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18/09/2018

La Fête de l’Humanité bat son record de fréquentation… et (presque) personne n’en parle, ce qui agace le PCF

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La Fête de l’Humanité qui s’est déroulée à La Courneuve du 14 au 16 septembre 2018 a connu une très forte affluence battant son record avec 800 000 visiteurs. LE PCF, organisateur de l’évènement, s’étonne que la presse nationale ait accordé plus d’importance à Marine Le Pen ayant fait un discours devant 1 000 personnes.

« Ce weekend a été historique pour les militants communistes. Notre fête, la Fête de l’Humanité a explosé les compteurs en terme de participation en dépassant la barre des 800 000 visiteurs, soit 6 fois plus que les Eurockéennes de Belfort. Cette affluence fait de la Fête de l’Humanité la plus grande fête populaire de France, mais c’est aussi un évènement culturel incontournable avec plus de 60 concerts, avec un village du livre accueillant près de 200 auteurs, des spectacles vivants, des expositions… C’est aussi et surtout l’évènement politique incontournable  de la rentrée avec la présence de nombreuses personnalités du monde politique, syndical, sportif ou associatif. C’est aussi la présence  de stand venant de toute la France (comme le stand de la Fédération du Doubs du PCF avec ses 50 militants bénévoles), aux côtés des stands de partis progressistes du monde entier » décrit le PCF dans un communiqué.

« Nous avons vu plus de personnes sous le stand du PCF de Doubs ce week-end qu’il n’y en a eu devant Marine Le Pen »

Il explique également que « pendant ce temps, Marine Le Pen lance sa campagne européenne à Fréjus devant 1 000 personnes. Même pas un quart des militants bénévoles de la fête de l’Humanité. Il y a d’ailleurs fort à parier (même si nous n’avons pas tenu les comptes) que nous avons vu plus de personnes sous le stand du PCF de Doubs ce week-end qu’il n’y en a eu devant Marine Le Pen, et que la teneur des nos débats étaient bien plus dense politiquement que le vide idéologique du repli identitaire prôné par le Rassemblement national – (ex FN) ».

« Comment s’étonner alors que le RN sort en tête des sondages des européennes si le micro lui est tendu en permanence ? »

Le PCF a constaté qu’à la radio ou dans la presse papier/internet, « tout le monde parle de Fréjus et la Courneuve apparaît dans le meilleurs des cas dans les faits divers. » Et d’ajouter : « Comment s’étonner alors que le RN sort en tête des sondages des européennes si le micro lui est tendu en permanence ? » questionne le parti d’extrême gauche.

Il conclut : « Les communistes qui sont attachés à une presse libre et pluraliste se demandent parfois les raisons qui poussent les éditorialistes à nous écarter de l’actualité traitée par leurs journaux. »

29/08/2018

Médias français : qui possède quoi

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Cliquez sur l'image pour l'agrandir}}}

Dernière mise à jour : août 2018 (v. 13)

Cette affiche prend le parti de la lisibilité plutôt que de l’exhaustivité. Y figurent des médias d’information qui « font l’opinion » et qui dépendent d’intérêts industriels ou financiers, de groupes de presse ou de l’État :

 les titres de presse écrite papier à diffusion nationale de type généraliste, économique et politique ;
 les titres de la presse quotidienne régionale ;
 la télévision nationale (et quelques chaînes de télévision locales) ;
 les canaux de radio à portée nationale ;
 certains sites d’information en ligne.

Les journaux départementaux, les titres indépendants (comme Le Canard enchaîné) ainsi que la presse dite alternative ne sont pas représentés (1). Enfin, on a limité les liens capitalistiques aux principaux actionnaires (2).

Conception : Jérémie Fabre
Documentation : Marie Beyer et Jérémie Fabre
Adaptation : Guillaume Barou, avec Boris Séméniako et Cécile Marin

Un travail en cours

Base de données publique sur GitHub.

Ce graphique est une mise à jour du poster imprimé avec le numéro de décembre 2016, lui-même une adaptation de l’infographie « Médias français : qui possède quoi ». Laquelle était déjà une refonte de la carte du Parti de la presse et de l’argent (PPA) conçue pour Le Plan B en 2007 et mise à jour à l’occasion de la sortie du documentaire Les Nouveaux Chiens de garde en 2012.

