup de filet contre les voix critiques

Plus d’une centaine de mandats d’arrêts ont été lancés contre des personnes suspectées de “propagande terroriste” depuis le 22 janvier. Parmi elles, l’écrivaine et éditorialiste du site d’information T24 Nurcan Baysal, placée en garde à vue par la police antiterroriste à Diyarbakır, dans le sud-est anatolien à majorité kurde. D’après son avocat, son arrestation est liée à ses tweets critiquant l’opération militaire à Afrine.

İshak Karakaş, rédacteur en chef du journal Halkın Nabzı et éditorialiste du site d’information en exil Artı Gercek, a lui aussi été interpellé dans la nuit du 21 au 22 janvier à Istanbul. La correspondante d’Arti TV à Ankara, Sibel Hürtaş, et les reporters de l’agence prokurde Mezopotamya, Hayri Demir et Seda Taşkın, ont été arrêtés à leur tour dans la soirée du 22 janvier.

Cette nouvelle vague d’intimidation a des répercussions au-delà des frontières turques : des centaines de manifestants hostiles s’en sont pris à la rédaction du journal Afrika à Nicosie (Chypre Nord) le 22 janvier, brisant les fenêtres à coups de pierre et démantelant le panneau portant le nom du journal sous l’oeil indifférent de la police. La veille, Recep Tayyip Erdogan avait dénoncé publiquement la une “immorale” d’Afrika, qui qualifiait l’intervention à Afrine de “nouvelle occupation par la Turquie” après celle de Chypre Nord en 1974. “Ils devront en répondre à mes frères et soeurs”, avait menacé le président turc.

Première victime de l’offensive militaire parmi les journalistes

RSF a appris que Zekeriya Şêxo, cameraman de la chaîne Ronahi TV, avait été blessé par des tirs provenant de l’armée turque en couvrant les affrontements dans le district de Rajo (Kurdistan syrien). Touché au ventre et aux jambes, le journaliste a été transféré à Afrine. Ses jours ne sont pas en danger. RSF appelle les belligérants à respecter le travail et le statut de civils des journalistes. L’organisation tient à la disposition de ces derniers un guide pratique destiné à améliorer leur sécurité en zone de conflit.

La Turquie est classée 155e sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi en 2017 par RSF. Déjà très préoccupante, la situation des médias est devenue critique sous l’état d’urgence proclamé à la suite de la tentative de putsch du 15 juillet 2016 : près de 150 médias ont été fermés, les procès de masse se succèdent et le pays détient le record mondial du nombre de journalistes professionnels emprisonnés.

Sources Reporter sans frontières

12:20 Publié dans Informations, Journaliste, Manipulation | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : turquie, erdogan, journalistes, kurdes | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | |

15/01/2018

Amis de l’humanité. « La fierté de ce que nous sommes »

l'humanité amis de l'humanité crise de la presse pluralisme patrick le hyaric

Caroline Constant, L'Humanité

L’assemblée générale des Amis de l’Humanité s’est tenue à Paris. L’occasion pour le directeur du journal, Patrick Le Hyaric, de déployer ses projets pour le groupe Humanité.

«Les temps sont durs pour les humanités. » Jean-Emmanuel Ducoin, secrétaire national des Amis de l’Humanité et rédacteur en chef du journal, a ouvert samedi, à la Maison des métallos à Paris, l’assemblée générale annuelle de l’association. Durs mais pas désespérés, comme il l’a rappelé avec le directeur de l’Humanité et député européen, Patrick Le Hyaric. D’abord, parce que l’association elle-même compte plus de 1 000 adhérents, ce qui n’était pas arrivé depuis cinq ans ; ensuite, parce qu’elle a développé 60 comités locaux, dont la moitié sont très actifs. Au-delà, ce qui se joue, c’est la survie du journal, dans un monde politique mouvant, où les habitudes de lecture changent, où la gauche est éclatée, où les aides à la presse sont menacées…

Une survie qui tient pour beaucoup à la réactivité des lecteurs

Patrick Le Hyaric l’a précisé avec force : partout dans le monde, à l’heure où la presse écrite indépendante traverse une crise sans précédent, on nous envie la survie de l’Humanité. Qui tient, pour beaucoup, à la réactivité de ses lecteurs : les étrennes de l’Humanité, lancées le 4 décembre, ont ainsi rapporté en un mois tout juste près de 300 000 euros. « Je remercie celles et ceux qui font cet effort supplémentaire. Je sais ce que ça coûte dans la période », a salué le directeur du journal.

