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02/12/2010

53 000 riches en HLM‎ ? L’USH dément ces chiffres

evrynouv.jpgRepris par la plupart des journaux des chiffres données par le journal La Tribune s'avèrent complétement faux. Pourtant le démenti apporté par l'Union des Sociétés d'HLM n'a pratiquement nullement été repris par cette même presse .

COMMUNIQUE

Quelque 53 000 foyers vivent dans des logements HLM alors que leurs revenus atteignent au moins 11 200 euros mensuels avec un enfant, ou au moins 13 500 euros avec deux enfants. Reprenant une information de la revue spécialisée « Profession logement », le quotidien « La Tribune » du 29 novembre explique que les chiffres sont issus d’une étude du parc HLM 2007 réalisée par l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (Onpes).

Thierry Repentin, président de l’USH est "scandalisé" par ces chiffres. Dans une déclaration à l’AFP, il déclare que "44% du quart le plus pauvre de la population se trouvait dans le parc HLM en 2008, contre 13% en 1973, alors que pour le quart des ménages les plus aisés le pourcentage est tombé dans le même temps de 40% à 12%".

Il conteste "totalement les chiffres de La Tribune" dénonçant une "campagne qui sort au moment où est examiné le projet de budget 2011, dans lequel est prévue une ponction par l’Etat de 340 millions d’euros sur les HLM, pour nous discréditer".

Selon l’USH, le chiffre de 53.000 n’est en fait qu’un amalgame. Il ne correspondrait pas aux ménages "riches" occupant des HLM, mais à ceux logés sur tout le parc géré par les bailleurs sociaux ou par des sociétés d’économie mixte, qui comprend des ILN (immeubles à loyers normaux) dont l’occupation n’est pas soumise à plafond de ressources. In fine, l’USH estime à environ 4000 le nombre réel de ménages à revenus très élevés (supérieurs à 11.000 euros) effectivement encore logés en HLM.

20:11 Publié dans Manipulation | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : logement, journaux, riches | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | |

20/11/2010

INFORMATIONS ET MEDIAS

jourchien.gifPeut-on avoir globalement confiance dans la qualité de l’information dispensée par les médias tout en doutant de l’indépendance de ceux qui y travaillent, à savoir les journalistes ? Pour paradoxale qu’elle apparaisse, la réponse des Français serait pourtant positive.

La dernière livraison du sondage annuel proposé par La Croixdepuis 1987 montre en effet que beaucoup accordent dans l’ensemble un crédit constant, ou même en légère augmentation, aux « nouvelles » quotidiennement délivrées dans la presse écrite, à la radio et, dans une moindre mesure, à la télévision. Les journaux et la radio accroissent légèrement leur capital de confiance, les ondes restant le média le plus consciencieux aux yeux du public.

journalistes.jpgJournalistes jugés sensibles aux pressions

Mais, parallèlement, les journalistes sont jugés sensibles aux pressions des partis politiques et du pouvoir (avec 66 % de réponses en ce sens, soit une augmentation de 5 points par rapport à l’an dernier) comme à celles de l’argent (60 %, soit un point de plus). Pour résumer : la fiabilité comme apanage des institutions, la dépendance comme faiblesse des personnes…

Certes, une enquête de ce type se fonde sur des pratiques et impressions parfois diffuses. Le lien entre tel patron de presse ou journaliste et tel responsable public (que l’on pense, par exemple, au couple Christine Ockrent-Bernard Kouchner, celle-ci étant directrice générale de France Monde qui coordonne l’audiovisuel extérieur de la France, ou aux liens amicaux entre Martin Bouygues, propriétaire du groupe TF1, et Nicolas Sarkozy) marque davantage l’opinion que les relations, même étroites, entre entreprises médiatiques et entités politiques ou économiques.

Le cas d’Internet se distingue des supports traditionnels

sources.jpgAinsi la défiance est plus immédiate parce que plus incarnée à l’égard d’une « personne physique » à la notoriété identifiée que d’une « personne morale »… C’est vraisemblablement pour cela que la télévision reste moins bien notée que la radio et la presse écrite. L’impact de l’image et ses tendances plus manifestes à la « peopolisation » compromettant ses prétentions au sérieux et à l’objectivité informative.

Dans ce paysage, le cas d’Internet se distingue des supports traditionnels. 35 % des personnes sondées font confiance à l’information en ligne (contre seulement 23 % il y a cinq ans). Toutefois 30 % s’en défient, à savoir 6 % de plus que l’an dernier. Alors que, dans le même temps, plus de 22 millions d’internautes ont consulté un site d’actualité, adossé ou non à un média traditionnel (chiffre Médiamétrie pour octobre 2009).

