Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

02/10/2013

Marie-Cécile, salariée de Sephora...et militante UMP

sephora.jpgPar Laure Daussy le 25/09/2013, pour arrêt sur Images

Du choix judicieux, par la direction, d'une porte-parole des salariés qui veulent travailler de nuit. Une salariée de l'entreprise Sephora des Champs-Elysées était invitée du Grand Journal de Canal+ hier soir, pour défendre le travail de nuit à Sephora, alors qu'une décision de justice vient de demander au magasin de fermer à 21 heures. Elle est interviewée également dans plusieurs journaux télévisés, sur TF1 et France 3.

Mais Marie-Cécile est aussi une militante UMP, comme certains twittos l'ont signalé. On la voit notamment sur une photo en compagnie de Jean-François Copé, arborant des auto-collants UMP. Sur ce site, elle est présentée comme responsable du syndicat étudiant de droite l’UNI dans le Vaucluse. Dans une vidéo datant de 2010, elle explique pourquoi elle milite au Mouvement des étudiants, (MET) la branche universitaire de l'UNI.

Contacté par @si, Fabrice Pierrot, producteur éditorial du Grand journal, explique qu'il ne connaissait pas le parcours militant de la jeune femme. "Si nous avions connu son parcours de militante à l'UNI et son soutien à Jean-François Copé, nous l'aurions évidemment précisé à l'antenne." La salariée a "insisté pour témoigner sous le seul intitulé de son prénom", précise-t-il. Sur TF1, elle apparaît sans aucun nom. France 3 cite son nom entier -Marie-Cécile Cerruti-, en la présentant comme respopnsable achats à Sephora. C'est la direction de Séphora qui a mis le Grand journal (et vraisemblablement les autres chaînes) en contact avec la salariée. Un plan com' qui a bien fonctionné...

Nous avons contacté Sephora, qui ne nous a pas rappelé. Egalement contacté par @si, le Mouvement des étudiants estime toutefois que depuis que Cerruti est salariée, elle n'est plus militante au MET. Nous n'avons pas réussi à la joindre.

15:15 Publié dans Actualités, Journal, Manipulation, Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : manipulation, sephora, travail | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | |

10/09/2013

C’est parti : le JT de France 2 prépare une nouvelle réforme des retraites

puj2.jpgpar Blaise Magnin, Frédéric Panne, pour Acrimed le 7 juin 2013

Le JT de 20 heures de France 2 du 4 juin 2013 (que l’on peut voir ici consacre deux minutes (de 14’15 à 16’23) au rapport de la commission chargée d’examiner plusieurs hypothèses sur la nouvelle réforme des retraites. Deux minutes d’informations tronquées et faussées.

« L’actualité en France, c’est d’abord, je vous le disais, les premières pistes de la réforme des retraites. La commission chargée d’établir un rapport vient de rendre ses conclusions. Elle évoque de nombreuses possibilités : revenir sur les avantages fiscaux des retraités, augmenter, soit l’âge de départ, soit la durée de cotisation, augmenter aussi les charges patronales, bref, il y en a pour tout le monde. Mais ce qui retient le plus l’attention c’est ce qui concerne l’harmonisation des régimes. La commission suggère de modifier les règles de calcul pour les fonctionnaires. »

« Ce qui retient l’attention ». Mais de qui au juste et pourquoi ? Peu importe : l’attention est focalisée sur la sempiternelle « question » des régimes de retraite des fonctionnaires. Et en quoi est-elle de nature à justifier que le JT s’y intéresse tout particulièrement – plutôt qu’à celle des cotisations patronales, par exemple ? David Pujadas s’abstiendra d’en dire plus, mais le reportage qui suit, réalisé par « Margaux Manière, Didier Dahan, avec notre bureau à Poitiers », permettra peut-être d’y voir plus clair…

Sur fond d’images de fonctionnaires au travail, la journaliste commente, ou plutôt pronostique : « Instituteurs, infirmiers ou encore employés de mairie, leur pension de retraite pourrait baisser. Aujourd’hui le mode de calcul des retraites du public est plus favorable que celui des salariés du privé ; la commission Moreau qui rendra son rapport au gouvernement la semaine prochaine propose de rapprocher les deux systèmes. Une piste qui fait bondir les fonctionnaires... »

Manifestement, la journaliste considère qu’il est inutile de préciser que par « rapprocher les deux systèmes », il ne faut pas entendre aligner les retraites du privé sur celles, dont le mode de calcul serait plus avantageux, du public… Cela va de soi !

La suite du reportage, sans doute censée illustrer à quel point l’idée fait « bondir les fonctionnaires  », propose l’interview d’une femme…

Au téléspectateur de deviner non seulement qui elle est – ni le commentaire, ni aucune incrustation ne l’indiquent – mais aussi quelle question lui est posée – laquelle a été coupée au montage. Et si cette femme, qui est probablement fonctionnaire, retraitée ou non, ne semble pas « bondir », elle est effectivement opposée – quelle surprise – à une baisse éventuelle de sa (future ?) pension : « C’est perdre nos acquis, quelque part, parce que si nous, c’était calculé sur les 6 derniers mois… Il y a beaucoup de prise d’échelon en fin de carrière. C’est quand même plus intéressant.  »

Avec l’infographie qui suit, que redouble le commentaire, la journaliste choisit de présenter les conséquences d’une telle réforme pour « un fonctionnaire » virtuel qui s’avère quelque peu atypique…

« Aujourd’hui, les pensions sont calculées sur les derniers mois de la vie professionnelle. Ainsi un fonctionnaire qui gagne en fin de carrière 4000 euros par mois, touche aujourd’hui 3000 euros de retraite. Mais si la piste évoquée par le rapport était suivie, une période plus longue serait prise en compte, par exemple les 10 dernières années. Et sur cette période, le fonctionnaire n’a pas gagné 4000 euros en moyenne mais seulement 3500. Résultat sa retraite ne s’élèverait plus qu’à 2625 euros, 11 % de moins qu’aujourd’hui. »

On reste perplexe devant cette simulation : en 2009, selon l’INSEE, le revenu moyen des fonctionnaires était d’un peu moins de 2400 euros… Alors qui sont ces fonctionnaires qui finissent leurs carrières à 4000 euros par mois ? Existent-ils ? Combien sont-ils ? De quoi parle-t-on ? Salaire net ou salaire brut ? Celui ou celle qui aurait voulu suggérer que les fonctionnaires sont des nantis ne s’y serait pas pris autrement…

Le reportage enchaîne avec quelques mots d’Éric Aubin, présenté comme le responsable chargé des retraites à la CGT. Là encore, on ne sait quelle question lui a été posée…

« C’est une mesure pour rien. Qui avait fait l’objet d’un débat en 2010 avec Éric Woerth qui avait, à l’époque, abandonné cette mesure parce qu’elle ne sert à rien et elle va crisper, effectivement, les salariés notamment du public. » Des propos si brefs et allusifs, qu’on ne pourra en retenir que son opposition à la mesure. Il aurait par exemple pu être intéressant de savoir pourquoi ce bon connaisseur du dossier affirme à deux reprises que ce serait « une mesure pour rien »... Mais ce n’est pas dans le JT France 2 que le téléspectateur l’apprendra.

En revanche, ledit téléspectateur se voit apporter une nouvelle preuve des privilèges inouïs dont bénéficient les fonctionnaires, avec une nouvelle statistique dont on ne saura pas d’où elle sort, ni ce qui pourrait l’expliquer.

« Aujourd’hui dans le privé la retraite est calculée sur les 25 dernières années. Et elle est moins élevée en moyenne : 1216 € contre 1724 pour le public. » On appréciera le souci de cohérence de la journaliste qui choisit de réfléchir sur une pension de 3000 euros quelques secondes avant d’annoncer qu’elles s’élèvent en moyenne à un peu plus de 1700 euros dans la fonction publique… Quant à savoir si, par exemple, des différences de qualification, et donc de rémunération, entre salariés des secteurs public et privé, ne pourraient pas contribuer à expliquer de tels écarts, ce serait trop demander…

puj1.jpgEt la journaliste de préciser que « ce soir, Matignon évoque de simples pistes. Les discussions sur les retraites commenceront réellement le 20 juin. » En plateau, David Pujadas conclut même avec un quasi scoop : « Précision importante il y a quelques minutes. L’entourage de François Hollande a confirmé que le calcul des retraites des fonctionnaires fera bien partie du débat. »

Si la qualité de l’information, dans ce « sujet », fut d’une nullité affligeante, l’équipe de David Pujadas pourra au moins se féliciter d’avoir accompli son travail de « pédagogie »… en esquissant les conclusions de discussions qui n’ont pas commencé.

Frédéric Panne et Blaise Magnin

01/09/2013

MADAME LA DIRECTRICE DU "MONDE", VOILÀ POURQUOI VOTRE EDITORIAL M'A SCANDALISE

Syrie : JEAN-FRANÇOIS KAHN A LA DIRECTRICE DU "MONDE".

Les directeurs de journal ne devraient jamais prendre le risque de commettre des articles qui seraient refusés si un rédacteur de base les avait écrits.
 
Ainsi l'éditorial en une signé, l’autre lundi, par la directrice du Monde, Natalie Nougayrède, s'aligne, certes, sur les positions de Bernard-Henri Lévy mais pas, hélas, sur son style.
 
 Que claironne cette excellente personne dans cet article interminable (un édito se devrait, pourtant, d’être court) ? Qu’il faut absolument intervenir militairement en Syrie, même sans aval des Nations unies, ce qui fut, rappelons-le, le cas quand la coalition bushiste envahit l’Irak.
 
A l'évidence, l'avis contraire ne lui inspire aucun respect (elle a d’ailleurs refusé tout débat, c’est plus simple) puisqu’elle l’assimile à une complicité « avec les assassins (pourquoi pas une « complicité objective », comme au bon vieux temps !).
 
Ainsi le pape, qui condamne toute intervention, est complice. Ne rendons pas la pareille à Mme la Directrice. La prise en compte démocratique des arguments de l’autre nous l’interdit. Donc, on ne saurait a prioridiaboliser la position interventionniste.
 
Nous devons admettre qu’elle est bien intentionnée. Et peut-être même juste. A cette condition, cependant : Natalie Nougayrède assumera-t-elle les éventuelles conséquences de ses recommandations ?
 
Car, enfin, nous traînons derrière nous un sacré arriéré de folies passées ensuite par profits et. pertes. Ça a mal tourné ? On n’y est pour rien !
 
irakterr.JPGLa catastrophe cataclysmique irakienne ? Aucun regret, aucune autocritique. Les retombées maléfiques de l’aventure libyenne ? BHL est prêt à remettre ça. L’évacuation lamentable de l’Afghanistan à feu et à sang, Al-Qaida confortée ? De l’histoire ancienne Par pitié, ne nous répétez pas, comme ce juge de l'affaire Dreyfus : « Ces questions ne seront pas posées.
 
Quelles questions ? Celles-là : si une intervention fait sauter le chaudron syrien ; si les jihadistes radicaux en profitent pour envahir l'espace ainsi dégagé et régler leurs comptes à leur façon ; si on assiste à un massacre généralisé des alaouites, des chrétiens, des laïcs et des Kurdes ; si Al-Qaida, comme elle l'a annoncé, se joint à l’offensive occidentale ; si cette horreur provoquait un sauve-qui-peut de millions de civils, comme aujourd'hui de ces Kurdes que les islamistes radicaux égorgent ; si un affrontement général entre sunnites et chiites embrasait la région et faisait voler le Liban en éclats...
 
Dans ce cas, madame la Directrice, assumerez-vous ? Ou vous en laverez-vous les mains Une chute de Bachar al-Assad, de l'affreux Bachar al-Assad, nous sommes prêts à en fêter l'annonce avec vous. Champagne !
Mais vous fêteriez-vous, tout autant le succès des Saoudiens et des Qataris, à qui on ne refuse plus rien quoique leur régime soit aussi totalitaire que le syrien et plus rétrograde : l'éradication régionale de toute alternative démocratique et laïque.
 
A l'inverse, si ce que vous recommandez permet de pacifier la région, apporte le bonheur aux Syriens et conforte les idées de démocratie et de laïcité, je vous jure que je vous rendrai hommage. Que je ne cesserai de vous rendre hommage. Une chance de vous convaincre ? Aucune.
 
Voilà, en effet, ce que vous écrivez : L'emploi d’armes chimiques à grande échelle par le régime syrien le 21 août ne fait aucun doute » et, plus loin, «Nul ne-doute que si, sur place, les inspecteurs de L’ONU ne trouvent pas de preuves, c’est que le régime syrien s'est employé à les détruire ». Aucun doute !
 
Nul ne doute ! Dans le Monde ! Notre modèle, l’incitation permanente, et cartésienne, à conforter nos opinions par le doute. Que se passe-t-il ? Aucun doute ? Bachar al-Assad est absolument capable d'un tel forfait. Quand ? Au moment, juste au moment, où les inspecteurs de l'ONU arrivent à Damas, et cela à 10 km de la capitale syrienne ? Aucun doute ? Admettons...
 
Quand des obus sont tombés sur l’université d’Alep, faisant 70 victimes parmi les étudiants, cela ne faisait aucun doute, y compris pour le Monde, qu’il s’agissait d’un crime de plus des séides de Bachar. Mais, en l’occurrence, c’était les rebelles. Peut-être non volontairement.
 
 Le journaliste français tué par un sniper ? Victime de la soldatesque du régime : aucun doute ! Mais c’était les rebelles. Par inadvertance.
 
Dans les années 50, l’Humanité, le journal- nous décrivait une guerre de Corée manichéenne, en noir et blanc, les anges face aux démons, et seuls les démons, ces salauds d’Américains, pouvaient utiliser des armes bactériologiques.
 
Mais le Monde ? Notre boussole ? Les armes de destruction massive de Saddam Hussein ? Aucun doute ! Timisoara ? Aucun doute ! Les horreurs qu’une officine mise sur pied par Tony Blair inventa pendant la guerre des Balkans (la presse anglaise, elle, s’en est excusée) : aucun doute !
 
D’ailleurs, rappelez-vous, madame Nougayrède... Que le président géorgien. Mikheil Saakachvili, fut un démocrate libéral exemplaire, cela non plus ne faisait aucun doute.
 
 Eh bien, moi, je doute. Je doute beaucoup. Et je considère « l’enquête » comme une façon d’affronter et de transcender ce doute. D’ailleurs, si je ne doutais pas - je serais alors un militant -, je me serais abstenu de donner dans le journalisme.

24/08/2013

La France sous dictature médiatique

	l'humanité, crise de la presse, pluralisme, c'est un monde

C'est un monde, la chronique de José Fort. Une liberté fondamentale – le droit à l’information honnête et pluraliste – va être une nouvelle fois mise à mal à la rentrée par les principaux médias français.

Un système spécieux se met en place avec la complicité de la droite, du gouvernement socialiste, du patronat et des puissances de l’argent. Les représentants des organes de presse dépendant de Lagardère, Dassault, Berger et quelques autres vont rafler tous les postes de chroniqueurs sur les radios et les télévisions privées et publiques.

Le Nouvel Obs, le Point, l’Express, le Figaro, le Figaro Magazine, Valeurs actuelles etc. auront table ouverte avec pour caution de gauche « Marianne » et « Mediapart ». Vous retrouverez les mêmes Barbier,  Joffrin, Domenach, Plenel… Avec des petits nouveaux : l’ancienne patronne du Medef, Laurence Parisot et l’actionnaire du « Monde » Pierre Berger. Quant à la presse de gauche, la vraie gauche, comme « l’Humanité » ou « Politis », rien, nada. Elle n’existe pas.

Ainsi va la liberté de l’information dont se gaussent les personnes citées plus haut. L’affaire n’est pas nouvelle. Mais attention : nous sommes entrés totalement dans un nouveau temps, celui de la dictature médiatique.

José Fort