07/03/2013
CHRONIQUE SUR CUBA ET AILLEURS ( DROIT A L’INFORMATION OU MANIPULATION ? )
Par rapport à la liberté de la presse, je serais tenté de dire que nulle part elle n’existe. Elle dépend de ceux qui maîtrisent les moyens de communication, les propriétaires, les groupes financiers, les actionnaires, les éditeurs, la politique d’État.
Maria Castro Espin, fille du Président Raoul Castro
Cette vision de la liberté de la Presse est loin d’être fausse. A ces médias s’ajoutent les grosses agences qui fournissent 95 % des informations et dont le nombre dans le monde est limité véritablement une dizaine. En France Reuters mais surtout l’AFP déterminent le choix et l’orientation des flux d’actualités. L’AFP décide seule par exemple si une grève ou une manifestation est réussie ou pas et n’hésite pas a orienter subjectivement cette information. Ainsi un dernier exemple avec ce titre fourni par l‘Agence et repris par la plupart des journaux sans la moindre vérification : « Goodyear: l'avenir de l'usine d'Amiens débattu, 19 policiers blessés ». Des blessés sont nombreux aussi parmi les manifestants, mais le titre ne le dit pas. C’est tout simplement de la manipulation.
L’Agence doit plaire ainsi à ces clients constitués de deux grands groupes : Le Figaro, TF1, Europe1, RTL, la plupart de la Presse de Province, les journaux gratuits, les portail internet comme Orange, orientés à Droite ou ne vivant exclusivement que des annonceurs travaillant pour les entreprises du CAC 40 dont le seul objectif est d’augmenter les profits, et de l’autre la Télévision et Radio Publique, le Nouvel Observateur, Libération contrôlés étroitement par l’Etat, le Parti au pouvoir, et par des entreprises.
La diffusion de l’information n’est pas libre et est de fait contrôlé selon des critères économiques et idéologiques précis. La force de cette méthode ainsi ce n’est pas la diffusion de cette information, mais sa répétition, qui s’apparente à un gavage d’oie. La même information par exemple sur Gooyear donnée sur toutes les chaînes de télévision, les radios, la plupart des journaux, sur internet donne une impression de vérité répétée et unique. C’est en quelque sorte un lavage de cerveau.
Les blogs, des journaux indépendants comme l’Humanité, d’autres agences fournissent d’autres informations importantes mais qui par définition ne se situe pas dans la répétition et sont trop souvent non connus du grand public.
Quelques exemples qui sait qu’Obama dans son discours à la Nation a proposé une hausse du salaire minimum de 25 % ? Qui sait que Mme Lagarde et plusieurs experts du FMI ont reconnu des erreurs de calculs sur les conséquences de l’austérité facteurs de récessions ? Qui sait qu’un récent rapport d’experts conclue qu’avec les 100 premières fortunes de la planète la pauvreté pourrait être éradiquer quatre fois dans la planète ? Qui sait que Djibouti est un pays africain où les élections ne sont pas respectés et les opposants en prison mais qui a la particularité d’avoir sur son territoire deux bases militaire, une Française, une Américaine (la seule du continent), d’où le silence d’Etat, Qui sait que Cuba a mis au point un vaccin capable de soigner de nombreux malades atteint du cancer du fumeur ?
Ces informations effectivement peuvent être trouvé par des curieux dans un certain nombre de médias mais ne sont pas diffusés en masse. Cela donne un sentiment de liberté d’information, mais qui est de fait très restreint.
L’opinion publique dans son ensemble est formatée par une ou deux agences étroitement contrôlés par des clients aux exigences idéologiques évidentes. Et cela est vrai dans la plupart des pays du monde.
Pour Cuba Maria Castro Espin reconnait que l’information est contrôlé par l’Etat, mais ajoute « À Cuba, il y a un grand nombre de blogs indépendants et des milliers de blogueurs intéressants, courageux dans leurs remises en questions tout en assumant leurs responsabilités, sans apport d’argent d’un pays qui veut nous maîtriser, nous harceler. Certes, un petit nombre d’entre eux reçoivent de l’argent du gouvernement des États-Unis pour inventer des histoires contre Cuba. »
C’est donc le même scénario indiqué plus loin mis en place en France.
L’information de masse n’est pas plus libre en France qu’à Cuba, mais toutes informations circulent, mais sur l’essentiel les opinions publiques sont formatées.
Diego Diaz
20:15 Publié dans Actualités, Eclairage, Manipulation, Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médias, manipulation, france, agence, afp | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
27/12/2011
TWITTER CHAMPION DES MEDIAS EN 2011 !
