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01/09/2013

MADAME LA DIRECTRICE DU "MONDE", VOILÀ POURQUOI VOTRE EDITORIAL M'A SCANDALISE

Syrie : JEAN-FRANÇOIS KAHN A LA DIRECTRICE DU "MONDE".

Les directeurs de journal ne devraient jamais prendre le risque de commettre des articles qui seraient refusés si un rédacteur de base les avait écrits.
 
Ainsi l'éditorial en une signé, l’autre lundi, par la directrice du Monde, Natalie Nougayrède, s'aligne, certes, sur les positions de Bernard-Henri Lévy mais pas, hélas, sur son style.
 
 Que claironne cette excellente personne dans cet article interminable (un édito se devrait, pourtant, d’être court) ? Qu’il faut absolument intervenir militairement en Syrie, même sans aval des Nations unies, ce qui fut, rappelons-le, le cas quand la coalition bushiste envahit l’Irak.
 
A l'évidence, l'avis contraire ne lui inspire aucun respect (elle a d’ailleurs refusé tout débat, c’est plus simple) puisqu’elle l’assimile à une complicité « avec les assassins (pourquoi pas une « complicité objective », comme au bon vieux temps !).
 
Ainsi le pape, qui condamne toute intervention, est complice. Ne rendons pas la pareille à Mme la Directrice. La prise en compte démocratique des arguments de l’autre nous l’interdit. Donc, on ne saurait a prioridiaboliser la position interventionniste.
 
Nous devons admettre qu’elle est bien intentionnée. Et peut-être même juste. A cette condition, cependant : Natalie Nougayrède assumera-t-elle les éventuelles conséquences de ses recommandations ?
 
Car, enfin, nous traînons derrière nous un sacré arriéré de folies passées ensuite par profits et. pertes. Ça a mal tourné ? On n’y est pour rien !
 
irakterr.JPGLa catastrophe cataclysmique irakienne ? Aucun regret, aucune autocritique. Les retombées maléfiques de l’aventure libyenne ? BHL est prêt à remettre ça. L’évacuation lamentable de l’Afghanistan à feu et à sang, Al-Qaida confortée ? De l’histoire ancienne Par pitié, ne nous répétez pas, comme ce juge de l'affaire Dreyfus : « Ces questions ne seront pas posées.
 
Quelles questions ? Celles-là : si une intervention fait sauter le chaudron syrien ; si les jihadistes radicaux en profitent pour envahir l'espace ainsi dégagé et régler leurs comptes à leur façon ; si on assiste à un massacre généralisé des alaouites, des chrétiens, des laïcs et des Kurdes ; si Al-Qaida, comme elle l'a annoncé, se joint à l’offensive occidentale ; si cette horreur provoquait un sauve-qui-peut de millions de civils, comme aujourd'hui de ces Kurdes que les islamistes radicaux égorgent ; si un affrontement général entre sunnites et chiites embrasait la région et faisait voler le Liban en éclats...
 
Dans ce cas, madame la Directrice, assumerez-vous ? Ou vous en laverez-vous les mains Une chute de Bachar al-Assad, de l'affreux Bachar al-Assad, nous sommes prêts à en fêter l'annonce avec vous. Champagne !
Mais vous fêteriez-vous, tout autant le succès des Saoudiens et des Qataris, à qui on ne refuse plus rien quoique leur régime soit aussi totalitaire que le syrien et plus rétrograde : l'éradication régionale de toute alternative démocratique et laïque.
 
A l'inverse, si ce que vous recommandez permet de pacifier la région, apporte le bonheur aux Syriens et conforte les idées de démocratie et de laïcité, je vous jure que je vous rendrai hommage. Que je ne cesserai de vous rendre hommage. Une chance de vous convaincre ? Aucune.
 
Voilà, en effet, ce que vous écrivez : L'emploi d’armes chimiques à grande échelle par le régime syrien le 21 août ne fait aucun doute » et, plus loin, «Nul ne-doute que si, sur place, les inspecteurs de L’ONU ne trouvent pas de preuves, c’est que le régime syrien s'est employé à les détruire ». Aucun doute !
 
Nul ne doute ! Dans le Monde ! Notre modèle, l’incitation permanente, et cartésienne, à conforter nos opinions par le doute. Que se passe-t-il ? Aucun doute ? Bachar al-Assad est absolument capable d'un tel forfait. Quand ? Au moment, juste au moment, où les inspecteurs de l'ONU arrivent à Damas, et cela à 10 km de la capitale syrienne ? Aucun doute ? Admettons...
 
Quand des obus sont tombés sur l’université d’Alep, faisant 70 victimes parmi les étudiants, cela ne faisait aucun doute, y compris pour le Monde, qu’il s’agissait d’un crime de plus des séides de Bachar. Mais, en l’occurrence, c’était les rebelles. Peut-être non volontairement.
 
 Le journaliste français tué par un sniper ? Victime de la soldatesque du régime : aucun doute ! Mais c’était les rebelles. Par inadvertance.
 
Dans les années 50, l’Humanité, le journal- nous décrivait une guerre de Corée manichéenne, en noir et blanc, les anges face aux démons, et seuls les démons, ces salauds d’Américains, pouvaient utiliser des armes bactériologiques.
 
Mais le Monde ? Notre boussole ? Les armes de destruction massive de Saddam Hussein ? Aucun doute ! Timisoara ? Aucun doute ! Les horreurs qu’une officine mise sur pied par Tony Blair inventa pendant la guerre des Balkans (la presse anglaise, elle, s’en est excusée) : aucun doute !
 
D’ailleurs, rappelez-vous, madame Nougayrède... Que le président géorgien. Mikheil Saakachvili, fut un démocrate libéral exemplaire, cela non plus ne faisait aucun doute.
 
 Eh bien, moi, je doute. Je doute beaucoup. Et je considère « l’enquête » comme une façon d’affronter et de transcender ce doute. D’ailleurs, si je ne doutais pas - je serais alors un militant -, je me serais abstenu de donner dans le journalisme.

24/08/2013

La France sous dictature médiatique

	l'humanité, crise de la presse, pluralisme, c'est un monde

C'est un monde, la chronique de José Fort. Une liberté fondamentale – le droit à l’information honnête et pluraliste – va être une nouvelle fois mise à mal à la rentrée par les principaux médias français.

Un système spécieux se met en place avec la complicité de la droite, du gouvernement socialiste, du patronat et des puissances de l’argent. Les représentants des organes de presse dépendant de Lagardère, Dassault, Berger et quelques autres vont rafler tous les postes de chroniqueurs sur les radios et les télévisions privées et publiques.

Le Nouvel Obs, le Point, l’Express, le Figaro, le Figaro Magazine, Valeurs actuelles etc. auront table ouverte avec pour caution de gauche « Marianne » et « Mediapart ». Vous retrouverez les mêmes Barbier,  Joffrin, Domenach, Plenel… Avec des petits nouveaux : l’ancienne patronne du Medef, Laurence Parisot et l’actionnaire du « Monde » Pierre Berger. Quant à la presse de gauche, la vraie gauche, comme « l’Humanité » ou « Politis », rien, nada. Elle n’existe pas.

Ainsi va la liberté de l’information dont se gaussent les personnes citées plus haut. L’affaire n’est pas nouvelle. Mais attention : nous sommes entrés totalement dans un nouveau temps, celui de la dictature médiatique.

José Fort

14/08/2013

AUX COTES DES LANCEURS D'INFORMATIONS !

bradley.jpg

Pour avoir permis la fuite de près de 700 000 documents militaires et câbles diplomatiques vers l’organisation Wikileaks, un jeune soldat américain, Bradley Manning, risque cent trente six années de prison. 136, c’est-à-dire au delà de la perpétuité ! Présenté devant le tribunal la semaine dernière, après avoir été arrêté en 2010 en Irak où il était en poste, B. Manning était enfermé à la prison militaire de Quantico dans l’état de Virginie.

Tous les experts et associations des droits humains, jusqu’au rapporteur de l’ONU sur la torture, ont dénoncé des conditions de détention insupportables. Le chef d’accusation de « collusion avec l’ennemi » n’a finalement pas été retenu par le tribunal. Mais, il reste accusé de vingt et un autres délits, dont le viol de la loi sur l’espionnage, le vol ou la fraude informatiques. Qu’est ce qui gène le plus une partie de l’administration de l’armée et de la justice nord-américaine ?

Ce sont les révélations sur la manière dont sont menées les guerres en Afghanistan et en Irak. B. Manning a révélé les graves abus commis par l’armée des États-Unis dont un acte de guerre atroce où on voit un hélicoptère US cibler et tirer sur une douzaine de personnes, dont deux photographes de l’agence Reuter.

Certes, les secrets d’état peuvent exister. Mais ici, il s’agit d’autre chose. Il s’agit, à partir d’informations toujours cachées au grand public, de dénoncer des faits et des risques de dérives graves, préjudiciables même à l’image des États-Unis d’Amérique. Ainsi, que les citoyens américains et les autres aient accès à de telles informations, ne peut donc que susciter un débat salutaire sur les méthodes de l’armée américaine, voir au-delà, sur la pertinence de ces guerres.

Des secteurs de la justice et de l’armée ont reproché à B. Manning d’avoir servi Al Qaïda ou Ben Laden dévoilant ces informations. C’est renverser les choses ! En effet, n’est-ce pas l’armée nord-américaine et les services secrets qui ont formé les leaders terroristes pour empêcher toute forme de contestation progressiste et tout mouvement d’émancipation humaine? Alors que le régime nord-américain déstabilisait et fomentait des coups d’état en Amérique Latine, développait la guerre froide et s’attaquait aux forces progressistes et aux partis communistes, il créait ces montres dont il ne sait que faire aujourd’hui tant ils lui échappent.

De même, vient encore d’être révélé, il y a quelques semaines, grâce à Edward Snowden, un ancien employé des services NSA, que les Etats-Unis écoutent le monde entier, jusqu’aux gouvernements européens, qui se comportent en petits vassaux, comme vient de le prouver l’ouverture de négociations sur un projet de marché transatlantique comme si la révélation de ce vaste système d’écoutes ne leur faisait ni chaud ni froid!

Mais quel est la question de fond? La même que depuis la fin de la seconde guerre mondiale mais dans un contexte totalement bouleversé par la crise et par l’émergence de nouveaux pays qui comptent sur la scène internationale, tandis que  l’expérience des peuples qui, plus ou moins confusément, au prix d’une multitude de tâtonnements, cherchent de nouveaux chemins pour l’émancipation humaine.

 C’est dans ce contexte nouveau que les dirigeants et l’administration nord-américaine cherchent à conserver, affermir et renforcer leur domination mondiale qui leur est contestée. C’est ce qui transparaît tout au long d’un rapport récent de la CIA sur la perspective d’ici 2030.  Ce dernier évoque plusieurs scénarios d’avenir dont celui de la poursuite du relatif déclin nord-américain en le présentant comme une catastrophe mondiale, en ces termes : « L’effondrement ou le retrait soudain de la puissance américaine engendrerait très certainement une longue période d’anarchie mondiale* ».

Permettre aux États-Unis de garder cette suprématie impliquerait donc de les laisser faire. Dans ce cadre, ils devraient bénéficier d’une totale impunité et les autres pays devraient leur livrer tous les lanceurs d’alerte, comme ils ne cessent de le réclamer. Le monde de la liberté n’a décidément pas le visage qu’on lui prête. Et pourtant, aucun grand débat, aucune sorte de mouvement de protestation n’est développé parmi celles et ceux qui se présentent comme les défenseurs des droits de l’homme.

Pourtant, aux Etats-Unis mêmes, les révélations de B.Manning ont déclenché dans l’opinion des questionnements sur la guerre et aussi sur la transparence et le secret d’état. Sur d’autres sujets, comme les paradis fiscaux, la fraude fiscale, ceux que l’on appelle « les lanceurs d’alerte » sont très utiles à l’information et au débat public. Ce procès aux Etats-Unis et la lourde condamnation de B. Manning créent un climat de peur, menaçant le journalisme d’investigation et le droit d’être informé.

Raison de plus pour se mobiliser afin de défendre les libertés partout. Mais peut être que cette chasse aux lanceurs d’informations est elle le révélateur d’enjeux plus profonds qui ont a voir avec la multitude de crises qui touchent en profondeur les Etats –Unis et tout le monde occidental : Les lourds échec en Afghanistan, l’Irak ,la crise économique et financière sans fin. C’est la crise de l’hégémonie nord-américaine sur un monde en pleine recomposition qui est amorcée. Ce n’est pas une mauvaise nouvelle pour les peuples. Cela peut expliquer leur agressivité. Raison de plus pour ne pas laisser, B Manning, Assange ou Swoden seul !

bradely manning,usa,le hyaric,l'humanité* Le monde en 2030 vu par la CIA (rapport CIA)

Patrick Le Hyaric, directeur de l'Humanité, député au parlement européen

13/07/2013

Les Français se sont massivement convertis aux réseaux sociaux

ordi.jpgLes Français ne s'en lassent pas. Avec les années qui passent, les réseaux sociaux sont devenus l'une de leurs principales occupations sur Internet. Selon une étude Médiamétrie 79 % des internautes sont désormais inscrits à l'un de ces sites, soit 32 millions de personnes. C'est 2 millions de plus qu'il y a un an. «Les réseaux sociaux sont devenus un phénomène de masse», confirme Laurent Battais, directeur exécutif au sein de l'institut d'études.

Alors que les réseaux sociaux ont d'abord prospéré chez les étudiants, les distinctions d'âge et de catégories sociales se sont estompées. Les internautes français de plus de 55 ans représentent plus de 30 % de l'audience de ces sites en France, autant que les 15 à 34 ans. Ils y viennent souvent pour retrouver leur famille et renouer des liens avec leurs amis et se laissent ensuite prendre au jeu.

En France, Facebook reste, de loin, le plus prisé. La notoriété du site de Mark Zuckerberg culmine à 93 % parmi les internautes, devant Twitter (70 %) et LinkedIn (16 %). D'autres sites parviennent cependant à exister dans l'ombre du géant américain, puisque les internautes français sont inscrits en moyenne à deux réseaux sociaux. Près de 10 % d'entre eux sont présents sur 4 sites ou davantage.

Chaque réseau social a en fait construit une sphère d'influence. «On peut être inscrit sur trois réseaux pour trois raisons bien particulières», explique Laurent Battais. Sur Facebook, plus de 9 membres sur 10 sont en contact avec des amis, et plus de 8 sur 10 avec des parents. Twitter et Google + sont prisés pour suivre l'actualité de marques et de célébrités. Enfin, Viadeo ou LinkedIn le sont pour les contacts professionnels.

5 heures par mois sur Facebook

Les plus jeunes ont tendance se réfugier sur d'autres sites plus récents pour continuer à discuter entre eux. Ils ne composent plus que 23 % de l'audience de Facebook, contre 38 % sur Tumblr, récemment racheté par Yahoo!. Médiamétrie n'observe toutefois pas de désaffection nette de Facebook, comme cela se produit aux États-Unis. Le site a diversifié ses usages, se positionnant sur la plupart des activités incontournables d'Internet. On y vient pour partager des photos et des vidéos, lire des informations, envoyer des messages privés, suivre l'activité de marques et jouer. Aussi, l'intérêt des Français pour les réseaux sociaux ne faiblit pas, même pour les inscrits de la première heure. Les internautes restent plus de cinq heures par mois en moyenne sur Facebook, contre deux heures sur Google +.

Mieux, près des deux tiers des inscrits à un réseau social s'y connectent maintenant au moins une fois par jour. Ils se montrent les plus assidus à leur domicile (69 %), mais profitent souvent de la moindre occasion pour garder le contact avec leurs amis depuis leur smartphone. L'application Facebook est ouverte quatorze fois par jour en moyenne, selon l'institut d'études américain IDC, et même près de 18 fois le week-end. Quelque 9 % des visiteurs français de Facebook se connectent uniquement depuis un portable.

Tous les internautes français seront-ils inscrits un jour à un réseau social? Il reste de solides réticences. Ceux qui renâclent disent ne pas voir l'utilité de ces sites et n'ont pas envie de s'exposer. Beaucoup d'entre eux évoquent aussi des craintes pour leurs données personnelles, malgré les efforts de pédagogie des réseaux sociaux en la matière.

Publié par le Figaro

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