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04/04/2017

Facebook complice de la « chasse aux impies »

Lina Sankari, Humanite.fr

facebook.pngLe réseau social accepte de supprimer les pages « blasphématoires » afin de se conformer à la législation pakistanaise et de ne pas perdre 25 à 30 millions d’utilisateurs actifs.

Pas de doute, en 2015, Marc Zuckerberg était « Charlie ». Deux ans plus tard, le patron de Facebook serait plutôt charia. À tel point que le réseau social a reçu les satisfécits du ministre de l’Intérieur pakistanais, Chaudhry Nisar Ali Khan, pour son engagement à bannir les contenus blasphématoires de ses pages. Au Pakistan, en effet, on ne touche pas au prophète.

Une loi sur le blasphème permet même de condamner à mort ou de prison à perpétuité l’outrage à l’islam, en réalité souvent utilisé dans le cadre de règlements de compte personnels, politiques – à l’encontre des progressistes-  des laïcs, des soufis ou de la minorité chrétienne. Le blasphème reste une question extrêmement sensible, et de simples accusations peuvent déclencher des lynchages. 

Toute référence à une éventuelle réforme de la loi sur le blasphème donne lieu à des sit-in de plusieurs jours voire à des assassinats. À ce titre, Mumtaz Qadri, meurtrier d’un gouverneur favorable à une réforme, avait été élevé au rang de héros par les islamistes. Actuellement, dix-sept personnes croupissent dans le couloir de la mort pour blasphème, dont la chrétienne Asia Bibi. Le texte condamne « ceux qui, par des paroles ou des écrits, des gestes ou des représentations visibles avec des insinuations directes ou indirectes, insultent le nom sacré du prophète ».

Islamabad n’a pu que se féliciter de voir Facebook rentrer dans les rangs

Qu’à cela ne tienne pour Facebook qui préfère conserver ses 25 à 30 millions d’utilisateurs pakistanais actifs plutôt que de se voir interdit dans le pays. Ainsi, le vice-président du réseau social a-t-il pris soin d’adresser un courrier au ministre de l’Intérieur afin de lui assurer qu’il prenait « très au sérieux les préoccupations soulevées par le gouvernement pakistanais ».

Islamabad n’a pu que se féliciter de voir Facebook rentrer dans les rangs. « Un grand progrès », a-t-il assuré. Pour faire montre de sa bonne volonté, l’entreprise a même donné des gages : une soixantaine de pages bloquées dont quarante-cinq ces derniers jours. En 2015, Facebook avait reçu des menaces d’un islamiste pakistanais pour avoir laissé publier du contenu lié à Mahomet. À l’époque, Marc Zuckerberg  assurait qu’il ne laisserait aucun « groupe d’extrémistes faire taire les idées et les différentes voix sur son réseau social ». Il ajoutait même : « je m’engage à construire un service où on peut parler librement sans crainte de la violence ». La preuve !

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08/09/2016

Voici venu le temps de la Cerise, réseau labellisé « Humanité »

lacerise.pngClaude Baudry, L'Humanité

Cela fait un moment que l’idée d’un réseau social estampillé « Humanité » trotte dans la tête des équipes du journal. Des étudiants de Marne-la-Vallée avaient même proposé un projet que les finances de l’Humanité n’ont pas permis de mener à terme. C’est avec l’aide de Linagora, leader du logiciel libre dirigé par Alexandre Zapolsky, que ce « réseau de mobilisation sociale » baptisé la Cerise verra le jour, vendredi à la Fête.

« L’Humanité défend des causes humaines, solidaires, sociales, pacifiques, culturelles mais aussi locales », rappelle Patrick  Le Hyaric, directeur de l’Humanité, qui relève que deux Fêtes de l’Humanité avaient pris la cerise comme logo, symbole du temps des espoirs et des jours heureux. Le temps de la Cerise est donc venu.

Les concepteurs, Christophe Clouzeau et Harold Goguelin, ont dirigé une quinzaine de personnes depuis cinq mois pour créer ce réseau inédit. La Cerise, c’est un peu les plateformes comme Facebook ou Twitter, les sites de pétitions comme change.org ou ceux de financement participatif. « L’Humanité est un vecteur d’idées progressistes, la Cerise se veut un outil pour la mobilisation », indiquent-ils. La communauté Humanité touche 700 000 personnes sur Facebook. C’est un atout. Petites et grandes causes, de l’arrêt de bus à déplacer à la lutte pour la démocratie en Turquie en passant par les débats dans les collectivités locales, les acteurs de l’économie sociale et solidaire vont trouver un outil de mobilisation.

« Ce réseau social est indépendant des géants du Web », indique Harold Goguelin. Il a pour objectif de rallier toute la communauté, de proposer, débattre et voter pour des causes et de trouver les modalités pour passer à l’action. C’est bien sûr l’usage qu’en feront les utilisateurs qui fera le succès de la Cerise labellisée par l’Humanité. L’application sera disponible gratuitement sur Google Play et App Store et sur le site www.la-cerise.org. Un outil pour faire cause commune.

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01/09/2016

France Info : Un défi majeur pour tout l'audiovisuel public

franceinfotv.jpg

Communiqué de la CGT

Contrairement aux apparences, l'événement marquant de la rentrée n'est pas le lancement de la chaine info le 1er septembre mais celui de la nouvelle plateforme numérique d’information du service public qui a eu lieu bien plus discrètement le 24 août dernier.

Le lancement de l’offre publique d’information n'a de sens que dans la perspective, que nous avons toujours mise en avant, d'accompagner les nouveaux usages et de toucher sur le web les spectateurs, singulièrement les jeunes, qui ne regardent plus les infos à la télé, voire qui n'ont plus de téléviseurs et qui s'informent désormais de façon totalement délinéarisée.

« Il faut être absolument moderne », écrivait Rimbaud. C'est le pari que fait le service public de vouloir ouvrir ainsi, à l'aide des fameux « modules », orientés vers les smartphones, cette nouvelle fenêtre au décryptage et à la compréhension du monde, aux antipodes de ce « chewing-gum des yeux », ces boucles du vide que proposent le plus souvent les chaînes d'info en continu.

Le projet, on le sait, est tiraillé entre numérique et télévision. Nul doute que des arrière-pensées politiques ont pesé sur la décision d'accélérer le mouvement pour lancer dans l'urgence la chaine info sur la TNT, de façon à rendre les choses irréversibles. On n'a pas oublié qu'en 2002 le gouvernement Raffarin s'était permis de liquider le projet de bouquet TNT de Marc Tessier parce qu'il n'était pas suffisamment avancé. Mais si les uns comme les autres s'imaginent réduire la nouvelle offre d'info à un outil de communication politique, ils se fourrent le doigt dans l'œil.

Des perspectives d'avenir pour l'audiovisuel public

L'enjeu dépasse de très loin ce calendrier politique. Il impacte la quasi totalité des sociétés de l'audiovisuel public qui pourront ainsi démontrer, si les conditions du succès sont réunies, le rôle irremplaçable et la plus value du service public. Pour ces raisons, la CGT a approuvé le principe de cette offre nouvelle de global média, mais en émettant un ensemble de réserves dans toutes les instances où elle a été consultée. Et elle n’a d’ailleurs pas signé l’avenant n°7 à l’accord d’entreprise dit « chaîne info ».

La question des moyens financiers, humains et matériels est bien entendu prioritaire, compte tenu de la mise en œuvre simultanée de plans de réduction d'effectifs (500 postes à FTV et 230 à Radio France), en contradiction totale avec l'ambition de développement... Et on ne peut que déplorer le nouveau report de la réforme de la redevance qui laisse une nouvelle fois l'audiovisuel public sans modèle économique crédible, dynamique et pérenne.

Les discours tout faits sur les mutualisations, les synergies et autres gains de productivité ne suffiront pas pour atteindre les objectifs fixés. Il faudra bien que la direction et la tutelle en prennent conscience si elles ne veulent pas livrer une copie indigne du service public et entrainer l'ensemble des entreprises « partenaires » dans des tensions sociales insurmontables.

L'audiovisuel public doit être présent sur tous les fronts, au moment où la révision de son périmètre est annoncée par une droite de moins en moins complexée (voir le livre-programme Tout pour la France de Sarkozy) qui non seulement estime que l’offre publique d’info n'est « pas utile » mais aussi qu’il y a une chaîne de trop à FTV...

Contrechamp social

Pour la CGT, il faut inventer notre propre modèle social , organisationnel et éditorial, récuser les formules low cost du privé, ne pas faire de l’offre publique d’information un Cheval de Troie pour des polyvalences débridées qui tireraient l’ambition qualitative du projet vers le bas, avec conditions de travail et pratiques professionnelles dégradées.

La CGT a choisi d'exercer le contre-pouvoir syndical de façon pragmatique en obtenant la mise en place, au niveau du CCE et pour une durée de 18 mois, d'une commission d’analyse, de suivi de la mise en œuvre et d'ajustement de l'offre publique d'information (CASMOA), avec un comité de pilotage paritaire sur la question des métiers, et avec l'aide de l'ANACT (Agence Nationale pour l'Amélioration des Conditions de Travail).

Cette démarche, qui doit permettre d'infléchir le projet dans un sens plus favorable socialement, est saluée par l'Assemblée Nationale (Rapport Beffara pour la commission des finances). Elle mériterait d'être élargie à l'ensemble des partenaires du projet (Radio France, France 24, INA, en attendant peut-être LCP et Arte).

Un certain nombre de journalistes des rédactions parisiennes, qui subissent depuis des mois la fusion contestée d'Info 2015, ne veulent pas se voir imposer de collaborer à franceinfo:. D'un autre côté, nombreux sont les salariés des régions et des outre-mer qui ne comprennent pas qu'ils en soient pour l’instant exclus, alors que c’est précisément là que le service public pourra faire la différence. Les personnels de Télématin, en première ligne lors du lancement, ne veulent pas d'une mise en concurrence sauvage et revendiquent d'approvisionner la grille matinale de la Chaine Info et non l'inverse. Voilà quelques-unes des questions qui seront à régler.

Pour la CGT, afin que le projet prenne tout son sens, il devra associer toutes les composantes de l'entreprise, inclure les réseaux régionaux et ultramarins, s'appuyer sur l'expertise de nos métiers, donner la priorité à l'aspect créatif et délinéarisé sans sacrifier les bonnes pratiques professionnelles. Si l'on peut comprendre qu'un projet d'une telle ampleur ne puisse être d'emblée abouti, il devra nécessairement évoluer dans un sens toujours plus favorable à l'intérêt des salariés et à l'ambition de service public.

18:07 Publié dans Informations, Internet, Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france info, tv, internet | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | |

26/07/2016

Turquie. Les journalistes en état d’arrestation

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Pierre Barbancey, L'Humanité

Istanbul, envoyé spécial. Quarante-deux journalistes sont sous le coup d’un mandat d’arrêt pour soutien présumé au coup d’État avorté. Les attaques contre les journalistes et les médias ont commencé il y a plusieurs mois déjà.

Des mandats d’arrêt ont été délivrés à l’encontre de 42 journalistes dans le cadre des purges tous azimuts lancées après le putsch du 15 juillet. Cinq d’entre eux auraient déjà été interpellés. Le président Recep Tayyip Erdogan avait prévenu, samedi, dans un entretien à France 24, que, « si les médias soutiennent le coup d’État, qu’il s’agisse de médias audiovisuels ou autres, ils en paieront le prix ».

Le 19 juillet, le régulateur turc des médias audiovisuels avait retiré leur licence à de nombreuses chaînes de télévision et de radio soupçonnées de soutenir le réseau du prédicateur Fethullah Gülen, exilé aux États-Unis depuis 1999, accusé d’être l’instigateur du putsch. Cette décision concernait 24 chaînes de télévision et radios et 34 journalistes, considérés comme proches de ce religieux. Ils avaient été privés de leur carte de presse. Depuis l’échec du coup d’État, plus de 11 000 personnes ont été placées en garde à vue et plus de 5 800 placées en détention. Plus de 1 000 établissements d’enseignement, 15 universités, plus de 1 200 associations ou fondations et 19 syndicats ont déjà été fermés. À ce compte-là, ce n’est plus une purge mais les écuries d’Augias.

En réalité, derrière ces attaques se cachent les règlements de comptes entre les deux ex-alliés, Recep Erdogan lui-même et Fethullah Gülen, dont le divorce est apparu en 2013, lorsque ont éclaté des affaires de corruption éclaboussant des caciques du pouvoir et des proches du président turc, largement relayées par des médias proches ou appartenant à la mouvance Gülen. L’une des journalistes recherchés n’est autre que Nazli Ilicak, figure éminente de la presse conservatrice, limogée du quotidien progouvernemental Sabah en 2013 pour avoir critiqué des ministres impliqués dans le scandale de corruption. Elle a créé une revue l’an passé, Özgür Düsünce (la libre-pensée), mais était également chroniqueuse dans un journal taxé de güleniste, Bugün.

Depuis des mois, les médias de gauche sont particulièrement visés

Est-ce que l’appartenance d’un(e) journaliste à un média fait de lui (elle) un soutien réel de la ligne éditoriale ? La question vaut d’être posée (y compris en France). L’inquiétude est grande, d’autant qu’Amnesty International affirme avoir réuni des « preuves crédibles » attestant de tortures, et même de viols, de personnes détenues en Turquie après la tentative de coup d’État ratée qui a fait 270 morts. Autre élément d’inquiétude, la situation nouvelle, l’état d’exception en vigueur, pourrait servir d’écran pour poursuivre les attaques contre les journalistes et les médias, commencées il y a plusieurs mois déjà et qui n’ont aucune affinité avec Gülen. C’est le cas, par exemple, de Can Dündar, ancien rédacteur en chef de Cumhuriyet, inculpé avant la tentative de putsch.

Les médias de gauche, qui ouvrent leurs antennes et leurs pages aux revendications kurdes, sont particulièrement visés depuis des mois. Inan Kizilkaya, rédacteur en chef du quotidien Özgür Gündem, explique ainsi que depuis qu’il a pris ses fonctions, le 27 mars dernier, il y a « pratiquement un procès chaque jour. Près de 100 instructions ont été ouvertes à mon encontre pour “propagande d’un groupe terroriste”. C’était pareil pour mon prédécesseur, Reyhan Çapan, qui vient de faire appel d’une condamnation à trois ans et demi de prison.

Depuis que la guerre a recommencé contre les Kurdes, l’État est passé à l’offensive contre nous. Il y avait déjà des problèmes s’agissant de la liberté de la presse mais ce qui restait a été balayé ». Depuis le mois de septembre, 13 journalistes ont été arrêtés au Kurdistan, seuls 4 ont été relâchés. Les journalistes qui les soutiennent sont aussi inquiétés. C’est le cas de Faruk Eren, coordinateur de l’information sur la chaîne IMC et président de la section des journalistes au sein de la centrale syndicale Disk. Rédacteur en chef d’un jour à Özgür en signe de solidarité, il est maintenant poursuivi pour « propagande de la terreur ». Nos deux confrères en appellent à la solidarité internationale. « Tout peut nous arriver. Quand on va seul à un procès, on se sent vraiment vulnérable. Mais quand on y va accompagné ou soutenu par une campagne de solidarité, on se sent beaucoup plus fort. »

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