En 2011, les médias ont beaucoup parlé de Facebook et de Twitter, et un peu de Google+. Mais savez-vous quel réseau social a eu le plus de visibilité dans les médias aux Etats-Unis ? En 2011, Twitter remporte le match…
HighBeam, une société réalisant des études, a étudié le nombre de mentions aux réseaux sociaux dans les médias. Pour 50%, ces dernières concernaient Twitter, Facebook n’arrive pas loin derrière avec 45%. Les autres réseaux sociaux se partagent les 5 pourcents restant.
Durant l’année, Facebook est passé devant twitter en février et en avril, la première fois grâce au nouveau format de ses pages et la seconde grâce au développement de son service de deals.
Les autres réseaux sociaux n’ont pas eu autant de chance concernant leur visibilité. Linkedin a occupé 3,33% des medias, Myspace 1,3% et Foursquare seulement 0,71%. Google Plus, ayant été lancé en juin, n’a pas été inclus dans l’étude.
Ces données proviennent du marché américains, pensez vous que la même chose s’est produit en France ? A vue de nez, je dirais que Facebook a été beaucoup plus mis en avant que Twitter.
Source : AllFacebook
18:47 Publié dans Actualités, Internet, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : twitter, médias, champion, 2011 | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
23/11/2011
Quand les médias jouent sur les pleurs et les peurs (SNJ-CGT)
Le fait divers du Chambon-sur-Lignon a une nouvelle fois été utilisé par de nombreux medias audiovisuels pour faire du « sang à la une ». Audimat oblige, mais pas seulement.
Les journaux télévisés de ce week-end ont battu tous les records dans la dérive sensationnaliste en ouvrant les journaux télévisés, pendant 10 longues minutes, sur un fait divers. Pour qui ? Pour quoi ? Les détails les plus macabres ont été dévoilés au grand public ; un reportage dans le village d’où est originaire le meurtrier présumé est venu clore ce grand déballage sordide. Les affirmations des responsables du collège-lycée Cévenol ont été livrées sans aucune réserve alors que les faits semblent plus nuancés.
Comme par hasard, on remarquera que ce matraquage honteux qui joue sur les peurs et les douleurs, a également été utilisé avec avidité par Sarkozy et son entourage pour s'en prendre à la magistrature, aux psychiatres. C’est une nouvelle fois un prétexte pour la politique « sécuritaire ». Il s’agit de faire passer l’idée que tout mis en examen serait un récidiviste en puissance.
Fait sans précédent, une réunion interministérielle a été convoquée ce lundi. En pleine crise économique et financière un fait divers, aussi dramatique soit-il, retient toute l’attention d’un gouvernement aux abois. S’il doit se réunir après chaque fait divers, il devra bientôt siéger en permanence, laissant aux agences de notation, aux traders et aux fonds d’investissement la gouvernance du pays.
Cette dérive médiatique est pour le SNJ-CGT d'une gravité extrême niant le rôle social du journaliste et la hiérarchisation de l'information.
Nulle volonté pour nous d'occulter une information même un fait divers, mais de là à ouvrir des journaux radio et télé pendant 48 heures, n'est-ce pas faire le lit des forces les plus rétrogrades, du parti de la haine ?
Le rôle des journalistes est de traiter l’information avec le recul nécessaire et suffisant, mais sûrement pas de tomber dans le sensationnalisme le plus morbide. Aujourd’hui, pour le SNJ-CGT, plus que jamais, il faut imposer aux directions une véritable hiérarchie de l’information, plutôt que de rejoindre le camp de la « psychose » de Sarkozy.
En un mot, les journalistes doivent entrer en résistance.
En 2002, nous dénoncions déjà ces graves dérives auxquelles se prêtent certains patrons de médias, chaînes de télévision et radios.
Le 1er tour d'avril 2002 avec Le Pen en 2ème position n’a-t-il pas servi de leçon aux apprentis sorciers de tout poil? Vous avez dit irresponsable?
Communiqué du SNJ CGT
Montreuil, le 22/11/2011
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06/09/2011
11 septembre : le déclin des médias
Dix ans après les attentats du 11 septembre 2001, le paysage médiatique a beaucoup évolué aux Etats-Unis. Pour le pire, explique Edward Wasserman (1), professeur de déontologie journalistique dans le Courrier International.
Les dix ans qui nous séparent du 11 septembre 2001 ont marqué un tournant dans l’histoire des médias : Internet a explosé, les moteurs de recherche sont devenus le premier outil de captation d’une audience, les réseaux sociaux sont en plein essor ainsi que les appareils mobiles, les tablettes et maintenant les applications créées pour chaque catégorie d’information et de divertissement.
La rapidité et la richesse de ces innovations médiatiques s’accompagnent toutefois d’un paradoxe avec le déclin des médias en tant qu’institution. Je ne parle pas ici des médias comme source d’information - ils restent en cela indispensables - mais en tant qu’entités douées de la volonté, des moyens matériels et du courage intellectuel nécessaires pour résister à de sérieuses tentatives de manipulation et s’exprimer en toute indépendance au nom de ce qu’elles estiment être l’intérêt du public.