Sources le Monde Diplomatique

 

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10/06/2018

Guy Debord, critique des fakes news

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Jean-Jacques Régibier, Humanite.fr

En 1988, dans les « Commentaires sur la société du spectacle, » Guy Debord analysait de manière approfondie le phénomène de la « désinformation, » terme anglicisé depuis sous le nom de fake news. Au delà des débats actuels, mais y faisant écho, son apport théorique est fondamental pour comprendre comment les Etats modernes manipulent les fausses nouvelles pour obtenir la soumission des citoyens aux impératifs de l’ordre dominant.

«  Ce qui peut s’opposer à la seule vérité officielle doit être forcément une désinformation émanant de puissances hostiles, ou au moins de rivaux, et elle aurait été intentionnellement faussée par la malveillance. »
 
Ces mots écrits il y a exactement 30 ans par Guy Debord, dans ce qui sera son dernier grand livre théorique – Les « Commentaires sur la société du spectacle » (1), une version concentrée et actualisée du livre fondateur du situationnisme ( la Société du Spectacle ) parue 19 ans plus tôt -, semblent renvoyer ( le mimétisme est sans doute involontaire ), aux propos du député LREM chargé de défendre le projet de loi Macron sur les fake news :
 
« la dissémination de fausses informations répond souvent à une véritable stratégie politique, financée parfois par des Etats tiers à la frontière orientale de l’Union européenne ( suivez mon regard… ndlr ) visant à affaiblir nos sociétés et à affaiblir le projet européen. » (2)
 
On notera que dans cette « démonstration » qui devrait servir en principe à justifier une loi, absolument aucune information vérifiée n’est donnée. On reste dans le domaine du sous-entendu, de l’accusation à la fois vague dans son contenu et suffisamment précise pour désigner un coupable, mais coupable de quoi, on ne sait pas.
 
Ce qui confirme cet autre verdict de Debord pour qui « le concept confusionniste de désinformation est mis en vedette pour réfuter instantanément, par le seul bruit de son nom, toute critique que n’aurait pas suffi à faire disparaître les diverses agences de l’organisation du silence. »
 
C’est pourquoi, et c’est l’un des points clé de l’analyse de Debord - grand féru de stratégie -, la fonction des fake news est toujours « contre-offensive. » Ce qui signifie que la manipulation de la désinformation n’est jamais destinée à mener directement une attaque contre un opposant ou un ennemi éventuel
 
( « là où le discours spectaculaire n’est pas attaqué, il serait stupide de le défendre », dit Debord ), mais bien à répliquer à une attaque par une autre.
 
L’actualité des derniers mois nous en fournit des preuves convaincantes, en confirmant au passage l’autre thèse fondamentale de Debord sur la désinformation, à savoir que ce sont d’abord les Etats, et ceux qui concourent pour s’en assurer le contrôle, qui sont les premiers pourvoyeurs de fake news.
 
Vérification impossible
 
Le débat sur les fake news a ressurgi de manière spectaculaire au niveau mondial avec cette accusation, qui a fait immédiatement le tour de la planète, selon laquelle la Russie aurait interféré dans la campagne présidentielle de 2016 pour favoriser la candidature de Donald Trump - et avec sa complicité -, au détriment de la candidate démocrate, Hillary Clinton (on ne porte bien entendu aucun jugement sur les tenants et aboutissants de ce type d’opération, il s’agit d’examiner comment fonctionnent nos sociétés.)
Ces soupçons d’intervention russe sont sortis dès octobre 2016, soit un mois avant les élections présidentielles américaines – au moment où les sondages annonçaient la défaite d’Hillary Clinton comme de plus en plus probable. Trump a immédiatement qualifié ces informations de fake news, et par la suite, tous les protagonistes se sont mutuellement accusés de produire et de colporter de fausses infos, renforçant sans le vouloir la thèse de Guy Debord sur la fonction contre-offensive du recours à la désinformation.
La masse d’informations, de contre-informations, de témoignages, de « preuves » et de contre preuves, de « confidences », de démentis, d’enquêtes et de contre-enquêtes, etc… générée par cette affaire véhiculée par tous les médias mondiaux fonctionnant comme de gigantesque caisses de résonnance, est monumentale. Elle n’a pourtant abouti à aucune conclusion incontestable, bien que tous les acteurs prétendent détenir les preuves de la « vérité », mais sans les donner.
 
