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19/03/2014

GERDA TARO, L’ETERNELLE JEUNESSE !

Taro_pecheurs.jpg1911-1937, journaliste reporter de Ce Soir, tuée en juillet 1937, sur le Front de Brunette, Espagne, dans l’exercice de sa profession.

Sur sa tombe, au Père Lachaise, cette stèle enlevée par la préfecture de Paris en 1942 parce que la référence à la guerre d’Espagne était considérée comme une insulte à la politique de collaboration était rappelée en quelques mots qui était Gerda Taro.

horus.jpgA côté de la stèle une petite statuette représentant Horus, le dieu oiseau, symbole de la vie et de la résurrection dans l’Egypte ancienne porte à cette combattante, cette journaliste photographe exceptionnelle l’éternelle jeunesse.

Louis Aragon, le directeur de ce Soir sur sa tombe, avec à ses côté Pablo Neruda, le futur prix Nobel de Littérature, et Paul Nizan, le jour de son enterrement précisait que pour ce voyage, pour l’éternité « toutes les fleurs du monde s’était donné rendez vous ». Quel bel hommage…

gerda taro,espagne,regards,vu,ce soir,aragon,nérudaCapa, son ami photographe et dans la vie, créateur de l’agence Magnum, l’a immortalisé quelques jours avant , avec une photo où Gerda Taro est accroupie sur une borne. Prédilection ?

Sur cette borne est inscrit PC, un clin d’œil aux idées de Gerda, très proche du Parti communiste, mais qui en réalité signifiait « partido communal », c’est-à-dire limite de la commune.

GERDA TARO : LA PREMIERE FEMME REPORTER DE GUERRE

Gerda-Taro1soldat.jpgGerda Taro a été considéré comme la première femme photographe reporter de guerre, la première aussi tué au combat , mais d’autres femmes aussi l’avaient précédés dans des missions difficiles.

Marie Claude Vailland Couturier pour Vu, Regard, et l’Humanité avaient aussi réalisés des reportages photographiques périlleux en Allemagne des 1933, deux mois après l’accession d’Hitler au pouvoir ou elle avait réalisé clandestinement les clichés des camps d'Oranienburg et de Dachau, publiés à son retour en France, et également en Espagne en suivant les Brigades internationales.

Déporté à Auschwitz en 1943 pour faits de résistance, rescapée des camps de la mort, Marie Claude Vaillant Couturier sera élue députée communiste pratiquement sans discontinuer de 1945 à 1973.

Kati Horna, hongroise d’origine, 25 ans aussi avait aussi réalisé un reportage photos pour le compte du gouvernement Républicain espagnol en 1937.

tina.jpgTina Modotti, communiste convaincu était aussi venue en Espagne et avec cette conviction qui sûrement était partagée par Gerda Taro qu’elle avait encontre souvent : « La photographie est faite pour enregistrer la vie objective dans toutes ses manifestations. Si l’on ajoute la sensibilité, la compétence du sujet, en ayant une idée claire de la place qu’elle doit occuper dans l’Histoire, je crois Qu’elle est digne de jouer un rôle dans la révolution sociale à laquelle nous devons contribuer ».

Tina Modotti est morte en 1942, au Mexique dans des conditions inexpliquées.

Gerda Taro partageait bien aussi, le même idéal éthique et probablement politique que Marie Claude Vaillant Couturier. Pour elles l’expression de Robert Capra qui disait « Dans une guerre, il faut détester ou aimer quelqu’un, en tout cas prendre position, sinon on ne supporte pas ce qui se passe » avait tout son sens.

taro-21.jpgGerda Taro avait pris position, clairement pour les Républicains Espagnols dans ses reportages et dans la vie et pour le Front Populaire en France.

Née le 1er aout 1910, à Stuttgart, en 1933, à 23 ans elle est arrêtée avec l’arrivée de Hitler au pouvoir pour avoir distribué des tracts anti-nazis. Elle est libérée quelques jours plus tard en faisant valoir son passeport polonais. Elle part ensuite en France.

Elle vit quelques temps à Paris, devient secrétaire de l’agence Allianc-Photo où elle rencontre Robert Capa qui la forme à la photographie et qui deviendra son ami.

Gerda Taro ( de son vrai nom Gerda Pohorylles) s’inscrit à l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires (Aear, proche du PCF), alors dirigée par Louis Aragon.

Elle est remarquée pour sa beauté naturelle ( la « pequeña rubia » - la petite blonde) comme le disait amicalement les espagnols, son intelligence, sa culture, sa spontanéité.

Aimant passionnément la vie, sentant sans doute son éphémérité, elle était qualifié par Hemingway de «putain» lui qui a collectionné les conquêtes féminines toute sa vie, mais il est vrai que ce mot n’a pas d’équivalent chez les hommes.

capa,gerda taro,espagne,photos,reportage,ce soir,regardsEn 1936, au déclenchement de la guerre civile elle se rend en Espagne, où comme le disait avec juste raison, Louis Aragon elle s’est conduit en « héroïne » apportant son soutien et son encouragement aux soldats républicains et aux civils et effectuant des reportages photographiques exceptionnels dans les zones de guerres les plus dangereuses pour porter témoignage dans le monde entier de cette tragédie qui préparait la deuxième guerre mondiale.

C’est en effectuant un de ces reportages qu’elle meurt le 25 juillet 1937 après avoir été heurté par un tank près de Brunete alors qu’elle était sur un marchepied d’une voiture où elle était montée pour quitter le village tombé aux mains des insurgés fascistes sur une la route de Brunete à Madrid, alors que les Stuka et les Heikel allemands de la Légion Condor bombardaient sans relâche les troupes républicaines.

En la ramenant à Madrid grièvement blessée pour ces dernières heures l’infirmière américaine présente a témoigné de ces derniers mots : « Est-ce que mes appareils (caméras) sont cassés ? Ils sont neufs. Est-ce qu’ils sont bien là ? ».

taroph.jpgSon appareil de photo c’était son arme, plus puissant et efficace qu’un fusil-mitrailleur, qu’un stuka, témoignage pour l’histoire et l’éternité de la barbarie humaine, fasciste et nazie et de la souffrance d‘un peuple.

C’est le 1er aout 1937, le jour de ces 27 ans qu’elle est enterrée au Père Lachaise à Paris.

Diaz Diego pour E-Mosaïque

Pour écrire cet article j’ai utilisé plusieurs sources et notamment les écrits de François Maspéro dans son livre « L’ombre d’une photographe, Gerda Taro », publié au Seuil et que je vous recommande

Photos Capa, Gerda Taro, Anonyme

 

taromilice.jpg

12:41 Publié dans Eclairage, Journal, Photos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : capa, gerda taro, espagne, photos, reportage, ce soir, regards | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | |

22/02/2014

VENEZUELA : MANIPULATION : LE CHOC DES IMAGES !

TEMOIGNAGE

venetudiant.jpg17 février – Ramón Soto est étudiant en Sciences Politiques et Juridiques de l’Université des Andes de l’État de Merida. Le 10 avril 2013 il a été agressé sauvagement par des groupes financés par Voluntad Popular (VP) et les Gouvernement des États-Unis comme Juventud Activa Venezuela Unida (Javu), qui sont les troupes de choc de la droite, lors d’un meeting de la campagne de celui qui était alors candidat à la présidence Henrique Capriles Radonski, qui s’était achevé dans la violence.

Presque un an plus tard, Ramón Sota, qui appartient aux forces étudiantes révolutionnaires de la ULA et milite dans les mouvements des Jeunesses du Parti Socialiste Unifié du Venezuela (Jpsuv), a de nouveau été agressé, cette fois par l’entreprise transnationale de communication CNN, dans sa version en espagnol.

“Il existe une série d’images de ma personne qui circulent dans les réseaux sociaux et qui sans aucun scrupules sont diffusées dans des programmes de télévision, par dessus tout par le canal CNN en Espagnol. Ils ont repris d’anciennes images de moi, qui datent du 10 avril 2013, quand j’ai été agressé par des hordes violentes qui étaient avec Henrique Capriles lorsqu’il était venu pour sa clôture de campagne », explique Soto lors d’une entrevue téléphonique accordée à l’Agence Vénézuélienne d’Information (AVN)

A ce sujet, il ajoute : « A présent ils utilisent ces images pour dire qu’il y a de la répression au Venezuela, et pour tromper le monde, et ce sont non seulement ces images qui sont diffusées, mais également d’autres qui sont prises dans d’autres pays, où issues d’événements anciens »

D'AUTRES EXEMPLES

Voici ce que rapporte La Jornada Navegaciones :

" Peu à peu, nous commençons à savoir :...

- que la photo d'une jeune fille traînée et frappée par la police anti-émeute, publiée sur le site Web de l' ABC voulant ainsi illustrer la barbarie du gouvernement de Nicolas Maduro, n'a pas été prise à Caracas, mais au Caire.

- une femme avec le visage éclaté, présentée par CNN comme une preuve de la férocité de la police vénézuélienne, a en fait été agressée l'année dernière, non pas par la police mais par des partisans d'alors du candidat de l'opposition Henrique Capriles.

- l'image d'un corps ensanglanté dans une morgue ne vient pas de Maracay, mais d'Alep en Syrie.

- l'affiche, avec les images d'un homme avant et après un passage à tabac, largement distribuée aux manifestants des pays sud-américains, tire son principal élément d'un témoignage de la torture pratiquée dans le Pays basque datant de huit ans.

- un étudiant traîné par le cou par deux hommes en uniformes ne correspond pas à des affrontements de ce mois-ci à Caracas, mais à des manifestations d'étudiants réprimées en 2011 à Santiago du Chili."

12:06 Publié dans Actualités, Eclairage, Manipulation | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : manipulation, vénézuela, photos | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | |

15/02/2014

LES MENSONGES DE PUJADAS !

pujadas.jpg

France Télévision et RFI ont engagé une vaste campagne de falsfication sur la situation qui se déroule qui se déroule aujourd'hui au Vénézuela n'hésitant pas à mentir délibérément comme le prouve le communiqué ci-dessus.

Pujadas dans son émisssion "les paroles et les actes" n'hésite pas non plus à manipuler les débats qui sont tout sauf pluralistes comme le démontre l'excellent document publié par le site web les "mots sont importants" que vous pourrez découvrir en cliquant ici.

Communiqué de Cuba Si France Provence en réponse au "reportage' honteux diffusé hier soir dans le JT de 20H de France 2 (cliquez ici pour le voir: JTFRANCE2-13/02/2017).

Cuba Si France Provence a été scandalisée par la façon dont David Pujadas a évoqué, au cours de l'édition de 20h du Journal Télévisé, jeudi 13 février, les événements qui se sont déroulés au Venezuela le 12 février dernier :

« Durcissement du régime au Venezuela. Le successeur d'Hugo Chavez, Nicolas Maduro fait face à des manifestations grandissantes. Hier, des tirs à balles réelles ont été entendus à Caracas et 3 personnes ont été tuées parmi les étudiants et les opposants qui défilaient contre la vie chère, l'insécurité et les pénuries ».

En présentant les choses de cette façon, on entend que la police a tiré sur des manifestants pacifiques. Or, la vérité est totalement différente.

Ces manifestations, qui ont eu lieu dans tout le pays, étaient organisées par des groupes radicaux d'extrême droite et leur but était de générer la violence pour provoquer une situation de chaos qui pourrait justifier une intervention étrangère. C'est une situation que le Venezuela a déjà connue en 2002, lors du coup d'Etat manqué contre le Président Hugo Chavez.

Le Venezuela est actuellement en butte à une guerre économique livrée par les groupes fascistes et les spéculateurs contre lesquels le Gouvernement Bolivarien a pris récemment des mesures fermes pour que les produits soient enfin vendus à la population à leur juste prix. Ces mesures commencent à porter leurs fruits et il n'y a dans le pays, aucune manifestation contre la vie chère.

Quant à l'insécurité, elle est surtout importante dans les états gérés par des gouverneurs d'extrême droite et des mesures ont été également prises récemment par le Gouvernement pour en venir à bout.

En ce qui concerne les « tirs à balles réelles », c'est bien une réalité et ils ont fait 3 morts mais les armes à feu étaient aux mains des groupes de choc et non de la Police. Comme par hasard, Monsieur Pujadas a oublié de le préciser...

Mais ce qui est le plus grave, c'est que les morts ne sont pas des opposants comme il a été dit : Juan Montoya était membre du collectif révolutionnaire 23 Janvier, et Bassil Da Costa, étudiant (mais pas opposant). 17 des blessés sont des fonctionnaires de police ou des militaires, et 49 sont des civils. Il n'y a donc aucune victime dans le camp des « opposants », ou pour mieux dire, des groupes de choc.

Cuba Si France Provence demande à la chaîne qui a diffusé ces contre-vérités un droit de réponse.

Les téléspectateurs français ont le droit de connaître la vérité.

Salon-de-Provence, le 14 février 2014

Pour Cuba Si France Provence,

la présidente,

Françoise Lopez

Source: http://cubasifranceprovence.over-blog.com/2014/02/venezuela-communique-de-cuba-si-france-provence.html

17/01/2014

CENSURE / Les revers de l'info

cactus, france 5, médias tocs, gilles balbastreIl fallait être noctambule et "téléphile" pour avoir la chance de croiser, dans la nuit de mardi à mercredi, à 0 h 10 du matin, le documentaire de Gilles Balbastre, Salariés sans frontières, sur France 5. L’auteur du film les Nouveaux Chiens de garde y narre la façon dont les salariés de Lorraine vont travailler au Luxembourg.

En mettant l’accent sur la manière dont les syndicalistes très organisés dans les syndicats ou les partis de gauche de Lorraine se retrouvent isolés, en ayant à franchir la frontière pour aller nettoyer les bureaux ou « servir des cafés aux golden boys ». Mine de rien, ce phénomène concerne 150 000 personnes. Et en dit long sur le fonctionnement de la société et la façon qu’ont nos élites politiques et économiques de dessaisir les citoyens de leur destin. Bref, ça méritait bien un petit 20 h 35, non ?

France 5 en a décidé autrement. Nous avons demandé à la chaîne de réagir, et nous attendons toujours sa réponse. Gilles Balbastre n’a même pas été prévenu du passage de son film, qui attendait dans un tiroir depuis septembre 2012. Élégance suprême de la chaîne, qui a aussi décidé de diffuser ce film à 0 h 10, alors qu’à « partir de minuit, les droits versés par la SACD sont divisés par deux », indique l’auteur. La presse n’a eu aucune communication sur ce documentaire inédit. Avant que Gilles Balbastre ne se rende compte, en consultant un programme télévisé, que France 5 était en train de lui jouer un sale tour.

cactus, france 5, médias tocs, gilles balbastreLes relations entre France 5 et Gilles Balbastre sont tendues depuis la prédiffusion du film, quand la production en a refusé la musique signée de Dick Annegarn, taxée de « ringarde ». Balbastre ne cache pas son amertume, tant les mots ont volé bas. Une chargée de programme lui a même jeté à la figure : « Ton documentaire n’est pas bon, c’est un film de France 3 Lorraine »… France 3 Lorraine, qui est coproducteur du projet...

Gilles Balbastre n’est pas un inconnu à France 5. depuis des années, il écrit et réalise des films sur le monde du travail, de Moulinex à Fortunes et infortunes des familles du Nord, et d’autres. Depuis janvier dernier, il a perdu son statut d’intermittent du spectacle. Son dernier projet, sur Bernard Arnault, n’a pas été validé par le CNC... Son éviction montre au mieux la place que la télévision, y compris sur France 5, laisse aux petits arrangements entre amis de la même caste. Au pire, c’est de la place faite au monde du travail, y compris sur cette chaîne, dont il est question. C’est clair que laisser Yves Calvi parler du travail, c’est tellement plus confortable que de donner la parole à de vrais salariés...

Caroline Constant pour l'Humanité