Une nouvelle souscription va être lancée début février. Pas pour « sauvegarder » le journal, mais pour lancer le groupe Humanité dans « un projet de développement qui combine le quotidien, le magazine, avec un lectorat à élargir, et notre plateforme numérique ». Et les bases de développement existent : « Chaque jour, 350 000 personnes sont en contact avec l’Humanité. Nous avons 800 000 abonnés à nos comptes Facebook, 350 000 sur Twitter, 200 000 sur Instagram. Chaque mois, 7 millions de personnes passent sur nos plateformes numériques. Ce sont des bases considérables », a salué Patrick Le Hyaric. Sans compter le succès de la Fête de l’Humanité, qui rassemble près de 500 000 personnes, et que « tout le monde nous envie ».

Il a aussi souligné que les trois supports de l’Humanité intéressent au-delà de notre propre courant d’opinion, avec « 1 000 à 1 200 contributeurs qui ne sont pas de notre entourage direct, ni de notre courant d’opinion, et qui ont donné une ou plusieurs contributions ». « Il nous faut avoir la fierté de ce que nous sommes et de ce que nous produisons, même si c’est critiquable », a-t-il souligné. Le groupe de presse « multicanal » envisagé par la direction de l’Humanité permettrait de répondre au rôle que « nous avons à jouer à ce moment précis de l’histoire. On a l’impression que nous sommes sous un rouleau compresseur face auquel il n’y aurait rien. Mais il ne faut pas sous-estimer ce qui est train de mûrir dans la société française et qui cherche à éclore, qu’il ne faudra pas chercher à guider, mais à nourrir en permanence ».

Et le directeur a fait une mise au point : « L’Humanité n’est pas un journal qui prône une contre-société, mais qui veut permettre à chacun et à chacune de fédérer tout le monde, dans la sphère progressiste. Même ma voisine qui a changé de vote et qui a voté Macron n’a pas changé de valeurs. Elle se pose des questions, peut-être même plus que moi. Elle est mobilisable », et la lecture des trois supports de l’Humanité peut lui permettre de modifier son regard, demain, sur la société.

« Mon souci permanent, a-t-il répété, c’est de sortir de ce marasme, de développer le journal, pour rendre service au mouvement progressiste. » Or, il constate : « On lit trop souvent l’Humanité à travers le prisme de ce qu’on pense soi-même. Mais l’Humanité rend compte d’événements qui ont eu lieu, et ce n’est pas à nous de dire ce qu’il faut penser. Nous devons donner des informations pour que chacun se forge une opinion. Ne cherchez pas dans le journal ce que vous pensez déjà. »

Pris régulièrement à partie par des militants du PCF et de la France insoumise, le directeur refuse « d’être pris en tenaille par les partisans des uns et des autres » qui menacent à intervalles réguliers de se désabonner. « On ne peut pas juger l’Humanité sur la base d’un article ou d’une séquence. Nous sommes le journal de la question sociale, et nous sommes le seul, sur la géopolitique mondiale, sur la paix, la solidarité, le désarmement nucléaire, la culture et les savoirs, les volets Histoire de l’Humanité Dimanche, les pages réflexion, nos invités. » Même s’il veut qu’« on se dépasse, pour améliorer la lecture des journaux ».

Objectif : réunir 3,5 millions de personnes par jour

L’ambition pour le journal est forte : réunir 3,5 millions de personnes par jour, sur les titres et via Internet et la plateforme numérique. Le directeur compte sur « un apport de 8 millions d’euros pour désendetter l’Humanité ». Il précise par ailleurs « qu’aucun journal n’est aujourd’hui à l’équilibre économique, ceux qui y arrivent, c’est uniquement par l’apport de leurs actionnaires ». Il a donné les grands rendez-vous à venir de ce premier semestre : la sortie d’un hors-série sur Karl Marx, le 17 février, accompagnée d’un « forum Marx » à la Bellevilloise, à Paris, dans le cadre de l’année Marx. Un autre hors-série, en mai, sur « Mai 1968-Mai 2018 », qui portera notamment sur la question sociale. Enfin, à la mi-avril, l’Humanité tiendra un grand banquet populaire. Un moment où seront conviés Amis et lecteurs, pour la relance du journal et le lancement de la prochaine édition de la Fête de l’Humanité.