Debord n’aurait sans doute jamais imaginé un tel festival de fake news, rendu possible par la puissance des techniques d’information que permettent les outils modernes, mais il est clair qu’il en a fourni la compréhension. Ce passage des «  Commentaires » mérite d’être cité en entier :
 
«  si parfois une sorte de désinformation désordonnée risque d’apparaître, au service de quelques intérêts particuliers passagèrement en conflit, et d’être crue elle aussi, devenant incontrôlable et s’opposant par là au travail d’ensemble d’une désinformation moins irresponsable, (… ) c’est simplement parce que la désinformation se déploie maintenant dans un monde où il n’y a plus de place pour aucune vérification » ( c’est Debord qui souligne. )
 
Ce point est en effet capital, parce qu’il porte sur ce qu’est devenu le statut de la vérité sous le règne de l’avalanche d’informations perpétuelles qui est la marque de notre temps. Il pourrait être dit d’une autre manière : ce dont on nous parle le plus, on ne saura rien. L’affaire de l’intervention russe présumée dans les présidentielles américaines, en fournit une brillante illustration.
 
Un autre exemple récent – qui concerne cette fois, non pas des « intérêts particuliers » entre deux camps rivaux dans la même élection, mais les rapports entre Etats – relève exactement de la même analyse ( avec des conséquences diplomatiques sérieuses ) : l’affaire de l’ancien espion russe, Sergueï  Skripal, que la première ministre britannique Theresa May accuse la Russie d’avoir tenté d’empoissonner. Dans ce cas, aucune preuve n’a été apportée à l’appui des accusations lancées, non pas par de simples « trolls », mais par une cheffe d’Etat, suivie tête baissée par d’autres, toujours sans la moindre preuve. On remarquera que peut se vérifier, là encore, l’idée de Debord selon laquelle l’usage des fake news se fait toujours en situation de contre-attaqeu, ou de diversion( Theresa May en difficulté intérieure majeure à cause du Brexit)
 
Ajoutons un autre exemple, toujours venant du même « camp » et contre la même cible, et toujours en position de contre-offensive : la fausse mort du journaliste russe Arkadi Babtchengko, orchestrée par l’Ukraine - pays soutenu à bout de bras par l’Union européenne et les Etas-Unis, contre la Russie –, affaire qui prouve elle aussi que ce sont bien les Etats – en l’occurrence, l’Ukraine - qui sont à la manœuvre dans la manipulation des fausses nouvelles. Ce qui confirme le pronostic de Guy Debord selon lequel, contrairement aux discours officiels ( les fausses nouvelles seraient produites de l’extérieur pour déstabiliser les démocraties ), « la pratique de la désinformation ne peut que servir l’Etat ici et maintenant, sous la conduite directe, ou à l’initiative de ceux qui défendent les mêmes valeurs. »
 
Avec, dans le cas Babtchenko, cette « innovation » ( qu’une partie des commentateurs n’a pas manqué de trouver « géniale » ) : les auteurs de la fake news ( relayée à satiété par tous les médias mondiaux )sont aussi ceux qui, 24 heures après, ont dénoncé la désinformation, en la justifiant comme une mesure préventive destinée à éviter une menace sur laquelle ils ne fournissent par ailleurs aucune preuve.
Génial en effet.
 
Garanti sans désinformation.
 
A l’heure où le gouvernement Macron tente, avec beaucoup de mal, de faire voter sa loi sur les « fake news » – alors même que tous les spécialistes du Droit ont démontré que l’arsenal juridique pour lutter contre les fausses nouvelles est déjà amplement suffisant et qu’il n’y a donc pas là matière à nouvelle loi -, l’analyse que fait Debord de la façon dont le pouvoir instrumentalise la désinformation, va bien au delà de la critique la plus répandue aujourd’hui, celle qui voit dans cette loi un risque de dérives anti-démocratiques, notamment contre la liberté de la presse.
 
Pour Debord, en effet, le fait d’agiter l’épouvantail des fausses nouvelles, ou d’affirmer sa volonté de lutter contre la manipulation de l’information, est en réalité une technique de gouvernement conforme à toutes celles qui servent à assurer la domination de l’oligarchie et de l’Etat qui la défend.
 
Cette technique présente, selon Debord,  plusieurs avantages, sachant que, pour lui, le concept de désinformation est toujours employé par un pouvoir ( ou par des gens qui détiennent un fragment d’autorité économique ou politique, ) « pour maintenir ce qui est établi. » 
 
Dans son analyse sur la fonction de la désinformation dans les techniques de gouvernement, Debord aborde directement et de façon, incroyablement actuelle, le projet, déjà agité vers la fin des années 80 en France, « d’attribuer officiellement une sorte de label à du médiatique « garanti sans désinformation. » C’est ce projet qu’Emmanuel Macron a remis à nouveau sur le tapis en voulant nommer une « autorité certificatrice, » chargée de démêler le vrai du faux en matière d’information.
 
Pour Debord, une telle tentative est un contresens, qui plus est, voué à l’échec, toujours au nom du principe selon lequel le concept de désinformation n’a pas à être employé défensivement et encore moins, souligne Debord, « dans une défense statique, en garnissant une Muraille de Chine, une ligne Maginot, qui devrait couvrir un espace censé être interdit à la désinformation. » Pour lui, c’est l’intérêt de l’Etat que la désinformation reste « fluide », qu’elle puisse passer partout. Il voit, pour l’Etat toujours, plusieurs inconvénients d’un tel encadrement rigide de l’information.
 
D’abord, dit-il, les autorités n’ont « aucun besoin réel de garantir qu’une information précise ne contiendrait pas de désinformation. » Ensuite, les autorités en question n’en ont pas les moyens. Et, sur le fond, Debord explique que la lutte contre la désinformation « s’userait extrêmement vite », en voulant défendre des points « qui doivent au contraire éviter de mobiliser l’attention », car pour lui les autorités « ne sont pas si respectées », et elles ne feraient « qu’attiser la suspicion sur l’information en cause. »
 
Il est donc beaucoup plus profitable pour l’Etat, selon Guy Debord, de dénoncer une désinformation, non pas par une loi générale mettant en place des structures de contrôle permanentes et lourdes, mais plutôt au coup par coup. C’est pourquoi, il voyait dans cette tentative d’instaurer un label « à du médiatique garanti « sans désinformation », « sans doute une erreur », à moins plutôt, disait-il, que ce ne soit « un leurre délibéré. »
 
Il n’est pas impossible que les semaines qui viennent nous le confirment.
 
Au final, le fondateur du situationnisme rappelait que, du point de vue des dirigeants de l’Etat, celui qui lance la désinformation « est coupable », et que celui qui la croit, est « imbécile.»
 
En termes plus prudents, c’est presque un hommage que lui a rendu lundi, la ministre de la culture, Françoise Nyssen, en confirmant qu’en matière de fake news « la capacité de discernement des citoyens ne suffit plus. »(3) Et ce jugement sur la « capacité de discernement » en baisse chez les citoyens, pourrait bien être également l’une des raisons pour laquelle le débat fait rage.
 
Jean-Jacques Régibier / vendredi 8 juin 2018
 
(1) Il faut rappeler que ce que Debord entend par « société du spectacle » n’a rien à voir ni avec la musique, ni avec le théâtre, la danse, une manifestation sportive, ou la télé. Dans sa terminologie, le « spectacle » désigne « le règne autocratique de l’économie marchande ayant accédé à un statut de souveraineté irresponsable, et l’ensemble des nouvelles techniques de gouvernement qui accompagnent ce règne. » Parmi ces techniques, la manipulation de la catégorie de désinformation occupe pour Debord une place centrale. Folio prépare pour cette année une réédition des « Commentaires. »
 
(2) Pieyre Alexandre Anglade, député LREM devant la commission parlementaire, le 22 mai
 
 
 
(3) Françoise Nyssen, conférence de presse sur la loi sur la manipulation de l’information, lundi 4 juin 2018

04/03/2018

SNCF / MEDIAS : Ils sont devenus fous !

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Patrick Le Hyaric, directeur de l'Humanité, député au parlement Européen

Ils ont sorti les bazookas contre les cheminots et la SNCF. On a pu voir à quel point cette semaine la presse de connivence s'est vautrée une nouvelle fois dans le combat contre les travailleurs de notre réseau ferré et le service public. Examinons cet assèchement du pluralisme…

« La bataille du rail » crie le Journal du dimanche. Le rédacteur enchaine : « le statu quo n'est pas possible », les larmes dégoulinant sur son papier, et il n'oublie pas que « le leader de la CGT est arc-bouté sur les privilèges »...
 
Et Le Monde y va de son répertoire… La réforme est « inéluctable », il faut être « lucide », louant ce président Macron qui « risque », qui « ose ». « C'est un pari risqué », écrit le quotidien qu'on oblige à lire dans les écoles, et concluant : « s'il n'est pas tenté, c'est notre système ferroviaire qui pourrait être le grand perdant ». Bref il faudrait casser pour gagner.

Et puis, il y a le Parisien qui opte ici pour un répertoire limité pour plus d'efficacité dans le bourrage de crâne. Voyons ces mots choisis… « Faire sauter le tabou du sacro-saint statut des cheminots qui alourdit automatiquement la masse salariale » ou encore ce statut est « une vraie bible sociale qui a un coût ».
 
sncf privilèges.jpgLes journaux télévisés, comme les prétendues émissions de débats, sont du même tonneau avec les mêmes soi-disant experts sortis de quelques boites à idées ultra-libérales et qui, du haut de leur science, sans avoir jamais été sur le ballast réparer les voies par grand froid ou senti l'angoisse du conducteur de train au passage à niveau, nous expliquent en boucle ce qu'il faut faire. Ils sont comme l'ont été certains ministres grassement payés lorsqu'ils étaient haut cadre à la SNCF il n'y a pas si longtemps et crient aujourd'hui haro en chœur sur un cheminot qui gagne à peiner un peu plus que le Smic. Qu'on nous montre des images du travail des cheminots ! Qu'on nous montre leur fiche de paie ! Qu'on nous montre leur vie quotidienne ! Il y a de beaux reportages à faire.
 
On a envie de leur crier « calmez-vous ». Oui, calmez-vous M. Darmanin, spécialisé dans le retournement de veste, qui a pu dire que la SNCF coutait 340 euros à chaque français. Le Rapport Spinetta dit 200 euros. Il faut vous mettre d'accord sur votre niveau de tromperie... De surenchère en surenchère, ce monsieur Truchot, journaliste qui officie aux Grandes gueules de RMC, est arrivé à trouver que ça coûtait 1000 euros. Qui dit mieux ?

C'est une bêtise crasse. On dépense plus d'argent pour les routes que pour le réseau ferré. Mais allons plus loin ! L'éducation nationale « coûte » à peu près 990 euros pour chacun de nous. Il faudrait donc fermer les écoles ou les privatiser ? Idem pour la santé. Par contre pourquoi ne nous parle-t-on jamais des crédits CICE aux grandes entreprises qui avoisinent les 20 milliards d'euros sans contrepartie pour l'emploi. C'est en vérité l'idée même de service public qu'ils attaquent.
 
Et cet argument selon lequel l'ouverture à la concurrence oblige à détruire le statut des cheminots est faux. Pour avoir combattu les quatre « paquets ferroviaires » au Parlement européen, je dois dire que nous avons empêché la mise en cause du droit social. A force de bataille, le texte final du 4ème paquet ferroviaire ne comporte aucune disposition permettant de revenir sur les droits des cheminots. Mais partout, c'est le contraire qui est affirmé.

Pourtant il est précisé que lors du transfert de personnels, les droits sont conservés. Ainsi dans le considérant 14 du texte est écrit ceci : « lorsque les Etats membres exigent que le personnel recruté par l'opérateur précédent soit transféré au nouvel opérateur de service public retenu, ce personnel devrait se voir octroyer les droits dont il aurait bénéficié s'il y avait eu un transfert au sens de la directive 2001/23/CE du Conseil. Les Etats membres devraient être libres d'adopter de telles dispositions. »

L'article 8 précise : « la présente directive ne porte pas atteinte au droit des Etats membres d'appliquer ou d'introduire des dispositions législatives, réglementaires et administratives plus favorables aux travailleurs ou de favoriser ou de permettre des conventions collectives ou des accords conclus entre partenaires sociaux plus favorables aux travailleurs ».

On le voit, ce n'est pas la directive européenne qui oblige à détruire le statut mais la volonté macroniste d'abaisser partout les droits sociaux.

Face à cette inouïe campagne de désinformation, il convient de passer à la contre offensive politique et idéologique. C'est dans ces moments sans doute que nous goutons la chance de disposer de L'Humanité et de L'Humanité Dimanche. (Retrouvez ci-dessous l'article de L'Humanité du 1 mars "Les cinq mensonges de la campagne contre le statut des cheminots".)