Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14/05/2023

Radio. La valse des émissions a commencé à France Inter

France Inter.jpg

Dans le cadre du renouvellement de la grille des programmes de la station la plus écoutée de France, la directrice de France Inter a imposé quelques décisions autoritaires qui ne plaisent pas forcément aux auditeurs.

Publié le
Vendredi 12 mai 2023
 

En septembre prochain, Adèle Van Reeth, la directrice de France Inter, présentera sa première grille personnelle : celle de l’année en cours avait été co-élaborée avec Laurence Bloch, qui l’a précédée à ce poste. Et Laurence Bloch savait exactement où elle mettait les pieds. Pour Adèle Van Reeth, venue de France Culture, rien n’est moins sûr, et il faudra juger sur pièces.

Mais ce qui s’annonce est plutôt déroutant, voire inquiétant : dans la même semaine, on a appris que la version quotidienne de l’impertinente émission « C’est encore nous » cessait, et que celle de l’historien Patrick Boucheron, « Histoire de », rendait l’âme aussi. Pourtant, il s’agit de programmes phares de la station publique, pour la liberté d’expression d’une part, et pour la référence scientifique de l’autre, Boucheron étant professeur au Collège de France. L’émission des « Belges », Charline Vanhonaecker et Alex Vizorek aurait eu dix ans en septembre. C’est le type d’événement qui peut rassembler les auditeurs, parce qu’elle fait intrinsèquement partie de ces rendez-vous qui structurent l’antenne de France Inter.

Elle a d’ailleurs gagné l’attention de beaucoup d’oreilles, ces dernières années : seulement 90 000 auditeurs les séparent désormais des Grosses Têtes de Laurent Ruquier sur RTL. « On n’a jamais été aussi hauts dans les sondages. On a commencé avec 350 000 auditeurs en 2014. On est à 1,25 million. On en a gagné 100 000 par an. On a le même plaisir qu’au début, donc ça ne me serait pas venu à l’idée de passer en hebdomadaire », a indiqué la journaliste, un peu interloquée au micro d’Anne-Élisabeth Lemoine, dans C à vous, sur France 5, mercredi 10 mai. Si elle salue la liberté dont son équipe a toujours bénéficié, tout le monde se pose la question d’une reprise en main politique de l’antenne.

D’autant qu’en septembre dernier, le billet de 7 h 55 avait déjà été retiré à Charline Vanhonaecker, pour le confier aux bons soins de Matthieu Noël, drôle, mais beaucoup moins politique et frontal que la journaliste et humoriste. Encore une fois, Adèle Van Reeth dément toute volonté de ce type. Mais quand même Elisabeth Lemoine, sur France 5, chaîne du service public, se pose la question, c’est qu’elle est sur toutes les lèvres.

Marc Fauvelle, critiqué en interne, de retour sur France Inter

Le troisième indice inquiétant de la prise de fonction de la directrice, nommée en 2022, c’est la nomination, comme directeur de l’information, de Marc Fauvelle, en remplacement de Catherine Nayl, qui part en retraite. C’est certes un retour aux sources pour le journaliste, qui a beaucoup travaillé sur France Inter. Mais il arrive aussi auréolé d’une réputation ternie par des accusations de « comportements inappropriés en termes d’agressivité, de dénigrement du travail de ses collègues », a relevé la société des journalistes de France Inter. Adèle Van Reeth pense au contraire que son niveau d’exigence le désigne pour ce poste. Et si lui se défend de ces accusations et soutient que la SDJ n’a « rien à lui reprocher », celle-ci s’est fendue d’un communiqué pour faire part de son souhait de ne « pas être manipulée ou instrumentalisée », relate Le Monde.

11:23 Publié dans Actualités, Informations, Journal, Photos | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | |

26/01/2022

L'Humanité fait peau neuve, plus moderne, plus incisif

Humanite nouvelle.PNGAprès L’Humanité Dimanche devenu L’Humanité Magazine le 20 janvier, et avant la refonte de son site internet  le 26 janvier, L’Humanité propose depuis ce lundi une nouvelle formule qui entend « plus que jamais », selon l’éditeur, être « présent et offensif, donner la parole à celles et ceux qui souffrent, qui luttent, qui créent, mais aussi à ceux qui doutent, osent, essaient ».

Au sommaire, désormais, chaque jour, une enquête, un reportage, un entretien, un décryptage fera l’événement. Le quotidien se déclinera en 4 grandes séquences (Politique & Société́, Capital/Travail, Le Monde, Culture & Savoirs) au sein desquelles les sujets liés aux défis environnementaux « viendront indifféremment s’insérer par un pictogramme en forme de planète », souligne-t-il encore. Par ailleurs, un agenda social et une frise se faisant l’écho des luttes « offrira un service indispensable à celles et ceux qui s’intéressent au mouvement social et cherchent des moyens d’agir ».

Humanité Doisneau.jpgPar ailleurs, une page « Humanités » entend proposer des billets d’humeur, des coups de sang et coups de cœurs, ainsi que le regard des dessinateurs du titre.  De même, L’Humanité accueille de nouvelles plumes telles que Mejdaline Mhiri, rédactrice en chef du magazine Les Sportives, Silvestre Huet, ancien journaliste scientifique pour Libération et Le Monde, Charlotte Recoquillon, journaliste et chercheuse, ou encore Violaine de Philipis, avocate engagée pour les droits des femmes. Aussi, une page mettra en débat deux points de vue différents sur une « question claire » tandis que chaque vendredi, « l’Agora » réunira plusieurs personnalités afin de contribuer au débat d’idées.

Quant à l’actualité́ artistique, scientifique et sportive, celle de la télévision et des médias, n’est pas oublié, « y compris à travers des articles sur les poli- tiques publiques et les défis économiques touchant tous ces domaines de la vie », pointe encore l’éditeur. Enfin, à l’approche des échéances électorales (présidentielle, législatives), L’Humanité publiera plusieurs initiatives éditoriales. Le quotidien a enregistré une augmentation de prix en début d'année de 10 centimes, passant ainsi à 2,50€.

Source CBNews

12:05 Publié dans Actualités, Journal, Réseaux sociaux, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humanité, nouvelle formule | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | |

26/03/2020

Essai. Un économiste décortique la presse dominante

medias livre.jpgL’économie vue des médias Anatomie d’une obsession morale Michaël Lainé Éditions Le Bord de l’eau, 225 pages
À partir d’une lecture méthodique de six journaux appartenant aux grandes fortunes, Michaël Lainé met à bas le prêt-à-penser néolibéral.

Disons-le d’emblée : le titre de l’ouvrage n’est pas tout à fait adéquat au contenu. Car ce qu’analyse en réalité Michaël Lainé, membre des Économistes atterrés, ce n’est pas l’économie « dans les médias », mais dans une poignée d’entre eux. « Vu l’immensité de la tâche, il fallait faire un choix. Nous nous sommes focalisés sur la presse écrite nationale », explique-t-il dès l’avant-propos.

Mais, même à ce niveau, la sélection semble avoir été rude, puisque les seuls titres retenus sont le Figaro, le Monde, Libération, le Point, l’Express et l’Obs. Cela en exclut quelques-uns, qu’il eût été pourtant intéressant de mettre en balance, à commencer par l’Humanité, ne serait-ce que pour mieux faire ressortir la plus ou moins forte homogénéité des journaux étudiés, en matière de pensée économique. Et c’est là tout l’objet du livre. Certes, le manque de diversité pointé n’est pas en soi une surprise. En revanche, c’est certainement la première fois que cette réalité se voit quantifiée avec précision.

Michaël Lainé a lu plus de 15 000 articles, produits sur les années 2014 et 2015. Grâce à une méthodologie visant à s’approcher au maximum de l’« objectivité », et qu’on ne peut ici décrire de façon exhaustive, il recense ainsi, par exemple, 66 articles fustigeant le Code du travail, contre 13 seulement « qui le louent ». Dans le panel, « seul Libération consacre plus d’analyses pour sa défense », observe-t-il. Mais en regardant dans le détail, seuls 15,4 % des articles de ce quotidien sont franchement « pour » le Code du travail, et 30,8 % « plutôt pour ». Bien sûr, c’est toujours mieux que l’Express et le Point, où 100 % des papiers s’avèrent hostiles.

Une série d’« éclairages empiriques » ou « théoriques »

Outre cette production de données statistiques, que l’on retrouve sur bien d’autres thèmes, comme les 35 heures ou le Smic, l’ouvrage apporte une série d’« éclairages empiriques » ou « théoriques », démontant un à un tous les préjugés néolibéraux promus par une majorité de médias : le culte de l’austérité budgétaire, le dénigrement systématique des fonctionnaires (ces « privilégiés ») et de l’intervention de l’État dans les entreprises, l’invocation à tout bout de champ des contraintes de la « mondialisation » ou, sur un registre plus « moral », les saillies contre l’« assistanat » auquel conduirait notre modèle social… Bien que l’auteur porte un regard pessimiste sur l’avenir des médias, on trouvera dans son travail de solides raisons pour redoubler d’efforts dans le soutien à la presse indépendante des puissances financières.

18:11 Publié dans Eclairage, Informations, Journal, Manipulation | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : essai, médias, laine | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | |

02/10/2019

Presse. Carnage social chez Reworld

media Reworld.jpg

Après un an de rebondissements, les carnassiers de Reworld Media sont parvenus à leurs fins : les deux tiers des journalistes ont quitté ce qui était le plus gros groupe de presse magazine du pays, Mondadori France.

À Grazia, il ne reste plus qu’une journaliste. À Pleine Vie, quinze journalistes partent, un seul reste. À Nous Deux, c’est bien simple : il n’y a plus personne pour faire le journal. Avant-hier soir, 194 des 330 journalistes qui composaient le groupe sont partis, ainsi que 74 des 200 pigistes. Soit 60 % des effectifs de ce qui a constitué, pendant dix ans, le groupe de presse magazine le plus important de France, Mondadori.

Un groupe qui détenait, jusqu’en juillet, des titres comme Sciences & Vie, Sciences et Avenir, Télé Poche, Biba, Top Santé, Closer. Et qu’on se le dise : la presse, le papier, la liberté d’expression ne sont pas les chevaux de bataille des deux cofondateurs de Reworld Media, Pascal Chevalier et Gautier Normand. Non. Eux, ce qui les intéresse, c’est le cash. Le flouze. Le fric, quoi. Le contenu ? On s’en balance ! Les journalistes ? On s’en fout, puisqu’il n’est pas plus question de journalistes que de journaux. Mais, ainsi que les deux hommes l’ont fait ailleurs, en particulier dans des titres de Lagardère rachetés par leurs soins, il s’agit de rentabiliser des « marques » par des « chargés de contenu ».

Isolés, en contrat précaire, voire en autoentrepreneuriat. D’ailleurs, il est déjà question, révélait le Monde hier, de sous-traiter Biba ou Top Santé à une boîte spécialisée. Plus de rédaction dédiée, donc, seulement des coquilles vides. Dans ce cadre, pour eux, la clause de cession, ce dispositif inventé pour que dans un titre de presse le journaliste n’ait pas à écrire contre ses convictions, en cas de changement de propriétaire, est une bénédiction : elle leur permet de se débarrasser de deux tiers des journalistes.

Le double langage de Mondadori entre salariés et repreneurs

Et cette cession, dans sa forme comme sur le fond, crée pour toute la filière un précédent inquiétant. D’autant qu’elle a eu lieu devant des pouvoirs publics et un ministre, qui n’ont quasiment pas bougé un cil.

Tout a commencé en octobre de l’an dernier, quand Mondadori, dont la famille Berlusconi est l’un des principaux actionnaires, a décidé de se séparer de ses pôles magazines, en France, puis en Italie, pour se recentrer sur son « cœur d’activité », l’édition. Jusque-là, rien d’anormal. Sauf que, pendant que la direction de Mondadori entrait en négociations avec Reworld, elle tenait aux salariés un discours apaisant. Qui n’avait aucune raison de ne pas être entendu, dans la mesure où, comme l’explique Dominique Carlier, du SNJ-CGT, « Mondadori était une entreprise très solide, et même rentable, bien qu’elle souffrît d’un manque d’investissements depuis dix ans ».

Stupeur, donc, des salariés, quand ils apprennent qu’ils sont jetés en pâture aux tontons flingueurs de la presse, à Reworld Media, pour 50 à 80 millions d’euros. Les salariés ont protesté, manifesté, été reçus par le ministre de la Culture, ont même traîné Mondadori devant les tribunaux. La dernière décision de justice date d’ailleurs du 11 juillet : le tribunal administratif de Nanterre demandait aux deux groupes de surseoir à la cession, de plusieurs mois, pour informer les salariés, et parler des conditions de la clause de cession. Mondadori et Reworld se sont carrément assis sur cette décision, puisque les 70 millions de la transaction, dont 50 millions en cash, étaient versés la semaine suivant la décision du tribunal.

Et pourquoi se gêner, d’ailleurs ? À ce jour, Pascal Chevalier et Gautier Normand n’ont toujours pas parlé de leur vision stratégique pour le groupe. Mieux, raconte Dominique Carlier : « Ils ont donné deux mois aux salariés pour se décider pour la clause de cession.

Deux mois à compter du 1er août. Alors que ces questions de durée sont complètement illégales, puisqu’on peut exercer cette clause même longtemps après la cession. » Par exemple, pour les magazines de Lagardère revendus à Kretinsky, la clause a duré un an. « Et elle n’est même pas fermée », reprend Dominique Carlier. Ce qui permet quand même de voir venir. Il s’emporte : « Ces gens sont des apprentis sorciers. Ils ne veulent pas causer avec les représentants syndicaux, en bons startuppers » qu’ils sont. Et ils s’apprêtent donc à remplacer un plan de licenciement par une clause de cession : dans le premier cas, on vire.

Dans le second cas, on est censé remplacer les partants. Or là… ils ont annoncé cinq embauches la semaine dernière. Cinq embauches ! « Sur 194 + 74 départs, c’est peu, pour Vincent Lanier, le secrétaire national du SNJ. Il y a chez eux une volonté de faire table rase. C’est l’ubérisation de la presse qui est en cours. »

L’impact de la mort des titres va se répercuter sur toute la filière

Et le ministère ? Il vaque. Il recevra aujourd’hui les salariés. Une fois le ménage fait. Après s’être lavé les mains de toute cette histoire, « en se basant sur le fait que c’est une cession entre deux groupes privés », explique Vincent Lanier. « Et alors que l’impact de la mort des titres du groupe, parce que c’est bien de cela qu’il est question, risque d’impacter absolument toute la filière, des journalistes aux kiosques en passant par les imprimeries, vu que Reworld est désormais le premier possesseur de magazines du pays. Riester a jeté aux ordures la presse magazine », lâche presque dans un cri Dominique Carlier. L’État donne des aides à la presse et est censé s’occuper des questions de pluralisme. « Cette situation fragilise toute la filière… et il ne fait rien ? »  s’interroge Vincent Lanier. Chut ! La presse meurt, il ne faudrait pas déranger le ministre.

12:36 Publié dans Actualités, Journal, Journaliste, Shopping | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : reworld, presse | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | |