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26/01/2022

L'Humanité fait peau neuve, plus moderne, plus incisif

Humanite nouvelle.PNGAprès L’Humanité Dimanche devenu L’Humanité Magazine le 20 janvier, et avant la refonte de son site internet  le 26 janvier, L’Humanité propose depuis ce lundi une nouvelle formule qui entend « plus que jamais », selon l’éditeur, être « présent et offensif, donner la parole à celles et ceux qui souffrent, qui luttent, qui créent, mais aussi à ceux qui doutent, osent, essaient ».

Au sommaire, désormais, chaque jour, une enquête, un reportage, un entretien, un décryptage fera l’événement. Le quotidien se déclinera en 4 grandes séquences (Politique & Société́, Capital/Travail, Le Monde, Culture & Savoirs) au sein desquelles les sujets liés aux défis environnementaux « viendront indifféremment s’insérer par un pictogramme en forme de planète », souligne-t-il encore. Par ailleurs, un agenda social et une frise se faisant l’écho des luttes « offrira un service indispensable à celles et ceux qui s’intéressent au mouvement social et cherchent des moyens d’agir ».

Humanité Doisneau.jpgPar ailleurs, une page « Humanités » entend proposer des billets d’humeur, des coups de sang et coups de cœurs, ainsi que le regard des dessinateurs du titre.  De même, L’Humanité accueille de nouvelles plumes telles que Mejdaline Mhiri, rédactrice en chef du magazine Les Sportives, Silvestre Huet, ancien journaliste scientifique pour Libération et Le Monde, Charlotte Recoquillon, journaliste et chercheuse, ou encore Violaine de Philipis, avocate engagée pour les droits des femmes. Aussi, une page mettra en débat deux points de vue différents sur une « question claire » tandis que chaque vendredi, « l’Agora » réunira plusieurs personnalités afin de contribuer au débat d’idées.

Quant à l’actualité́ artistique, scientifique et sportive, celle de la télévision et des médias, n’est pas oublié, « y compris à travers des articles sur les poli- tiques publiques et les défis économiques touchant tous ces domaines de la vie », pointe encore l’éditeur. Enfin, à l’approche des échéances électorales (présidentielle, législatives), L’Humanité publiera plusieurs initiatives éditoriales. Le quotidien a enregistré une augmentation de prix en début d'année de 10 centimes, passant ainsi à 2,50€.

Source CBNews

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18/12/2021

Zemmour face à Hanouna, une vision alarmante du débat démocratique

Zemmour 2.jpg

Jeudi, sur C8, chaîne du groupe Bolloré, Cyril Hanouna lançait “Face à Baba”, une émission pensée sur mesure pour recevoir le candidat d’extrême droite. Un spectacle affligeant, contraire à toute exigence journalistique et démocratique.

Il y a encore deux ans, Cyril Hanouna affirmait qu’il ne recevrait jamais Éric Zemmour sur son plateau. Mais ça, c’était avant que le polémiste d’extrême droite, ex-figure de proue de CNews et chouchou de Vincent Bolloré, ne lance sa campagne médiatique en vue de l’élection présidentielle. « Dès qu’il arrive sur un plateau, on sait que l’audience va décoller », salivait l’animateur en septembre dans Touche pas à mon poste (TPMP), lorgnant déjà la possibilité de faire un coup en l’invitant sur C8.

Ce jeudi 16 décembre, après des semaines de teasing, il lançait donc Face à Baba, une nouvelle émission de débat, créée sur mesure pour recevoir Éric Zemmour en prime time. Un coup d’audience, assurément : la première partie du show (long de plus de trois heures) a réuni 2,2 millions de téléspectateurs, soit 10,5 % de part de marché. Mais surtout, un coup supplémentaire porté aux principes du débat démocratique.

Le concept : dix personnalités affrontent à tour de rôle Éric Zemmour lors de « matchs » de dix minutes. Mais ça, c’était sur le papier : en réalité, la production a convié « cinq personnes qui sont plutôt contre lui, et cinq qui sont plutôt avec lui, pour qu’on soit dans une équité totale », expliquait Cyril Hanouna dans TPMP quelques minutes avant le démarrage de Face à Baba, rappelant ainsi sa conception du débat d’idées. Il le répète à l’envi : pour lui, qui n’est pas journaliste mais animateur de divertissement, les journalistes politiques sont « agressifs ». « Je ne suis pas là pour insulter ou invectiver […] Ce soir, je ne veux pas d’agressivité », annonce-t-il donc d’emblée.

Un hymne au groupe Bolloré

En plateau, Garen Shnorhokian, porte-parole des Amis d’Éric Zemmour, exulte : « Vous êtes l’un des plus grands démocrates de ce pays. » « On a une liberté totale, on fait ce qu’on veut », répond Cyril Hanouna, dans une hallucinante tirade vantant la liberté d’expression qui régnerait dans le groupe Bolloré. « C’est ça qui est incroyable dans ce groupe, et la liberté qu’on a sur C8, je crois qu’on ne l’aura nulle part ailleurs. À TF1, quand y a une émission politique, toute la direction se mêle de savoir quelles questions vont être posées. Ici, je vous le dis, c’est la magie de C8. » Il fallait oser, alors que le magnat Vincent Bolloré exerce une censure brutale dans les médias qu’il rachète les uns après les autres, menaçant toujours plus la liberté d’expression

Annoncé comme le grand adversaire de la soirée, l’acteur-réalisateur Mathieu Kassovitz est finalement coincé chez lui, positif au coronavirus. Après sa question enregistrée, c’est l’écrivain Aymeric Caron qui ouvre véritablement le bal, ulcéré, débordant, refusant quasiment à Éric Zemmour le droit de répondre à ses offensives. Dans le chaos habituel des émissions de Cyril Hanouna, incapable d’orchestrer le débat, les opposants Karim Zéribi, chroniqueur CNews et C8, le député Insoumis Alexis Corbière ou encore Élisabeth Moreno, ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, tentent avec plus ou moins de sang-froid de contredire l’idéologie d’Éric Zemmour.

27/03/2021

Turquie: quatre journalistes de Charlie Hebdo inculpés pour "insulte" à Erdogan

Erdogan 3.jpgErdogan reproche à l'hebdomadaire satirique de l'avoir "insulté" par le biais d'une caricature le montrant en train de soulever la robe d'une femme voilée.

Un procureur turc a réclamé ce vendredi jusqu'à quatre ans d'emprisonnement contre quatre collaborateurs de l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo qu'il accuse d'avoir "insulté" le président Recep Tayyip Erdogan dans une caricature publiée l'an dernier. Selon l'agence de presse étatique turque Anadolu, les quatre collaborateurs de Charlie Hebdo inculpés sont la caricaturiste Alice Petit et trois responsables du célèbre hebdomadaire, Gérard Biard, Julien Sérignac et Laurent Sourisseau, dit Riss.

La publication de cette caricature, en octobre, avait suscité la colère de Erdogan dans un contexte de vives tensions diplomatiques entre Ankara et Paris. On y voyait l'autoritaire président turc dessiné en slip, bière à la main, soulevant la robe d'une femme voilée en s'écriant: "Ouuuh ! Le prophète !".

Dans son acte d'accusation, qui doit encore formellement être accepté par un tribunal pour que s'ouvre un procès, le procureur turc estime que cette caricature "n'entre d'aucune manière dans le cadre de la liberté d'expression ou de la presse", qualifiant le dessin de presse de "vulgaire, obscène et déshonorant". Après la parution de cette caricature, Erdogan avait dénoncé une "attaque ignoble" commise par des "vauriens".

La presse réprimée en Turquie

Cette affaire était intervenue dans un contexte de crise diplomatique entre la Turquie et la France, Erdogan accusant notamment le président français Emmanuel Macron d'"islamophobie" pour avoir défendu le droit de caricaturer le prophète Mahomet.

L'annonce de l'inculpation des journalistes de Charlie Hebdo intervient par ailleurs quelques jours après que Macron a accusé la Turquie d'"ingérence" et en pleine polémique en France sur le financement d'une mosquée soutenue par une association pro-turque à Strasbourg.

L'ONG Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé ce vendredi les poursuites contre les collaborateurs de Charlie Hebdo, accusant Ankara de vouloir "élargir la censure au-delà de la Turquie". Régulièrement épinglée par les ONG, la Turquie est classée à la 154e position sur 180 dans l'index de la liberté de la presse publié par RSF. Des dizaines de journalistes ont été arrêtés et plusieurs médias d'opposition poursuivis ou fermés ces dernières années dans ce pays.

Article original publié sur BFMTV.com

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02/10/2019

Presse. Carnage social chez Reworld

media Reworld.jpg

Après un an de rebondissements, les carnassiers de Reworld Media sont parvenus à leurs fins : les deux tiers des journalistes ont quitté ce qui était le plus gros groupe de presse magazine du pays, Mondadori France.

À Grazia, il ne reste plus qu’une journaliste. À Pleine Vie, quinze journalistes partent, un seul reste. À Nous Deux, c’est bien simple : il n’y a plus personne pour faire le journal. Avant-hier soir, 194 des 330 journalistes qui composaient le groupe sont partis, ainsi que 74 des 200 pigistes. Soit 60 % des effectifs de ce qui a constitué, pendant dix ans, le groupe de presse magazine le plus important de France, Mondadori.

Un groupe qui détenait, jusqu’en juillet, des titres comme Sciences & Vie, Sciences et Avenir, Télé Poche, Biba, Top Santé, Closer. Et qu’on se le dise : la presse, le papier, la liberté d’expression ne sont pas les chevaux de bataille des deux cofondateurs de Reworld Media, Pascal Chevalier et Gautier Normand. Non. Eux, ce qui les intéresse, c’est le cash. Le flouze. Le fric, quoi. Le contenu ? On s’en balance ! Les journalistes ? On s’en fout, puisqu’il n’est pas plus question de journalistes que de journaux. Mais, ainsi que les deux hommes l’ont fait ailleurs, en particulier dans des titres de Lagardère rachetés par leurs soins, il s’agit de rentabiliser des « marques » par des « chargés de contenu ».

Isolés, en contrat précaire, voire en autoentrepreneuriat. D’ailleurs, il est déjà question, révélait le Monde hier, de sous-traiter Biba ou Top Santé à une boîte spécialisée. Plus de rédaction dédiée, donc, seulement des coquilles vides. Dans ce cadre, pour eux, la clause de cession, ce dispositif inventé pour que dans un titre de presse le journaliste n’ait pas à écrire contre ses convictions, en cas de changement de propriétaire, est une bénédiction : elle leur permet de se débarrasser de deux tiers des journalistes.

Le double langage de Mondadori entre salariés et repreneurs

Et cette cession, dans sa forme comme sur le fond, crée pour toute la filière un précédent inquiétant. D’autant qu’elle a eu lieu devant des pouvoirs publics et un ministre, qui n’ont quasiment pas bougé un cil.

Tout a commencé en octobre de l’an dernier, quand Mondadori, dont la famille Berlusconi est l’un des principaux actionnaires, a décidé de se séparer de ses pôles magazines, en France, puis en Italie, pour se recentrer sur son « cœur d’activité », l’édition. Jusque-là, rien d’anormal. Sauf que, pendant que la direction de Mondadori entrait en négociations avec Reworld, elle tenait aux salariés un discours apaisant. Qui n’avait aucune raison de ne pas être entendu, dans la mesure où, comme l’explique Dominique Carlier, du SNJ-CGT, « Mondadori était une entreprise très solide, et même rentable, bien qu’elle souffrît d’un manque d’investissements depuis dix ans ».

Stupeur, donc, des salariés, quand ils apprennent qu’ils sont jetés en pâture aux tontons flingueurs de la presse, à Reworld Media, pour 50 à 80 millions d’euros. Les salariés ont protesté, manifesté, été reçus par le ministre de la Culture, ont même traîné Mondadori devant les tribunaux. La dernière décision de justice date d’ailleurs du 11 juillet : le tribunal administratif de Nanterre demandait aux deux groupes de surseoir à la cession, de plusieurs mois, pour informer les salariés, et parler des conditions de la clause de cession. Mondadori et Reworld se sont carrément assis sur cette décision, puisque les 70 millions de la transaction, dont 50 millions en cash, étaient versés la semaine suivant la décision du tribunal.

Et pourquoi se gêner, d’ailleurs ? À ce jour, Pascal Chevalier et Gautier Normand n’ont toujours pas parlé de leur vision stratégique pour le groupe. Mieux, raconte Dominique Carlier : « Ils ont donné deux mois aux salariés pour se décider pour la clause de cession.

Deux mois à compter du 1er août. Alors que ces questions de durée sont complètement illégales, puisqu’on peut exercer cette clause même longtemps après la cession. » Par exemple, pour les magazines de Lagardère revendus à Kretinsky, la clause a duré un an. « Et elle n’est même pas fermée », reprend Dominique Carlier. Ce qui permet quand même de voir venir. Il s’emporte : « Ces gens sont des apprentis sorciers. Ils ne veulent pas causer avec les représentants syndicaux, en bons startuppers » qu’ils sont. Et ils s’apprêtent donc à remplacer un plan de licenciement par une clause de cession : dans le premier cas, on vire.

Dans le second cas, on est censé remplacer les partants. Or là… ils ont annoncé cinq embauches la semaine dernière. Cinq embauches ! « Sur 194 + 74 départs, c’est peu, pour Vincent Lanier, le secrétaire national du SNJ. Il y a chez eux une volonté de faire table rase. C’est l’ubérisation de la presse qui est en cours. »

L’impact de la mort des titres va se répercuter sur toute la filière

Et le ministère ? Il vaque. Il recevra aujourd’hui les salariés. Une fois le ménage fait. Après s’être lavé les mains de toute cette histoire, « en se basant sur le fait que c’est une cession entre deux groupes privés », explique Vincent Lanier. « Et alors que l’impact de la mort des titres du groupe, parce que c’est bien de cela qu’il est question, risque d’impacter absolument toute la filière, des journalistes aux kiosques en passant par les imprimeries, vu que Reworld est désormais le premier possesseur de magazines du pays. Riester a jeté aux ordures la presse magazine », lâche presque dans un cri Dominique Carlier. L’État donne des aides à la presse et est censé s’occuper des questions de pluralisme. « Cette situation fragilise toute la filière… et il ne fait rien ? »  s’interroge Vincent Lanier. Chut ! La presse meurt, il ne faudrait pas déranger le ministre.

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