01/06/2015
Les affaires aiment la presse
Le groupe LVMH de Bernard Arnault, propriétaire des Échos, rachète le Parisien ; le Monde, du trio Pigasse-Niel-Bergé, acquiert l’Obs. TF1, de Bouygues, vend Metronews ; et Libération, désormais dans le même groupe que l’Express de Drahi, se « réinvente » avec une formule privilégiant le numérique…
La presse écrite est en ébullition. Les experts préfèrent parler de consolidation du marché. Fini le temps des propriétaires familiaux. L’heure est à la concentration entre les mains de groupes financiers et d’actionnaires fortunés.
Le groupe Amaury vient de décider de vendre le Parisien, Aujourd’hui en France et sa filiale de distribution Proximy au groupe LVMH de Bernard Arnault. « Les deux titres sont complémentaires. Le lectorat du Parisien-Aujourd’hui en France est très large et touche notamment les cadres et PME de province, qui lisent également les Échos. 60 % de notre lectorat se trouve en dehors de la région parisienne ! » a expliqué Francis Morel dans les colonnes du… Figaro, qu’il a dirigé avant de rejoindre les Échos. « Cela devrait nous permettre de capter davantage d’opérations publicitaires, notre puissance étant décuplée en papier et surtout sur le digital », précise-t-il, relevant que LVMH « est prêt à investir davantage sur le digital ». Amaury garde sa partie sportive autour de l’Équipe et de la lucrative société d’organisation d’événements sportifs ASO (Tour de France, Paris-Roubaix…).
Les rachats se multiplient
Le cap sur le Net, c’est aussi ce que vient de décider TF1 en annonçant la vente du gratuit Metronews pour privilégier son offre digitale élargie MyTF1, lancée le 26 mai. Le lendemain, le belge Rossel, propriétaire de titres de presse régionale en France comme la Voix du Nord, a, lui, annoncé qu’il rejoignait le Groupe Sipa-Ouest-France au capital de la société 20 Minutes France, dont il reprendrait le co-contrôle à la place du groupe média norvégien Schibsted, fondateur historique du titre. Les deux groupes sont entrés en négociation exclusive. On ne traîne pas.
Ces rachats se multiplient et réorganisent le paysage de la presse nationale autour de plusieurs grands pôles dans la lignée de ce que préconisaient les états généraux de la presse écrite organisés en 2008 par Nicolas Sarkozy, lequel voulait ses « champions nationaux ».
Ces pôles sont en train de se constituer. Le Figaro, propriété du groupe Dassault, le Point du groupe Artemis de François Pinault ne sont plus seuls. Le développement du groupe Le Monde libre (le Monde, Télérama, l’Obs, Courrier international, la Vie, etc.) du trio Pierre Bergé-Xavier Niel-Matthieu Pigasse et, plus récemment, la formation du groupe Altice Media (Libération, l’Express, l’Expansion, l’Étudiant, Point de vue…). Au total, une vingtaine de titres auxquels s’ajoutent Numericable-SFR et la chaîne israélienne I24news. Dans ce contexte, des titres comme l’Humanité font avec leurs moyens.
Le quotidien Libération, après avoir été sauvé de la faillite par son nouvel actionnaire, traversé une crise interne sans précédent et enregistré le départ d’une centaine de ses journalistes, se « réinvente » avec une nouvelle formule privilégiant le numérique. C’est Laurent Joffrin, directeur de la rédaction, qui l’écrit à ses abonnés. « Dans un monde bouleversé par la révolution numérique, les journalistes de Libération ont décidé de se réinventer.
Désormais une équipe de 130 journalistes donnera tous les jours et à tout instant sa vision de l’actualité sur un quotidien repensé et un site rénové. » Nouvelle maquette, nouvelles rubriques et surtout une autre voie. « Libération était un quotidien qui publiait une version numérique, Libération sera un site qui publie un quotidien », résume Joffrin. En clair, l’information privilégiée sera celle du site et sa version mobile, « premier point de contact avec le lecteur ».
Le quotidien papier vendu 2 euros à partir d’aujourd’hui reprend ainsi des articles du site dans une séquence de 4 pages baptisée « Expresso ». « Aujourd’hui, Libération ouvre un nouveau chapitre de son histoire pour relever les défis du siècle nouveau », commente Joffrin. « Nouveau chapitre » est un euphémisme. Les équipes de Libération devraient bientôt emménager dans les locaux de l’Express… Changement d’époque en effet.
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04/05/2015
Le réseau social pourrait partager les revenus publicitaires avec les médias partenaires.
Le « New-York Times », le « National Geographic » et Buzzfeed font parmi des premiers médias à avoir passé un partenariat avec Facebook pour que leurs contenus s’affichent entièrement sur le réseau social, selon le « Wall Street Journal » .
Le service, baptisé Instant Articles, devrait voir le jour d’ici la fin du mois, selon le quotidien américain. Facebook est en discussion avec au moins une douzaine de médias pour que leurs contenus apparaissent sur sa plateforme, selon le « New-York Times ».
Pour les convaincre, Facebook leur a proposé un partage des revenus publicitaires. Les modalités ne sont pas encore fixées - les médias pourraient conserver l’intégralité des revenus publicitaires ou 70 % si Facebook se charge de vendre les publicités. Facebook, de son côté, espère que les internautes passeront ainsi plus de temps sur sa plateforme.
Cliquer sur les liens
Aujourd’hui, environ 60 % du trafic vers les premiers sites d’information se fait via le réseau fondé par Mark Zuckerberg. Mais les internautes n’accèdent pas directement au contenu : ils doivent cliquer sur un lien, qui les amène ensuite sur le site en question. Ouvrir les liens peut mettre 8 secondes, voire plus sur mobile, ce qui décourage les lecteurs.
De nombreux éditeurs voient cependant cette initiative d’un mauvais œil. Redoutant une trop grande dépendance vis-à-vids du réseau social, ils préfèrent miser sur leurs propres applications comme porte d’entrée vers leurs sites. Mais si plusieurs médias d’importance s’allient à Facebook, ils pourraient être contraints de suivre le même chemin. Selon Business Insider , Facebook pourrait changer son algorithme pour favoriser les médias partenaires dans les fils d’actualités.
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16/09/2014
Bientôt le retour de Pif Gadget ?
Le directeur de "L'Humanité" veut relancer le mythique magazine de bande dessinée pour enfants.Le magazine Pif Gadget, fondé en 1969, a disparu des kiosques en 1993. Le directeur du journal L'Humanité envisage de le relancer. Le magazine Pif Gadget, fondé en 1969, a disparu des kiosques en 1993. Le directeur du journal L'Humanité envisage de le relancer."
Le magazine Pif Gadget, fondé en 1969, a disparu des kiosques en 1993. Le directeur du journal L'Humanité envisage de le relancer.
Reviendra-t-il avec ses pois sauteurs ? Le quotidien communiste L'Humanité compte relancer Pif Gadget, le mythique magazine de bande dessinée pour enfants des années 1970-1980, qu'il avait lancé en 1969. C'est ce qu'a indiqué, vendredi 12 septembre, le directeur du journal, Patrick Le Hyaric, sur France Info.
"Nous sommes propriétaires de Pif, de ce qu'on appellerait la marque Pif, même si je n'aime pas beaucoup ce mot. Je compte dans les prochains mois, si je peux, [le] relancer", a-t-il déclaré, indiquant que des gadgets siglés Pif avaient été préparés pour la Fête de l'Huma.
Pif Gadget, créé en 1969 sous l'égide du Parti communiste et véritable phénomène de presse, avec des tirages d'en moyenne 500 000 exemplaires, avait disparu en 1993. L'Humanité l'avait ensuite ressuscité entre 2004 et 2009 avec une nouvelle formule, mais Pif, très endetté, avait de nouveau fermé.
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08/08/2014
GAZA : MEDIAS FRANCAIS, LE REFUS DE L'HONNETETE ET DE L'OBJECTIVITE !
Après un mois de conflit à Gaza, un constat s’impose : les radios et les télévisions françaises n’arrivent pas à le rapporter. Nul autre conflit sur la planète n’a le droit à cette volonté d’équilibrer à tout prix l’information sur les deux camps. Du 8 juillet au 6 août, les journaux de TF1, France 2 ou BFMTV et les matinales de France Inter et d’Europe 1 ont été scrutés à la loupe.
1 Égalité de traitement entre l’agresseur et l’agressé ?
D’emblée, ce qui choque le plus est sans doute la volonté de tracer un signe d’égalité entre la cinquième armée du monde et une population empêchée de fuir puisque enclavée, qui subit un déluge de bombes. Cette volonté de parité joue à la fois sur le temps consacré à chacune des parties, et aussi sur la volonté de mettre en avant les dommages causés par la guerre des deux côtés de l’enclave palestinienne. Idem pour les reportages diffusés : à la détresse de Gazaouis, qui ont perdu leur famille et leur maison, répondent des images frôlant parfois le mauvais goût. Comme mardi dernier, sur France 2, où le journal s’ouvre sur des images embarquées avec les soldats et deux civils israéliens qui font part de leur ressenti sur la trêve. Le second témoin civil, du fond de son jardin, dit alors, sans être recadré : « On aurait dû frapper encore plus fort, les anéantir. » Soit un appel au génocide, sur une chaîne publique, à 20 heures, même pas souligné par le présentateur, Julian Bugier, ni le reporter. Sous couvert d’une sacro-sainte « neutralité », les chaînes accordent la même importance à une terrasse désertée et à un quartier rasé.
2 Le champ lexical utilisé n’est pas anodin.
Il est fréquent que le terme employé pour nommer l’armée israélienne soit « tsahal ». Or, cette désignation est utilisée par les Israéliens avec une connotation « familière et affective », relève le journaliste Akrad Belkaïd. La manier sans recul n’est donc pas anodin. Il n’est jamais non plus, ou presque, fait mention de « territoires occupés », et encore moins, évidemment, de « résistance palestinienne ». Mais de « tunnels » dans Gaza et de « terrorisme du Hamas ». Qui finissent du coup par englober la population civile. De la même façon, toutes chaînes et radios confondues ont repris en chœur, au moment de la disparition d’un soldat israélien, le 1er août, les termes d’« otage » ou d’« enlèvement ». Alors que ledit soldat est par définition un prisonnier de guerre. La disproportion des chiffres est ainsi éludée, aussi, en mettant en avant un cas individuel, face aux 1 800 morts de Gaza. Au mieux, quand le terme « colonisation » est évoqué, comme par une élue marseillaise, le 30 juillet, sur Europe 1, il est tout de suite repris et atténué par une deuxième personne (un autre élu, en l’occurrence). Cela posé, les médias ont été forcés d’évoluer au fur et à mesure qu’arrivaient des images de Gaza : la vidéo des enfants palestiniens tués sur la plage, diffusée pour la première fois sur TF1 le 16 juillet, a ainsi agi en déclencheur. À noter que, pour le coup, le champ lexical pour qualifier les manifestants pro-Palestiniens a évolué à ce moment. Même si l’agresseur reste dans un statut d’agressé, lorsque radios et télévisions reprennent en chœur les communiqués officiels d’Israël.
3La loi du mort/kilomètre est la plus forte.
L’été rime souvent avec faits divers et sujets bidon dans les journaux télévisés, et ce mois de juillet n’a pas dérogé à la règle : les sujets d’été sur le parfum des glaces, les chassés-croisés de vacanciers sur les routes ou encore… la pluie font florès. Le phénomène de « la loi du mort/kilomètre », qui veut qu’un mort proche de chez soi émeuve autant que mille aux Antipodes, se ressent encore plus lorsque le public a les pieds en éventail. Les sujets de ce type ont disputé l’ouverture des journaux à Gaza. Avec une prime au week-end dernier, où les bouchons sur les routes de France ont régalé les rédactions de TF1 et France 2. Pire : le mauvais goût. TF1 a ainsi procédé à une incroyable transition mi-juillet : après avoir décompté les morts et des destructions, côté palestinien, le présentateur a enchaîné avec un reportage vantant les mérites de vacances en Israël…
4 Les experts ne se bousculent pas aux micros.
La télévision est friande d’analystes en tout genre. Pour le coup, sur le conflit en cours, elle a été d’une totale discrétion. Jusqu’à jeudi matin, aucune chaîne de radio ou de télévision n’a invité de véritable commentateur, hors Charles Enderlain, sur France 2, qui est journaliste. Au-delà, les intervenants traditionnels sur le conflit ont aussi été boudés. Leïla Chahid intervient bien sur RFI le 21 juillet, mais pas ailleurs. Pour autant, quand elles se décident à sortir de ce mutisme, radios et télévisions font sens : ainsi sur France 24, le 22 juillet, Majed Bamya, diplomate palestinien au ministère des Affaires étrangères, démonte point par point l’argumentaire de l’autre invité, Yaron Gamburg, porte-parole de l’ambassade d’Israël en France. Et raconte surtout la réalité de Gaza.
16:52 Publié dans Actualités, Eclairage, Informations, Journal, Journaliste, Manipulation, Télévision | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : médias, gaza, israël | |
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