29/08/2018
Médias français : qui possède quoi
Cliquez sur l'image pour l'agrandir}}}
Dernière mise à jour : août 2018 (v. 13)
Cette affiche prend le parti de la lisibilité plutôt que de l’exhaustivité. Y figurent des médias d’information qui « font l’opinion » et qui dépendent d’intérêts industriels ou financiers, de groupes de presse ou de l’État :
• les titres de presse écrite papier à diffusion nationale de type généraliste, économique et politique ;
• les titres de la presse quotidienne régionale ;
• la télévision nationale (et quelques chaînes de télévision locales) ;
• les canaux de radio à portée nationale ;
• certains sites d’information en ligne.
Les journaux départementaux, les titres indépendants (comme Le Canard enchaîné) ainsi que la presse dite alternative ne sont pas représentés (1). Enfin, on a limité les liens capitalistiques aux principaux actionnaires (2).
Conception : Jérémie Fabre
Documentation : Marie Beyer et Jérémie Fabre
Adaptation : Guillaume Barou, avec Boris Séméniako et Cécile Marin
Un travail en cours
Base de données publique sur GitHub.
Ce graphique est une mise à jour du poster imprimé avec le numéro de décembre 2016, lui-même une adaptation de l’infographie « Médias français : qui possède quoi ». Laquelle était déjà une refonte de la carte du Parti de la presse et de l’argent (PPA) conçue pour Le Plan B en 2007 et mise à jour à l’occasion de la sortie du documentaire Les Nouveaux Chiens de garde en 2012.
16:16 Publié dans Actualités, Informations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médias, concentation |
|
del.icio.us |
Imprimer |
|
Digg |
Facebook | |
19/08/2018
Taxés d'"ennemis du peuple" par Trump, 350 journaux américains ripostent
« Les journalistes ne sont pas l’ennemi » : honnis par Donald Trump, des centaines de journaux américains ont répondu jeudi en publiant des éditoriaux pour insister sur l’importance de la liberté de la presse.
Menés par le Boston Globe sous le mots d’ordre #EnemyOfNone (Ennemi de personne), plus de 200 groupes de presse contre-attaquent après la multiplication des coups de boutoir du président américain contre les médias, qualifiant à l’envi de « Fake News » tout organe de presse publiant des informations qui lui déplaisent. Le milliardaire n’hésite pas également à traiter les grands médias d' »ennemi » ou d' »ennemi du peuple ».
« Nous avons aujourd’hui aux Etats-Unis un président qui a créé un mantra selon lequel tout média qui ne soutient pas ouvertement la politique de l’administration actuelle est « l’ennemi du peuple » », écrit le Globe dans son éditorial jeudi. « C’est un des nombreux mensonges propagés par notre président comme par un charlatan d’antan qui jetait de la poussière ou de « l’eau magique » sur une foule pleine d’espoir », poursuit le prestigieux quotidien.
Selon le Globe, cette attitude de Trump à l’égard des médias encourage les hommes forts comme le Russe Vladimir Poutine ou le Turc Recep Tayyip Erdogan de traiter les journalistes comme des ennemis.
Premier amendement
Le New York Times, fréquemment cible des invectives présidentielles, a publié un court éditorial sous un titre en lettres capitales « LA PRESSE LIBRE A BESOIN DE VOUS » rappelant que le peuple avait le droit de critiquer la presse. « Mais insister sur le fait que les vérités qui vous déplaisent sont des « fake news » est dangereux pour la démocratie », écrit le Times.
D’autres médias à travers le pays ont défendu leur rôle, qui consiste selon certains à faire économiser le temps du contribuable. « Les journalistes couvrent des réunions du gouvernement ennuyeuses et déchiffrent les formules de financement de l’école publique, pour que vous n’ayez pas à le faire », souligne ainsi l’Arizona Daily Star. « Ce n’est pas aussi fondamental que le premier amendement, mais cela peut servir ».
Pour les défenseurs de la liberté de la presse, les déclarations de Donald Trump menacent le rôle de contre-pouvoir de la presse et vont à l’encontre du premier amendement qui garantit la liberté d’expression et protège les journalistes. « Je ne crois pas que la presse puisse rester sans rien faire et subir, elle doit se défendre lorsque l’homme le plus puissant du monde tente d’affaiblir le premier amendement », estime Ken Paulson, ancien rédacteur en chef du quotidien USA Today et un des responsables du Newseum, le musée de l’information à Washington.
Impact limité
Mais il relativise l’efficacité de cette campagne de sensibilisation : « Les personnes qui lisent les éditoriaux n’ont pas besoin d’être convaincues. Ce ne sont pas elles qui hurlent (sur les journalistes) aux meetings présidentiels ». Selon lui, face aux assauts de la Maison Blanche, les médias doivent développer une campagne « marketing » plus large pour souligner l’importance d’une presse libre comme valeur fondamentale.
Mais l’initiative de jeudi pourrait galvaniser les partisans du président, qui pourraient y voir une preuve que les médias sont ligués contre lui. « Les médias organisent une attaque plus étudiée et publique que jamais contre Donald Trump » et contre « la moitié du pays qui le soutient », a tweeté Mike Huckabee, ancien gouverneur républicain et commentateur sur la chaîne conservatrice Fox News.
Même des critiques du président ont des doutes. A l’instar de Jack Shafer, de Politico, qui pense que l’effort coordonné « va à coup sûr avoir un effet contre-productif ». Mais pour les défenseurs des médias, les enjeux sont bien trop importants pour accepter que les affirmations présidentielles soient hors de contrôle. Certains estiment que ses propos ont généré des menaces contre des journalistes et auraient aussi pu créer un climat d’hostilité ayant mené à de violentes attaques comme celle contre le Capital Gazette à Annapolis (Maryland) fin juin, où cinq personnes ont été tuées par un tireur entretenant une relation conflictuelle avec le journal.
Selon un récent sondage Ipsos, 43% des républicains pensent que le président devrait avoir l’autorité de fermer des médias ayant une « mauvaise attitude ».
09:49 Publié dans Actualités, Journaliste | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : usa, médias, trump, boston |
|
del.icio.us |
Imprimer |
|
Digg |
Facebook | |
10/06/2018
Guy Debord, critique des fakes news
Jean-Jacques Régibier, Humanite.fr
En 1988, dans les « Commentaires sur la société du spectacle, » Guy Debord analysait de manière approfondie le phénomène de la « désinformation, » terme anglicisé depuis sous le nom de fake news. Au delà des débats actuels, mais y faisant écho, son apport théorique est fondamental pour comprendre comment les Etats modernes manipulent les fausses nouvelles pour obtenir la soumission des citoyens aux impératifs de l’ordre dominant.
19:21 Publié dans Eclairage, Informations, Internet, Journal, Réflexions, Réseaux sociaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guy debord, critique des fakes news |
|
del.icio.us |
Imprimer |
|
Digg |
Facebook | |
22/03/2018
États-unis. 200 millions d’électeurs fichés, profilés via Facebook
Pierric Marissal, Journaliste, spécialiste des nouvelles technologies. L'Humanité
Un lanceur d’alerte a révélé comment l’entreprise Cambridge Analytica a orchestré la campagne présidentielle de Donald Trump en aspirant des dizaines de millions de comptes Facebook américains pour créer des profils électoraux.
«Nous avons utilisé Facebook pour récolter des millions de profils de personnes. Et construit des modèles pour exploiter ce que nous savions à leur sujet et cibler leurs démons intérieurs », a expliqué Christopher Wylie, le lanceur d’alerte qui a révélé les pratiques de Cambridge Analytica à l’hebdomadaire britannique The Observer, le week-end dernier.
L’entreprise avait un accord avec Facebook, lui permettant d’accéder aux profils des États-Uniens et de récupérer leurs données, utilisées pour profiler les électeurs et influencer la campagne américaine. « Ce n’est pas une fuite, le réseau social était au courant et n’a révoqué les droits de Cambridge Analytica que la semaine dernière », assure Fabrice Epelboin, spécialiste en cybersécurité et enseignant en géopolitique du numérique à Sciences-Po Paris. Pour autant, les plus de 50 millions d’États-Uniens dont le profil a été absorbé et analysé n’ont jamais donné leur consentement. La sévère chute en Bourse de Facebook ces deux derniers jours en est la conséquence.
« Il y a une transformation du capitalisme, qui devient de surveillance »
De plus, Cambridge Analytica avait lancé un grand jeu concours sur le réseau social : un test de personnalité, présenté comme un travail de recherche réalisé par des psychologues. C’est sur cette application-là que le lanceur d’alerte travaillait. 270 000 personnes ont répondu, ce qui a permis de croiser les données de Facebook avec ces profils psychologiques détaillés. Des milliers de petites mains, payées à la tâche sur des plateformes de microtravail comme Amazon Mechanical Turk, ont permis ensuite de rendre ces monceaux de données digestes pour un algorithme. « Ce qui, dans un second temps, a permis à Cambridge de créer un outil qui, à partir d’un simple compte Facebook, peut donner le profil psychologique de la personne, poursuit Fabrice Epelboin.
Il faut environ 70 likes pour commencer à déduire un profil cohérent : qui est plutôt dépressif, maniaque ou autre… » Outre ce profil psychologique, l’outil peut permettre de déterminer les orientations sexuelles, religieuses et surtout politiques. Entre 2014 et 2016, 200 millions d’électeurs ont ainsi été fichés, profilés via Facebook. « Il suffit ensuite d’envoyer sur le mur d’un homme identifié comme hétérosexuel républicain à tendance paranoïaque une information anxiogène sur l’immigration pour orienter son vote vers Trump. Et des articles, vrais ou non, sur la corruption des Clinton à un électeur de Bernie Sanders un peu déprimé pour le convaincre de s’abstenir », résume Fabrice Epelboin. L’outil de Cambridge Analytica permettait ainsi de sponsoriser des contenus précis sur les murs Facebook des électeurs pour leur adresser l’information voulue.
Ils ont pu mesurer individuellement le niveau d’engagement (si la personne a cliqué, aimé ou partagé l’information) de chaque contenu sponsorisé pour connaître l’efficacité de la propagande. Et la structure même des élections américaines – tous les États ne votent pas en même temps – leur a permis de créer des stratégies locales et d’affiner dans le temps leur campagne.
« Il y a une transformation du capitalisme, qui devient de surveillance, analyse Fabrice Epelboin. Et en changeant, le capitalisme modifie nos structures démocratiques, nos formes de gouvernance. Cette campagne en est une preuve, l’appareil de propagande politique a complètement été bouleversé », poursuit-il. Aux manettes de cette campagne, on trouvait Steve Bannon, suprémaciste blanc qui a amené le soutien du Ku Klux Klan à Donald Trump. Ce membre du conseil d’administration de Cambridge Analytica était également directeur de la campagne du candidat républicain. Mieux, il a aussi été le dirigeant du site Breitbart News, pourvoyeur à grande échelle (50 millions de visiteurs uniques par mois) de fake news très marquées à l’extrême droite.
En 2016, ce même Steve Bannon disait que « la France est l’endroit où il faut être, avec ses jeunes entrepreneurs, les femmes de la famille Le Pen… » et annonçait son intention d’ouvrir une antenne de Breitbart News pour la campagne présidentielle française. Un projet qui a pris du retard, mais il a commis un discours très remarqué lors du dernier congrès du parti il y a dix jours, aux côtés de Marine Le Pen…
11:33 Publié dans Eclairage, Manipulation, Réseaux sociaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : facebook, usa, manipulation |
|
del.icio.us |
Imprimer |
|
Digg |
Facebook | |











