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16/01/2015

Elsa Wolinski censurée par le service public de télévision

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Le journal national de France 3 du jeudi 15 janvier a rendu compte des obsèques de Georges Wolinski et des autres victimes des assassins fanatisés. Mais le traitement de ces obsèques a été très différent d’une édition à l’autre.

A 12h30 la journaliste a réalisé une interview de l’une des filles du dessinateur de Charlie Hebdo, Elsa, dont elle qualifie le message « d’émouvant et de combatif ».
Elsa déclare en effet : « Restons unis, ne votons pas Le Pen ; restons unis (…) Soyons ensemble (…) Qu’on continue à être intelligents (…) Pas d’amalgame ; pas de haine. »

L’appel d’Elsa Wolinski à ne pas voter Le Pen a sans doute donné des boutons à la direction de l’information du service public.

Les éditions suivantes, 19/20 et Soir 3 ont purement et simplement ignoré cet appel et donné d’autres extraits de l’interview.

Quant à France 2, les deux éditions de 13h et de 20h ont ignoré, elles aussi, cet appel d’Elsa.

Décidément les engagements politiques des dessinateurs de Charlie Hebdo continuent à déranger. Même sur le service public.

A quand la prochaine intervention de Marine Le Pen pour venir cracher sur leurs tombes et en direct sur le service public ?

Communiqué du Front de gauche des médias
Vendredi, 16 Janvier, 2015

06/12/2014

Bruno Masure : David Pujadas a "une vision libérale et très à droite

bruno-masure-25-03-2014.jpgDavid Pujadas invité de Jean-Marc Morandini sur Europe 1 :

 "le JT de France 2 fait beaucoup trop la part belle aux faits divers crapuleux, dans l'espoir (souvent déçu) de "draguer" les téléspectateurs en les caressant dans le sens du poil.

Le JT de France 2 est d'avantage racoleur que TF1, ce qui est paradoxal.

J'ai connu une rédaction de la 2 très à cheval sur les principes déontologiques et qui avait une très haute idée de sa "mission" . Hélas, le service public se dévoie, ce qui motive mes colères, parfois excessives .

PUJADAS.pngQuant à Pujadas, il suffit d'observer ses choix éditoriaux à la rubrique "économie" pour constater qu'il a transformé le journal du service public en officine de propagande néo libérale, avec un matraquage subtil, répétitif et totalement assumé.

Par le biais (tordu et hypocrite) de comparaisons avec l'étranger, pas un soir sans un sujet sur : la moindre productivité des fonctionnaires français, les "privilèges" des assistés ou des étrangers sur notre sol, l'intérêt du travail le Dimanche, la malfaisance de notre système fiscal, les (bonnes) raisons de l'exode des jeunes français à l'étranger, etc etc.

Bref, tous les thèmes chers au MEDEF et à l'UMP , mais c'est - sûrement ! - un hasard …

Quant aux émissions politiques, elles trop souvent font la part belle aux idées du FN et de la droite de la Droite, avec une véritable fixette sur les problèmes liés à l'immigration et l'insécurité.

Mais c'est aussi -sûrement - un hasard ."

29/09/2014

Ravier et Rachline entrent au Sénat : comment les médias ont fait la promo du FN

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Le Sénat a basculé de gauche à droite, mais ce sont les deux élus Front national, Stéphane Ravier à Marseille et David Rachline dans le Var qui ont raflé la mise : radios et télés d’infos leur ont offert une banalisation sur tapis rouge. Mais pour notre chroniqueur Olivier Picard, cette arrivée "historique" du FN au Sénat n'est pas anecdotique.

Au terme de ce palpitant dimanche de sénatoriales, il n’est pas sûr que les Français sachent mieux définir à quoi sert vraiment le Sénat. Mais ils savent parfaitement que cette "haute assemblée", si lointaine, dont on a montré à satiété les magnifiques plafonds dorés et les lustres éclatants, comprend désormais deux membres du Front national.

La deuxième chambre du Parlement a basculé de gauche à droite, mais la petite musique télévisuelle de la soirée électorale n’a célébré que deux vrais vainqueurs : le maire FN de Fréjus, David Rachline et le maire du 7e secteur de Marseille, Stéphane Ravier.

L'entrée du FN n'est pas anecdotique

Ces deux-là, impossible de les rater. N’étaient-ils pas les noms et les visages d’une "percée", d’une "entrée fracassante", d’une "poussée historique" du parti d’extrême-droite, à en croire les titres des chaînes et des radios d’info ? Certains commentateurs n’ont même pas pris la peine de nuancer cette terminologie pompière sans même s’apercevoir qu’elle aurait pu être décalquée sur les déclarations de triomphe de Marine Le Pen.

Il ne s’agit pas de minimiser ou d’occulter le bon résultat des deux élus frontistes : le nombre de leurs voix a été bien supérieur à la comptabilité de leur électorat propre et il semble assez évident que dans le Var comme dans les Bouches-du-Rhône, ils sont parvenus à récupérer les suffrages de maires divers droite revenus de tout et saisis par le frisson d’essayer du neuf.

Même si elles ont été acquises dans deux départements où le FN dispose depuis plus de 25 ans d’une implantation et d’une influence fortes, ces victoires sont donc loin d’être anecdotiques, et loin d’être simplement "mécaniques". Il fallait évidemment parler de cette peu rassurante banalisation.

La fascination morbide des médias pour le FN

C’est la facilité avec laquelle les journalistes ont intégré les frontistes dans leurs schémas et autres commentaires passe-partout, qui pose problème. Une fois de plus, malgré quelques belles tentatives pour "ne pas donner plus d’importance que ça" à l’élection de deux sénateurs pas comme les autres sur 348 que compte le Sénat (Sonia Mabrouk sur Europe 1), les médias ont une fois de plus cédé à la fascination morbide pour l’inexorable progression du Front.

Toujours fans d’intensité, ils ont placé cet "événement" au cœur des vibrations de la journée. Très sollicité, Stéphane Ravier a ainsi eu tout le loisir de montrer à la France entière combien il était respectable et bien comme il faut.

Quant à David Rachline, on a répété à l’envi son "jeune âge" – "seulement 26 ans" – (et tant pis s’il en fait quinze de plus) comme une performance. Tapis rouge pour "le benjamin" de la vénérable assemblée. Il ne restait plus à Marine Le Pen de rappeler qu’il y apporterait "un vent de fraîcheur"…

Des élus traités avec indulgence

Aucune question un peu gênante, un peu "urticante" pour reprendre un adjectif très frais de Le Pen-père, n’a été posée à l’un comme à l’autre sur la considération très limitée qu’ils portaient jusque-là aux vertus de la démocratie représentative. Eux avaient l’air ravis à l’idée de pénétrer en vainqueurs dans ce temple de la république UMPS qu’ils passent leurs journées à conchier. Qui le leur a fait remarquer ?

Qui les a charriés – ne serait-ce qu’un peu – sur leur si rapide embourgeoisement ? Ils ne sont pas élus maires depuis six mois que les voilà déjà cumulards ! Une conversion spectaculaire aux us et coutumes de ce "système politique usé et corrompu" qu’ils ne cessent de traîner dans la boue.

Mais qui les a placés en face de cette contradiction ? Qui leur a tendu le miroir dans lequel se reflète une avidité pour les postes qui n’a rien à envier à celle des vieux briscards du palais Bourbon ou du palais du Luxembourg ?

Ces élus très spéciaux ont au contraire bénéficié du traitement très ordinaire et finalement très indulgent réservé par la presse aux professionnels de la profession politique qui nous ont abreuvé toute la soirée d’"effet mécanique", de "sénateurs qui n’aiment pas que l’on s’immisce dans leurs affaires" (sic) de chambre de "résistance".

Un festival de formules toutes faites, de jeu d’esquives et de postures qui non seulement n’auront pas rehaussé l’image cacochyme du Sénat mais fait un peu plus le lit d’un antiparlementarisme rampant.

Un dimanche bleu-marine

Il ne manquait que les micros tendus généreusement aux deux promoteurs de la démocratie directe et du référendum (la seule vraie voix du peuple…) que sont les tout neufs élus frontistes pour que le tableau de ce dimanche sénatorial soit dans les tons bleu-marine.

Ajoutez à cela les excuses trouvées par avance par les trois candidats de l’UMP à la présidence du Sénat aux élus de droite qui auraient voté FN (les pauvres, ils sont "désorientés") pour que les deux représentants du Front se sentent finalement plutôt à l’aise sur les moquettes épaisses avant même de les fouler. Tellement à l’aise que Ravier a déclaré qu’il ne "leur manquait plus qu’une porte à pousser, celle de l’Élysée…".

En attendant, ils n’ont pas eu à forcer celle des médias et encore moins à pénétrer par effraction dans leur univers. Ils y sont désormais les bienvenus. Ne garantissent-ils pas le spectacle en échange d’une promo gratuite assurée ?

Avatar de Olivier Picard

Par 
Chroniqueur politique Nouvel Obs

25/09/2014

Où Sarko passe, l’info trépasse

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Nicolas Sarkozy faisait la grand-messe de France 2 dimanche.

Le lendemain, c’est un sujet sur son compte qui passe à la trappe sur France 3.

Il occupe l’antenne. Ça, on l’a vu sur France 2. Pourtant, certains aimeraient apparemment qu’on l’oublie un peu. Nous sommes dimanche.

La rédaction de la 2 offre sur un plateau d’argent 45 minutes à Nicolas Sarkozy. « Comme par hasard, dès le lendemain, une grossière censure à France 3 », flingue un communiqué du SNJ France Télévisions.

Car, pendant qu’on repasse le tapis rouge pour qu’il n’y ait aucun pli à l’œil nu, un journaliste de France 3 peaufine un sujet qu’il travaille depuis plusieurs jours pour le 19/20 de lundi.

En question : des révélations, basées sur le procès-verbal, sur la garde à vue du néocandidat le 1er juillet à Nanterre dans une affaire, rappelons-le, où il est mis en examen. Ça vous dit quelque chose ?

L’information, à défaut d’avoir été diffusée sur la chaîne publique, est passée dans les colonnes de Libération et sur les ondes de France Inter mardi.

Les journalistes des trois médias préparaient conjointement le scoop. C’est lundi, au moment du montage dudit sujet, que la rédaction en chef a fait comprendre à l’auteur qu’« il n’y avait rien de nouveau, ça ne servait à rien de le passer », raconte Serge Cimino, journaliste au service politique de France 3 et membre du SNJ, ajoutant que « ce que la direction a estimé n’étant pas nouveau l’a été chez nos confrères ».

Cette même direction, par la voix de Pascal Golomer, directeur délégué à l’information du groupe, persiste et signe même un communiqué, parlant d’une décision prise « en toute indépendance ».

Les syndicats, eux, maintiennent : il y a censure. « France Télévisions avait l’occasion de se dédouaner et de montrer qu’elle ne roulait pas à 100 % pour l’ancien président de la République.

Non, nos rédacteurs en chef (…) se sont assis sur leur indépendance professionnelle », dénoncent le SNJ-CGT et le SNRT-CGT du groupe.

Et, cerise sur le gâteau, un joli reportage au cœur du QG de campagne du ressuscité a occupé le trou laissé à l’antenne. Ça a dû piquer les yeux des journalistes de France 3. 

Audrey Loussouarn pour l'Humanité - See more at: http://www.humanite.fr/ou-sarko-passe-linfo-trepasse-552735