La décennie passée, que l’on s’apprête à commémorer en grande pompe, est encadrée par deux des plus grands échecs de l’industrie des médias depuis la guerre du Vietnam. Ces deux désastres ont eu des répercussions historiques. Le premier a eu lieu peu de temps après l’effondrement des tours jumelles lorsque les médias ont littéralement mené campagne pour l’administration Bush, alors en quête d’un soutien populaire autour de l’invasion et de l’occupation de l’Irak, et plus largement, de la guerre contre le terrorisme.
La complicité des médias dans cette grande panique de l’après-11 septembre a eu plusieurs facettes. Le patronage - à quelques notables exceptions près – des mensonges de l’administration Bush sur les armes de destruction massive en Irak n’en a été que l’aspect le plus visible.
L’émergence et la quasi indifférence que suscitent toujours des propositions aussi douteuses que radicales auront été plus dommageables à long terme ; l’idée notamment que le pays a besoin d’un réseau permanent de bases avancées dans le monde et d’un gigantesque appareil domestique visant à protéger le "territoire" ["homeland"] (concept linguistique flou apparu après le 11 septembre) ; que le gouvernement peut et doit soumettre les citoyens ordinaires à des fouilles et à une surveillance permanentes, qu’il peut emprisonner des hommes sans chef d’inculpation et les maintenir en détention sans procès, qu’il peut torturer en toute impunité et doit finalement toujours être sur le pied de guerre comme s’il s’agissait chaque jour de lutter pour sa survie.
Le simple fait que ces propositions puissent encore paraître défendables – alors que tout indique que le pays n’était véritablement menacé que par un petit groupe de meurtriers fanatiques mais plein de ressources – témoigne de l’influence durable de médias qui ont essentiellement répété ce qu’on leur disait de dire.
L’autre échec des médias, celui qui ferme cette lamentable décennie de co-optation, a été l’hystérie autour du déficit des Etats-Unis. Cette couverture médiatique a complètement empêché le gouvernement de réagir face à l’un des problèmes économiques les plus importants de ces 80 dernières années.
Certes, le déficit public - gonflé par les dépenses inconsidérées et non-financées de l’administration précédente - s’est aggravé et reste un véritable problème à long terme. Il est toutefois stupéfiant de voir l’importance qu’accordent aujourd’hui les médias à cette question. Le déficit a rapidement commencé à faire la une des médias au début de l’année 2010, alors que l’économie américaine était encore sous le coup d’une grave récession provoquée par les excès de Wall Street et qu’elle n’avait été sauvée que de justesse par les mesures d’urgence prises par les présidents Bush et Obama.
Le discours a changé du jour au lendemain. Les journalistes ne suggéraient plus de nouveau stimulus budgétaire pour relancer une économie désespérément atone. En dépit d’une croissance anémiée, de la chute du marché immobilier, du nombre de saisies de logements ou de l’inquiétante montée du chômage, les médias les plus influents ne semblaient capables que d’entonner la même complainte : celle du déficit fédéral.
Existait-il la moindre corrélation entre le déficit et la récession ? Pas vraiment. A en juger par la faiblesse des taux d’intérêt accordés aux Etats-Unis, les marchés financiers n’ont pas la moindre réticence à leur faire crédit.
Le zèle des médias dans leur couverture du drame du déficit a fait croire au public qu’il s’agissait d’une question cruciale, justifiant que l’on ignore pendant des semaines ce qui se passait dans l’économie réelle, du sort des familles expulsées de chez elles, à la détresse des chômeurs en passant par la montée de la pauvreté et l’impunité des grands gourous de la finance à l’origine du désastre actuel.
La diabolisation de la dette n’est toutefois qu’un prétexte. Le véritable objectif est de paralyser le gouvernement à des fins partisanes, au nom d’un retour à des politiques réactionnaires cherchant à discréditer le secteur public et à dénigrer toute personne susceptible de venir à son secours.
Les dix dernières années ont été longues et chargées en évènements. Les médias nous ont offert de nouveaux jouets incroyables et des opportunités inédites. Néanmoins, il fut un temps où les médias étaient également des institutions conscientes qu’elles avaient un rôle à jouer dans la société et pas seulement un marché à satisfaire, et que ce rôle les obligeait parfois à s’opposer au discours officiel au lieu de le renforcer.
Ce rôle est aujourd’hui en plein déclin.
(1)Edward Wasserman enseigne l'éthique du journalisme à la fondation James L. Knight et à l'université de Lee à Lexington (Virginie). Il écrit régulièrement sur les problématiques liées aux droits des médias (plagiat), aux transformations technologiques que traverse ce secteur ainsi qu'aux empires médiatiques (conflits d'intérêt).
20:14 Publié dans Actualités, Informations, Manipulation | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : 11 septembre, médias | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |