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27/11/2023

Liberté de la presse Guerre Hamas-Israël : le journal de gauche «Haaretz» directement menacé par le ministre des Communications de Nétanyahou

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C’est peut-être l’une des dernières digues qui résiste encore aux assauts des extrémistes au pouvoir en Israël. Quotidien de référence pour les lecteurs, dans le monde, qui aspirent à une information courageuse, fiable, et fondée sur une exigence déontologique, Haaretz est aujourd’hui menacé par le gouvernement Netanyahou. 

Shlomo Karhi, ministre ultraorthodoxe des Communications du gouvernement israélien, a proposé de couper les liens commerciaux avec le journal de gauche, en mettant fin à toutes les publicités et abonnements de l’Etat. A ses yeux, «Haaretz» se fait le «porte-voix des ennemis d’Israël».

Il n’en est pas à son coup d’essai. Depuis le massacre du 7 octobre, Shlomo Karhi, le ministre ultraorthodoxe des Communications du gouvernement Nétanyahou, membre du Likoud comme le Premier ministre, tente tout ce qu’il peut pour réduire au silence ceux qui, selon lui, agiraient contre les intérêts d’Israël en plein conflit contre le Hamas. Visant cette fois le quotidien de gauche Haaretz, il a proposé jeudi 23 novembre de couper les liens commerciaux avec le journal en mettant fin à toutes les publicités et abonnements de l’Etat. A ses yeux, Haaretz «sabote Israël en temps de guerre» et se fait le «porte-voix des ennemis d’Israël».

«Si le gouvernement veut fermer Haaretz, c’est le moment de lire Haaretz», a répliqué le patron du journal Amos Schocken. De son côté le syndicat des journalistes israéliens a dénoncé une «proposition populiste dénuée de toute faisabilité ou logique». «Son seul objectif est de recueillir des likes parmi sa base politique aux dépens des journalistes dévoués qui travaillent nuit et jour en ce moment pour couvrir l’actualité», ajoute le communiqué de soutien.

Jake Tapper, un des présentateurs vedettes de CNN, a également apporté son soutien à l’équipe de Haaretz, dénonçant sur X (anciennement Twitter) un projet «sapant la liberté de la presse».

Depuis le début du conflit entre le Hamas et Israël, le ministère des Communications a obtenu par une procédure d’urgence la fin de la diffusion en de la chaîne d’information libanaise Al Mayadeen, associée au Hezbollah, au motif qu’elle porte atteinte à la sécurité nationale. Karhi a aussi tenté de suspendre Al Jazeera, ce que le gouvernement a refusé, notamment en raison des efforts diplomatiques menés par le Qatar pour obtenir la libération des otages israéliens retenus par le Hamas.

«Il est inconcevable qu’à l’heure où nous prenons des mesures contre des chaînes étrangères, un journal israélien puisse continuer à recevoir une part significative de son financement du public israélien alors qu’il sert de porte-voix incendiaire aux ennemis d’Israël», a défendu le ministre dans une lettre transmise au cabinet Nétanyahou.

Source Libération

11:52 Publié dans Actualités, Journal | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : haaretz, israël, gaza | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | |

08/08/2014

GAZA : MEDIAS FRANCAIS, LE REFUS DE L'HONNETETE ET DE L'OBJECTIVITE !

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Il aura fallu presque un mois de conflit pour que les télévisions et les radios prennent conscience 
du massacre perpétré à Gaza par l’armée israélienne. Et encore…

Après un mois de conflit à Gaza, un constat s’impose : les radios et les télévisions françaises n’arrivent pas à le rapporter. Nul autre conflit sur la planète n’a le droit à cette volonté d’équilibrer à tout prix l’information sur les deux camps. Du 8 juillet au 6 août, les journaux de TF1, France 2 ou BFMTV et les matinales de France Inter et d’Europe 1 ont été scrutés à la loupe.

1 Égalité de traitement entre l’agresseur et l’agressé ?

D’emblée, ce qui choque le plus est sans doute la volonté de tracer un signe d’égalité entre la cinquième armée du monde et une population empêchée de fuir puisque enclavée, qui subit un déluge de bombes. Cette volonté de parité joue à la fois sur le temps consacré à chacune des parties, et aussi sur la volonté de mettre en avant les dommages causés par la guerre des deux côtés de l’enclave palestinienne. Idem pour les reportages diffusés : à la détresse de Gazaouis, qui ont perdu leur famille et leur maison, répondent des images frôlant parfois le mauvais goût. Comme mardi dernier, sur France 2, où le journal s’ouvre sur des images embarquées avec les soldats et deux civils israéliens qui font part de leur ressenti sur la trêve. Le second témoin civil, du fond de son jardin, dit alors, sans être recadré : « On aurait dû frapper encore plus fort, les anéantir. » Soit un appel au génocide, sur une chaîne publique, à 20 heures, même pas souligné par le présentateur, Julian Bugier, ni le reporter. Sous couvert d’une sacro-sainte « neutralité », les chaînes accordent la même importance à une terrasse désertée et à un quartier rasé.

2 Le champ lexical utilisé 
n’est pas anodin.

Il est fréquent que le terme employé pour nommer l’armée israélienne soit « tsahal ». Or, cette désignation est utilisée par les Israéliens avec une connotation « familière et affective », relève le journaliste Akrad Belkaïd. La manier sans recul n’est donc pas anodin. Il n’est jamais non plus, ou presque, fait mention de « territoires occupés », et encore moins, évidemment, de « résistance palestinienne ». Mais de « tunnels » dans Gaza et de « terrorisme du Hamas ». Qui finissent du coup par englober la population civile. De la même façon, toutes chaînes et radios confondues ont repris en chœur, au moment de la disparition d’un soldat israélien, le 1er août, les termes d’« otage » ou d’« enlèvement ». Alors que ledit soldat est par définition un prisonnier de guerre. La disproportion des chiffres est ainsi éludée, aussi, en mettant en avant un cas individuel, face aux 1 800 morts de Gaza. Au mieux, quand le terme « colonisation » est évoqué, comme par une élue marseillaise, le 30 juillet, sur Europe 1, il est tout de suite repris et atténué par une deuxième personne (un autre élu, en l’occurrence). Cela posé, les médias ont été forcés d’évoluer au fur et à mesure qu’arrivaient des images de Gaza : la vidéo des enfants palestiniens tués sur la plage, diffusée pour la première fois sur TF1 le 16 juillet, a ainsi agi en déclencheur. À noter que, pour le coup, le champ lexical pour qualifier les manifestants pro-Palestiniens a évolué à ce moment. Même si l’agresseur reste dans un statut d’agressé, lorsque radios et télévisions reprennent en chœur les communiqués officiels d’Israël.



3La loi du mort/kilomètre 
est la plus forte.

L’été rime souvent avec faits divers et sujets bidon dans les journaux télévisés, et ce mois de juillet n’a pas dérogé à la règle : les sujets d’été sur le parfum des glaces, les chassés-croisés de vacanciers sur les routes ou encore… la pluie font florès. Le phénomène de « la loi du mort/kilomètre », qui veut qu’un mort proche de chez soi émeuve autant que mille aux Antipodes, se ressent encore plus lorsque le public a les pieds en éventail. Les sujets de ce type ont disputé l’ouverture des journaux à Gaza. Avec une prime au week-end dernier, où les bouchons sur les routes de France ont régalé les rédactions de TF1 et France 2. Pire : le mauvais goût. TF1 a ainsi procédé à une incroyable transition mi-juillet : après avoir décompté les morts et des destructions, côté palestinien, le présentateur a enchaîné avec un reportage vantant les mérites de vacances en Israël…

4 Les experts ne se bousculent pas aux micros.

La télévision est friande d’analystes en tout genre. Pour le coup, sur le conflit en cours, elle a été d’une totale discrétion. Jusqu’à jeudi matin, aucune chaîne de radio ou de télévision n’a invité de véritable commentateur, hors Charles Enderlain, sur France 2, qui est journaliste. Au-delà, les intervenants traditionnels sur le conflit ont aussi été boudés. Leïla Chahid intervient bien sur RFI le 21 juillet, mais pas ailleurs. Pour autant, quand elles se décident à sortir de ce mutisme, radios et télévisions font sens : ainsi sur France 24, le 22 juillet, Majed Bamya, diplomate palestinien au ministère des Affaires étrangères, démonte point par point l’argumentaire de l’autre invité, Yaron Gamburg, porte-parole de l’ambassade d’Israël en France. Et raconte surtout la réalité de Gaza.

13/07/2014

GAZA : L'HONNEUR DE QUELQUES JOURNALISTES !

gaza3.jpgL'HONNEUR DE QUELQUES RARES JOURNALISTES QUI N'ACCEPTENT PAS LE SILENCE IMPOSE POUR INFORMER SUR CE QUI DE PASSE A GAZA ET EN PALESTINE EST A NOTER.

PIERRE BARBENCEY SEUL CORRESPONDANT DE PRESSE ENVOYE PAR LE JOURNAL L'HUMANITE ET QUI N'HESITE PAS MALGRE LES DANGERS A INFORMER ET A REVELER COMME EN TEMOIGNE LE REPORTAGE CI-DESSOUS.

DU COURAGE AUSSI IL EN A FALLU A CETTE JOURNALISTE D'UNE TELEVISION AMERICAINE QUI A PLEINE EMISSION A CRIE SON INDIGNATION FACE AU TRAITEMENT SCANCALEUX DES MEDIAS AMERICAINS COMME LE PROUVE CETTE VIDEO

palestine,gaza,journaliste,honneurLe chirurgien norvégien Erik Fosse montre les brûlures à la cuisse d'un blessé amputé. Les effets du DIME.

Pierre Barbancey

EXCLUSIF. Selon un chirurgien norvégien venu aider ses confrères à Gaza, l’armée israélienne lance des bombes DIME. Les blessures provoquées sont quasiment incurables et conduisent généralement à l’amputation. Nous l’avons constaté à l’hôpital al-Chifa de Gaza.

Gaza (Territoires palestiniens), envoyé spécial.

L’aviation israélienne pilonne sans relâche la bande de Gaza depuis bientôt une semaine. Le bilan s’alourdit de jour. Dimanche, à la mi-journée, 166 Palestiniens avaient été tués dont plus de la moitié serait des civils, selon l’Office de coordination des Nations unies pour les affaires humanitaires (OCHA). Un déluge de feu sans précédent.


Comme si cela ne suffisait pas, Israël utiliserait à nouveau – comme cela a été le cas au Liban Sud en 2006 et à Gaza lors de l’offensive menée fin 2008 début 2009 – une arme redoutable, baptisée DIME pour Dense Inert Metal Explosive.

C’est ce qu’a affirmé ce dimanche une équipe de chirurgiens qui travaillent et opèrent sans relâche à l’hôpital al-Chifa de Gaza city. Parmi eux, un praticien norvégien, professeur à Oslo, Erik Fosse, arrivé vendredi. « Nous opérons jour et nuit, souligne-t-il. Beaucoup de bombardements sur les maisons ont lieu durant la nuit.

Nous avons beaucoup de familles qui arrivent ici, avec des blessés beaucoup touchés par des éclats ou parce qu’ils ont été ensevelis sous les décombres. Nous avons également des patients qui présentent des blessures dues à l’utilisation d’armes anti-personnels. Nous en avons vu touchés par des armes conventionnelles, qui présentaient des lésions provenant d’éclats.

C’est ce que l’on voit dans toutes les guerres. Il faut souligner qu’à Gaza les gens sont très affaiblis par sept ans de blocus et quand ils sont blessés les effets sont plus graves. Mais il y aussi, comme en 2008/2009, des patients touchés par les bombes DIME qui sont tirées par des drones. Ils transportent ces petites bombes qui ont un effet spécial sur les victimes. »

Devant le lit d’un blessé lors d’une attaque visant semble-t-il le chef de la police de Gaza lui aussi gravement blessé - alors que 18 autres personnes ont trouvé la mort à la sortie d’une mosquée et 15 ont été blessées, samedi soir -, le professeur Fosse montre les brûlures caractéristiques de cette arme qui marquent le corps. « En général, les membres inférieurs sont touchés, ce qui est le cas ici », insiste-t-il en soulevant le drap. L’homme a perdu la jambe droite et se trouve entre la vie et la mort. Son visage est en partie brûlé. Il respire difficilement.

« Nous vivons une énorme catastrophe humanitaire. Une catastrophe qui n’est pas naturelle mais créée par des hommes. »

Mis au point au début des années 2000 par les laboratoires de l’US Air Force, le DIME est une munition à base d’une enveloppe en fibres de carbone contenant un explosif mélangé à un alliage de métaux lourds et de poudre de tungstène avec du cobalt, du nickel ou du fer. Les blessures provoquées sont quasiment incurables et conduisent généralement à l’amputation.

Le DIME provoque des dommages très importants sur la matière vivante et les tissus mous (le derme, les muscles et les os). Une arme particulièrement utilisée lors des guerres asymétriques officiellement pour éviter les dommages collatéraux. Une arme qui n’est pas interdite mais dont les effets sont atroces. Samedi soir, à Gaza, on a malheureusement vérifié qu’entre la théorie d’une « bombe propre » (quel oxymore) et la pratique il y a un gouffre qui s’appelle la mort de civils.

Erik Fosse sait de quoi il parle. Lors de l’offensive « Plomb durci » en 2008/2009, il était déjà venu, avec d’autres médecins étrangers, prêter main forte à ses collègues palestiniens à qui il tient à rendre hommage pour le dévouement sans faille.

A l’époque, il avait courageusement dénoncé l’utilisation du DIME. « Peu de gens survivent, rappelle-t-il. Cet homme devait être un peu éloigné du point d’impact, c’est ce qui l’a sauvé. Mais si un enfant est touché par ce type de bombe, vous pouvez être sûr qu’il a été visé. J’ai vu personnellement deux enfants ces derniers jours touchés de cette manière. » Et Erik Fosse de lancer un cri d’alarme : « Nous vivons une énorme catastrophe humanitaire. Une catastrophe qui n’est pas naturelle mais créée par des hommes. »

Gaza (Territoires palestiniens), envoyé spécial de l'Humanité, Pierre Barbancey
 

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