Ce fabuleux Internet, avec sa multitude de sites dont l’origine et la compétence restent complexes à identifier, provoque-t-il dans l’opinion une réserve à laquelle échappent les médias « historiques » ? Question cruciale pour les sondages à venir, tandis que, d’ores et déjà, 77 % des Français estiment que les sites d’information gratuits sur la Toile seront « davantage utilisés dans dix ans »…

Emmanuelle GIULIANI
La Croix

11:15 Publié dans Dossier | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : informations, médias, sondage, la croix | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | |

18/11/2010

Jean-François Téaldi : « Le traitement de la contre-réforme a été scandaleux »

teadi.jpgJean-François Téaldi, secrétaire général du SNJ-CGT de France Télévisions et audiovisuel, revient sur le traitement médiatique du mouvement social contre la réforme des retraites et le manque de pluralisme.

Comment, selon vous, s’est caractérisé le traitement médiatique du mouvement social sur les retraites ?

Jean-François Téaldi. Aujourd’hui, nous sommes face à un encadrement des rédactions qui ne se rendent pas compte à quel point nous sommes en décalage avec ce que pensent les téléspectateurs et les lecteurs. Il faut rectifier le tir dans les mois qui viennent, en prévision bien sûr de la présidentielle et des législatives. Sinon, risque de se poser un jour le débat sur la nécessité de conserver en France un service public audiovisuel payé par la redevance. Nous pourrions avoir à faire face à un rejet populaire. Le traitement par les médias dominants de la bataille sur les retraites n’a fait que confirmer la dérive que l’on constate depuis l’élection présidentielle de 1995, où les médias avaient pris fait et cause pour Balladur. Depuis, on a eu confirmation de ce non-respect du pluralisme et de ce non-respect des positions alternatives à celles imposées par les gouvernements et la pensée néolibérale sur le traité constitutionnel, bien sûr, et lors de la présidentielle de 2007.

Pour quelles raisons le journalisme en est-il arrivé là ?

Jean-François Téaldi. Je crois qu’il y a d’abord la formation initiale dans les écoles de journalisme. Il suffit de voir ce qui s’est passé avec Le Pen au CFJ (1). Bien trop souvent, les journalistes relatent les faits sans donner aucune piste de réflexion aux citoyens. Par ailleurs, il y a aussi l’accès à la profession et le fait que la population sociale des journalistes n’est pas celle de la plupart des autres catégories sociales, et pense donc différemment. Le troisième problème, c’est que la profession fait face à une certaine démission individuelle ou collective, qui amène le journaliste de base à ne plus se battre pour le choix des sujets en conférence de rédaction. Le choix des angles, notamment, pose un vrai problème de pluralité de traitement.

100_7519.JPGQue faudrait-il faire pour redonner à l’information sa pluralité ?

Jean-François Téaldi. S’il n’y a pas une prise de conscience individuelle et collective de chaque journaliste, de chaque rédaction, cette érosion, cet écart grandissant entre ceux qui font l’information et ceux qui la reçoivent va se creuser. La crédibilité de la profession est mise à mal chaque année. Toutes les études d’opinion le montrent. Si personne ne réagit, il risque d’y avoir un très fort rejet populiste du journaliste et de l’information.

À France Télévisions, comment ressentez-vous ce manque de pluralisme ?

Jean-François Téaldi. À France Télévisions, le SNJ-CGT s’est battu, comme il s’était battu pour l’élection présidentielle ou pour le référendum constitutionnel, pour que soit organisé, avant le début des mobilisations, un débat en prime time sur le projet gouvernemental de réforme des retraites. Un débat avec des syndicalistes et avec des économistes qui soient des experts ne sortant pas uniquement de la pensée néolibérale. On ne l’a pas obtenu, nous n’avons pas gagné ce combat. Par mépris de la direction de l’information d’une part, mais également par le manque de mobilisation de la profession sur ce type de question. Un trop grand nombre de journalistes ont renoncé à se mobiliser dans un métier qui, pourtant, est le plus beau du monde. Ceux qui pouvaient apporter une vision différente sur des sujets dits « sensibles » ont été écartés. Je suis stupéfait de voir, par exemple, qu’au 20 heures de France 2, le soir du remaniement, sur les trois journalistes en plateau, un seul appartenait à la rédaction de France 2. Les deux autres venaient de Libération et du Figaro. Comme si la rédaction de France 2 n’était pas capable de faire une émission politique. Quel intérêt ? Parfois, on se demande à quoi on sert. C’est pour ça qu’au SNJ-CGT, nous allons continuer de mener la bataille pour le respect du pluralisme et des idées alternatives. Pour les membres du syndicat, du Figaro à l’Humanité en passant par l’audiovisuel et la presse régionale, le traitement de la contre-réforme dans les médias a été scandaleux, le pluralisme a été piétiné. Il faut absolument que la profession s’interroge et soutienne le pluralisme dans l’information.

(1) Voir l’Humanité du 24 octobre.

Entretien réalisé
 par Marion d’Allard pour l'Humanité

11:43 Publié dans Eclairage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : téaldi, télévision, manifestation | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | |